la Grotte de la Grande Baume n°1
OU VALLAT DE GOURNIER
Commune de Chauzon Développement : 410 m |
Localisation
|
l'entrée par C. Baudu |
Jean-Pierre BAUDU (CDS 42 - Commission Plongée Souterraine)
Situation
De Chauzon, prenez une petite route en direction Nord Ouest. Après
quelques virages, continuez sur une piste qui se dirige vers le ruisseau
de Gournier. Quand le chemin devient trop étroit pour une voiture,
continuez à pied et descendez dans le vallon par un sentier bien marqué.
Au fond, remontez le lit de la rivière. Le porche (3 x 2 m) s’ouvre en
rive gauche. La marche d’approche est de 15 minutes maximum.
Historique
Le G.S.Valence reconnaît la cavité sur une soixantaine de mètres en
1961.
R. Lacroux poursuit jusqu’à une dalle.
La suite est explorée par le S.C. Aubenas en 1986 (C. Arnaud, M. Fauque,
T. Marchand, E. Thérond). T. Marchand fera une reconnaissance dans le S3
sur quelques mètres.
Le 20/5/01, J.P. Baudu franchit le S3 (50m, -5m) et parcours 50 mètres
jusqu’à un S4. Un problème de lampes stoppe sa progression.
Le 3/3/02, J.P. Baudu poursuit son exploration dans le S4 et s’arrête
dans une salle extrêmement gazée. L’actif se perd entre des blocs. Cette
exploration permet d’ajouter 125 mètres au réseau.
Description
Le vallon de Gournier est déjà une balade en soit très agréable. Ces
petites gorges laissent apparaître les strates de calcaire. Nous sommes
presque dans un amphithéâtre.
L’entrée de la grotte est un joli porche (3x2m) effondré qui bute
rapidement sur un passage étroit. C’est un lieu idéal pour se préparer.
Après le passage d’une chatière, un ressaut confortable de 3 mètres
permet de rejoindre une galerie basse. L’idéal pour continuer est d’être équipé d’un bi 3,3 litres ou bi 4 litres.
Pour le franchissement de
certains passages, il est préférable de porter ses bouteilles comme des
relais sur un baudrier. A partir de ce moment, la progression est
presque exclusivement aquatique. Certaines zones s’avèrent profondes
dans le début de la progression. Suivant les périodes, le niveau de ce
lac est plus ou moins haut, ce qui a permis au précédent explorateur de
progresser en passant juste une voûte mouillante au niveau du S2. Donc
si comme moi, vous n’avez pas la patience d’attendre un niveau bas, vous
serez obligé de passer un siphon de 15 mètres et un de 30 mètres. Ce
dernier est inconfortable en sortie. Un bloc s’étant effondré du
plafond, il laisse juste une lucarne pour émerger. Il faudra bien sûre
passer sur cette grosse dalle pour retrouver le lac.
Après une courte
distance, nous sommes en présence d’un carrefour. Le boyau de gauche est
très étroit et est actif en hiver. La suite est en face. Le S3 commence
par le franchissement d’une partie divisée et qui pourrait être un
piège. Une cloche, puis c’est la descente. Le siphon est de taille
humaine et les parois sont lisses. En sortie de ce siphon nous sommes en
face d’un dilemme. L’eau s’écoule en sens inverse. Nous étions en entrée
de cavité dans un amont et en sortie du S3 nous sommes dans un aval.
Aucune observation intermédiaire ne permet de savoir à quel endroit
l’actif s’inverse. La galerie se poursuit de dimensions modestes et nous
retrouvons un siphon (S4) actif. Ce verrou noyé ne présente pas de
difficulté, seul le départ est un laminoir ensablé. A la sortie, on
entend l’eau cascader, après quelques dizaine de mètres, nous sommes
face à un carrefour. En face, l’eau passe entre les blocs. Sur la
droite, il faut desescalader une galerie bien calcifiée. Au niveau du
virage sur la gauche, nous retrouvons un affluent actif de taille
inhumaine. La fin de cette descente est une petite salle agrémentée d’un
très petit siphon (court et passable en apnée). Il faut pousser le
sable. Le réseau se transforme, de grand talus de glaise, de gros blocs
et surtout très gazé. A tel point que mes bouteilles m’ont permis de
revenir (mal de tête et début de vomissement).
La suite du réseau est
entre les blocs. Nous remarquons l’actif perdu lors du précèdent
carrefour, mais il semble difficile de continuer.
Cette dernière salle semble empêcher le passage de l’eau lors des pluies
importantes. A ce moment là, le système s’inverse et l’entrée de la
grotte fonctionne en exutoire. A l’étiage, deux écoulements sont
visibles, un allant vers le Ruisseau de Gournier et l’autre rentrant
dans le plateau et sortant probablement vers la source de l’Aulagnier,
dans les gorges de l’Ardèche.
La source de l’Aulagnier n’est pas
pénétrable. C’est une grosse résurgence défendue par un gros éboulis.
Les explorations ont été réalisées à l’étiage. Le seul danger observé
est la salle terminale, très gazée lors de ma pointe. Cette salle
fonctionne sans doute comme décanteur et tous les éléments végétaux ou
animaux se décomposent allègrement, donc attention.
Merci à Catherine Baudu pour l’aide aux portages.
Karstologie
La Grande Baume est une cavité drainant un petit bassin-versant d'environ
2 km2 . Le courant d'air incite à poursui-vre l'exploration, même
si les dimensions restent modestes. La mise en charge est provoquée
par le colmatage de l'ancienne sortie et s'avère très rapide
Avertissement
Nous avons effectué plus de 15 sorties-échecs, constatant un
ennoiement complet pour un mois après une heure de pluie orageuse .
L'exploration est donc assujettie à 3 mois de temps sec.
1989 verra une tentative en plongée ... si l'été le permet
Enfin, la visibilité devient nulle sous l'eau en quelques secondes
.