Grotte-Résurgence des FONTANILLES
ou Source de la VIDO
Commune de Puechabon. Carte IGN 1/25000 2742 OUEST "Saint Martin de
Londres" |
Localisation
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R. Huttler |
Situation
Le chapelet de griffons sourd en rive gauche de l'Hérault,
quelques centaines de mètres en amont de la combe Mige.
Un thalweg chaotique permet de localiser sans difficulté les entrées
inférieures. Une piste, récemment tracée, conduit à
l'entrée supérieure.
Historique
Découverte par Bernard GEZE en 1935 lors de sa descente
des gorges de l'Hérault, puis explorée par le SCM en 1945, le
siphon amont est plongé par Henri LOMBARD le 06/08/1950 qui parcourt
25m à -15 après avoir jonctionné les deux plans d'eau
connus de la cavité.
Les 21/05 et 04/06/1972, les plongeurs du C.L.P.A. (Daniel BOSC, Jean-Louis
et Yves GILLES) révèlent l'importance du réseau noyé
en descendant à -30. Une nouvelle incursion le 16/06/1973 les conduit
(Daniel BOSC, Jean-Louis et Yves GILLES, André MASSON et Pascal PARROT),
après une galerie à -36, dans une salle remontante à
-20 (155m).
En 1975, suite à plusieurs plongées le G.E.P.S. (Gilbert FRANCZIAKIS,
Claude TOULOUMDJIAN) remonte à -12, à l'orée de la salle
Jacky BOENLE (188m).
Les 12/07 et 31/10/1983, Daniel BARAILLE (Cabus) entame
l'exploration de la salle Jacky BOENLE par la rive gauche et émerge
à deux reprises dans des cloches sans continuation. Le 11/03/1984 Patrick PENEZ trouve le passage par la rive droite de la stratégique salle J.Boenle et remonte avec D.BARAILLE jusqu'au S.3. Il parviendra ensuite en solo au S.4 (14/04) puis au S.6 avec Jean-Charles CHOUQUET (28/04) en prévoyant une prochaine plongée pour le 21/07. Lors d'une plongée nocturne (17/07), les plongeurs du GSFRM l'explorent sur 160m, arrêt à -42m. Le 21/07, une ultime plongée de P.PENEZ porte la profondeur du S.6 à -66, à 200m du départ. |
En 1997, après accords préalables pour accéder
à la cavité, Gilles LORENTE et Frank VASSEUR lèvent la
topographie jusqu'au S.6. Le 11/05/1997, avec le support d'une importante
équipe, le S.6 est topographié et l'exploration poursuivie jusqu'à
-77.
En 2001 le GEK a poussé l'exploration du siphon n°6 jusqu'à
-95m, mais cette expédition a donné lieu à un sauvetage
sans précédent (voir récit)
Description
L'accès le plus commode consiste à emprunter l'entrée
supérieure (plaque métallique) où les portions verticales
ont été équipées de robustes échelles en
fixe. Quatre vingt dix mètres de parcours accidenté conduisent
à la grande salle baignée par la vasque du S.1.
On passage est également possible par l'entrée médiane,
un porche de 3x2m équipé par la station de pompage, prolongé
par une galerie dédoublée au bout de quinze mètres.
A gauche, le S1 (20m;-6); sur la droite, une série de petits ressauts
remontants conduit au ruisseau pérenne issu d'une belle vasque siphonnante
(12x8m) ,début du réseau noyé.
Le S.1 (256m; -36) débute par un conduit surbaissé plongeant
régulièrement à -15m. Un enchaînement de vastes
ressauts rejoint la galerie profonde (l=5m; h=5m) à -36.
Après 50m à cette profondeur, on remonte à -30 puis à
-15 après un passage entre de gros blocs. On est ici à 188m
du départ, au lieu-dit "le balcon", qui embrasse la salle
"JACKY BOENLE" (30x20x20m). Par la rive gauche, il est possible
de faire le tour (75m) de cet exceptionnel volume noyé, "l'itinéraire
bis" dominé par trois cloches, dont deux seulement sont équipées,
avant de rejoindre le cheminement principal.
Par la rive droite, on passe rapidement au retour de l'itinéraire bis,
à 227m de la vasque avant d'émerger dans une haute fracture.
Un seuil en rive gauche contraint à une brève reptation où
à un face à face viril avec le courant selon le niveau. Un beau
plan d'eau s'enfonce ensuite dans le S.2 (88m;-13) où les parois ne
sont pas toujours visibles. Deux points bas (-11 et -13) sont séparés
d'une remontée ponctuelle à - 9 marquée d'une puissante
dune d'argile retravaillée par l'érosion. On sort alors dans
un bassin monumental (25x23m) agrémenté de concrétions
blanches pendant au plafond, 15m au-dessus.
L'actif provient d'entre les blocs, annonçant
un imposant chaos remonté sur 20m de dénivelé. Suivent alors 252m de progression chaotique dans des conduits parfois très corrodés menant au S.3 (40m;-6). Un shunt, en rive droite, évite un important dénivelé et plusieurs redans exposés en reliant directement la sortie du S.2 au S.3. Ce siphon ne se plonge pas, il faut traverser la vasque en évitant le déversoir aval et remonter entre les blocs une série de ressauts jusqu'à un plus vaste volume. Une escalade (3m) permet d'atteindre un point haut dominé par une élévation de la voûte. Un énorme bloc basculé couve ses stalagtites, également affectées par l'inclinaison. |
Un ressaut préfigure la redescente entre les blocs jusqu'à la
rivière.
Un talus argileux remonte la rivière jusqu'à la vasque du S.4
(82m;-20) douchée de cascatelles discrètes provenant des voûtes.
Un beau plan d'eau augure le vaste conduit noyé qui plonge progressivement à -20 le long d'une dune de sable. Une fracture remonte brusquement à la surface. Le siphon suivant est 43m plus loin. On traverse un lac pour prendre pied dans le cours actif du ruisseau, parsemé de blocs. Un canyon débouche ensuite sur un grand bief annonçant le S.5 (130m;-13). Un premier point bas à -13 précède une remontée le long d'une dune d'argile recreusée, comme on en observe souvent dans la cavité. Puis, une zone sableuse ramène à la surface. |
La vasque de sortie se prolonge par un modeste conduit
actif, débouchant dans un vaste volume chaotique. Par une escalade,
on abandonne la rivière pour cheminer sur des blocs parfois mal
stabilisés. Passé un point haut, un ressaut de 3m permet
de prendre pied sur un talus dominant le cours actif ici retrouvé.
La progression devient plus aisée, et après un ultime passage
chaotique sous d'énormes blocs coincés (10x10m environ),
une voûte mouillante conduit à un puissant plan d'eau. Nous
sommes alors à 158m de la sortie du S.5.
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Le S.6 (230m;-77) est un puissant conduit noyé qui descend progressivement
durant 53m jusqu'à une confortable lucarne entre des blocs, à
-17. Un parcours horizontal rejoint le premier puits (-21) à la côte
93m.
A -39 (118m), un gros bloc divise le conduit dans la largeur, puis la galerie
devient plus vaste. En longeant la rive droite durant 65m, on dépasse
soudain une lèvre de puits pour buter sur un miroir de faille, à
-46 (183m). En plongeant à la verticale, on passe à -50 sous le
plafond.
A -58 (195m), à la base de la verticale, une belle dune de sable fortement
déclive s'engage vers le sud-est. En suivant la rive droite, on atteint
le terminus de Patrick PENEZ (200m) sur un petit becquet rocheux. La pente reste
régulière durant encore trente mètres jusqu'à -77
(230m). Au-delà, la vue à se perd à -95 et plus sur le
sable de cette dune qui se prolonge dans l'inconnu.
Recommandations
La source est captée pour l'alimentation en eau potable de la commune
de Puéchabon.
Un arrêté de biotope concerne la rive gauche de l'Hérault,
depuis les Chambrettes jusqu'au barrage de la combe du Cor. La fréquentation
du site est interdite durant certaines périodes (nidification des oiseaux).
Pour plus de renseignements, contacter le G.R.I.V.E. au 04-67-79-10-43.
Suite à une expédition non autorisée de 2001, les autorisations
de plonger ne sont plus délivrées.
Bibliographie
ROMANI L., VASSEUR F., VIALA C.: 1999 "Le système des
Fontanilles" Spelunca n°75, p.31-42.