Situation La source de la Dragonière (ou Dragonnière de Labastide) s'ouvre en rive droite et à 12 mètres au dessus de l'Ardèche, au sommet du méandre de Gaud. La source de l'Esclapaire, qui lui est liée, est située plus bas et en aval, au bord de l'Ardèche. Elle constitue avec d'autres venues immergées, les exurgences pérennes du système.
L'accès se fait depuis un sentier provenant du hameau des Crottes ou par le domaine de Gaud, en rive gauche de l'Ardèche. Il faut traverser l'Ardèche (prévoir barque ou canoë) lorsque c'est possible (attention aux montées des eaux). La route donnant accès au domaine de Gaud est interdite et réservée au personnel de la réserve et aux services de sécurité.
La source est située dans la réserve naturelle des gorges de l'Ardèche et est soumise à autorisation et préavis d'exploration.
Historique
En 1978 Jean-Marc Mattet plonge le siphon terminal sur 150m (-38). En 1979 avec Lucienne Golenvaux, ils progressent jusqu'à 200m (-50). En Avril 1980, Olivier Isler poursuit cette jusqu'a 220m (-66) "arrêt sur puits". Le 13/10/1989, Patrick Jolivet revoir le terminus. En Mai 1992 Planéte Bleue, effectue une étude sur le Sphaeromidès Raymondi.
Le 11/05/1997, P. Jolivet et Marc Chocat poursuivent l'exploration, arrêt à 300 (-68) (pas de fil en place dans la nouvelle explo) En Juillet et Octobre 1999, P.Brunet et Christophe Depin rééquipent et topographient la cavité jusqu'à -79. En Juin et Juillet 2000, l'équipe de P. Brunet poursuit l'exploration de cette source, portant le développement a 880m dont 390m noyés (-88). En 2001, la même équipe poursuit l'étude de la cavité (Frédéric Bonacossa, Philippe Brunet, Laurent Rouchon, Nicolas Brucher, Philippe Cabrejas, Christophe Depin, Anne Dutheillet, Sylvie Fontaine, Pierre Boudinet, Christophe Sohier).
Le 5 et 6 Avril 2008, après plusieurs plongées de topographie et de reéquipement, une équipe (Marc Agier, Jean-Pierre Baudu, Alexandra et François Beluche, Antoine Chabanis, Claude Hurey, Didier Quartiano, Eric Establie et Frank Vasseur) poursuit de l'exploration de cette cavité sur 260m : arrêt à 680m (-37).
Description
La grotte s'ouvre par un vaste porche se prolongeant principalement par une galerie de 4 à 6 mètres de large pour une hauteur identique. Cette galerie, globalement orientée au Sud-Ouest, est sinueuse durant les 80 premiers mètres. Une courte escalade de + 5 mètres puis une descente régulière mènent à un lac de 35 mètres de longueur et de 3 à 6 mètres de large, pour une profondeur de 3 mètres maximum.
En fait, la grotte un véritable labyrinthe comprenant un accès supérieur (en retrait et au dessus de l'entrée principale) et de nombreuses sorties basses. Certains de ces conduits, très étroits n'ont pu être totalement parcourus. D'autres débouchent sous le porche principal, directement au niveau de l'eau.
Le siphon amont (680m;-89) débute par un seuil sableux puis descend très régulièrement dans une fracture majestueuse de 4 mètres de large. Un rétrécissement vers les – 12 mètres oblige à passer dans une fenêtre rocheuse de 2 m de haut pour 1,5 m de large. La galerie, tapissée de limon, glisse progressivement jusqu'à -38. Un replat précède une reprise de la descente. A -63, un laminoir encombré de blocs rarelentit ponctuellement la progression. On découvre alors une belle galerie quadrangulaire d'ampleur supérieure à la partie précédente. La galerie se stabilise autour de – 70 mètres. Deux brusques changement de direction conduisent à – 81 m. La galerie reprend alors la même direction jusqu'à –89 mètres (point 350 m), point bas encombré de gros blocs.
Le conduit devient très ascendant avec une pente de 45 °,le long d'un talus d'argile avant que le puits se verticalise, à partir de –75. La goulotte est striée de profondes cannelures verticales attestant d'un fonctionnement à l'air libre. Une puissante verticale subaquatique (le puits « Messine…hein »), est rythmée par les premiers paliers de décompression. Les points d'amarrage se font rare, il faut les guetter longtemps à l'avance. Les parois sont tapissées d'argile et de limons volatiles. Sous les surplombs, on remarque des espèces de formations limoneuses verticales, à l'allure d'algues souples, qui se délitent et s'effritent à la moindre turbulence.
A – 27, plafond en vue. La suite n'est plus vers le haut, il faut filer à l'horizontale en longeant une paroi verticale (rive gauche), sans vue sur le fond du puits. A 480m, le sol apparaît. C'est une vaste galerie de 5m de large pour 6 de haut, toujours tapissée d'argile (c'est une constante de la cavité). A 498m (-30), les parois se resserrent(4 x 4m), un chaos occupe le centre du conduit et deux options se présentent. Une galerie plus modeste, plus large que haute (4 x 2m) dans le prolongement (210°), ou une lucarne (3 x 3m) en hauteur en rive gauche. Les deux itinéraires se rejoignent illico. Le plus bas, le plus large, ramène rapidement à –40, avec un point bas ponctuel à –42. Des Isopodes particuliers : le Spheromides Raimondi, occupent également cette partie de la cavité (la galerie « bienvenue chez les cht'…ouilles »). Nous en avons observé partout dans le siphon.
La galerie se restreint ponctuellement à –42, à la faveur d'une échancrure verticale, puis reprend de confortables dimensions (de 4 à 6m de large pour 4 à 3m de haut). Vers 560m, on passe un thermocline dont nous n'avons pu évaluer l'amplitude, faute de demeurer suffisamment longtemps sur site. Il y a certainement une arrivée d'eau dans ce secteur, plus claire qui plus est.
Un joli redan vertical ramène à –35, avant de plonger à –38. Nous stoppons une heure après le départ, arrivés au terme du second dévidoir, à 680m de l'entrée(-37).
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dragonniere de gaud JM. Mattlet et P. Leroux - 1975 par Lucienne Golenvaux
dragonniere de gaud G.Deboulle et L. Golenvaux1975
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