Résurgence de Tantayrou
Commune de La Panouse de Séverac |
Localisation
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Coupe
Plan
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Récit
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p penez en 1984 par jean bancillon |
Situation (d'après Patrick Penez) Quatre cents mètres de galeries tantôt exondées, tantôt
occupées par de profonds bassins furent explorées jusqu'à une voûte
quasi mouillante. Trois plongées ont lieu en 1982 par Penez, en
compagnie de Jean-Charles Chouquet le 29 mai, puis les 19 juin et 31
octobre. A l'issue de cette première campagne, 1260 m de siphons,
Au dessus de lévent de Tantayrou, la grotte du même nom, quoique vue
par le Gersam, n'avait pas fait l'objet d'investigations
complémentaires. Nous l'avons sortie de l'oubli en 1994 lorsque nous
avons constaté qu'il en sortait par temps chaud un appréciable courant
d'air. Nous avons attaqué en 1995 un chantier qui a permis d'avancer de
12 m sans avoir encore dépassé la zone étroite. Cette cavité est fort
intéressante en ce quelle représente un évident niveau fossile de Description (par Frank Vasseur) 205m de jolie rivière souterraine conduisent au lac de 60m qui précède le S.1. Au terme du bief, une arche divise la galerie dans la largeur, créant ainsi un mini-siphon avant qu'un léger coude vers l'ouest amorce le S.1(590m ;-17). Il débute par 116m d'un conduit large de 2 à 3m pour 4 à 6m de haut. Un point bas ponctuel (-13) précède un cran de descente jusqu'à un carrefour, à 116m de l'entrée(-11) . Vers le nord, une branche « fossile » émerge à 174m du départ dans une galerie fossile étroite et dédoublée terminée par un autre siphon, exploré sur 75m. Explorations en cours par Romuald Barré. A l'est, une courte galerie basse semble être un sous-écoulement de la précédente. Vers l'ouest, après un virage à angle droit, on est dans l'actif. La galerie, sensiblement plus haute que large, ne fait plus que 2m de large au maximum. Il n'y a plus de sédiments et le courant oppose ici une résistance sensible (mais largement supportable). A 151m, un autre virage, plein nord augure un long tronçon presque rectiligne. A 190m, la galerie devient subitement impénétrable. La suite est en retrait puis en hauteur, via un étage supérieur suivi durant 16m, jusqu'à ce qu'un petit puits ramène au niveau initial aux dimensions toujours modestes. A 293m, un magnifique puits-fracture intime et stratifié, avec un passage à négocier en douceur, remonte dans une galerie plus vaste. Ici s'opère un changement de morphologie, le conduit s'épanche, devient plus confortable. Les voûtes s'élèvent et l'on passe sous une première cloche d'air. La tendance ascendante se confirme. A 323m une longue cloche, indiquée comme la fin du premier passage noyé par Patrick Penez, se franchit à la nage, sans toucher le sol. Le conduit confortable évolue un tantinet à –4m, surmonté d'une cloche. Un virage vers le nord amorce une descente sur un talus de galets et sable grossier (l= 4m). Un passage bas à –12 puis la descente se prolonge jusqu'à –15, alors que les parois se resserrent. Le sol est recouvert de gros galets noirs et oblongs, enchâssés dans de l'argile et du sable compact. Un point haut ponctuel à –13, puis la fracture plonge à –16. Là s'opère le changement majeur d'orientation. La cavité, jusque-là orientée au nord s'infléchit radicalement à l'est/nord-est. Un nouveau passage bas sur les galets précède une section beaucoup plus confortable (3 x 3m en moyenne) : la plus profonde de cette partie de la résurgence. Après un parcours dans la zone des –17, à 486m le conduit remonte à –13, s'y stabilise avant d'amorcer une remontée progressive jusqu'à –10. De là, on émerge en remontant un magnifique méandre noyé, en trois sinuosités denses après 590m de siphon. La durée moyenne pour parcourir ce siphon sinueux est d'une grosse quarantaine de minutes. Le lac de sortie, profond, baigne une jolie salle axée sur une fracture. En rive droite, un redan subvertical (2m) s'engage dans une modeste galerie exondée fossile En remontant la rivière, le S.2 est à 50m de là. La rivière provient d'un canyon (1,8 x 5m) actif, long de 31m, acéré de cisaillantes lames d'érosion et terminé par une escalade sur un bloc coincé. C'est la marchepied pour accéder à la vasque du S.2 (86m ;-7) de 3 x 5m. Ce siphon est confortable (3x3m en moyenne) jusqu'à l'ultime remontée, dans une trémie noyée, affectée d'une étroiture à –4,5 (une dalle massive posée sur le sol), juste avant d'émerger dans une salle d'effondrement. La vasque de sortie est dominée par un chaos, à escalader via des blocs fracassés(+4m). On prend pied dans une jolie salle (6 x 6m) couronnée de parois à stratification aclinale, dominée par un superbe plafond plat, avant de redescendre sur une jolie galerie (3 x 2m) baignée par un plan d'eau. Un lac de 42m (profondeur 2m maximum) sinue jusqu'à un joli chaos qui impose quelques pas d'équilibriste, notamment au sommet où la hauteur atteint péniblement 1,7m. Quelques stalactites adoucissent, à la vue, les difficultés auxquelles le corps est soumis. Le cours de la rivière est ensuite très confortable (3x4m), sur un sol de sable fin, régulier et homogène. C'est la seule progression « reposante » en inter-siphon dans cette cavité. Subitement, la rivière s'arrête, 104m en amont du S.2. En continuant dans la galerie exondée, on rejoint 25m plus loin un amoncellement rocheux, concrétionné sur la partie supérieure. Un passage en escalade est imposé pour rejoindre le lac en amont. Ce passage malcommode et inutilement acrobatique se shunte par le S.3 (32m ;-2), qui s'amorce dans une toute petite flaque au terme de la rivière. C'est un siphon réduit (1,6x1,6m) qui émerge dans le lac, en amont du chaos shunté. Un lac de 18m bute contre un effondrement. On l'escalade par la rive gauche, en grimpant sur un bloc incliné, basculé. Une salle (7 x 4m) ornée d'une coulée stalagmitique en rive droite se prolonge par une progression très accidentée sur des blocs plurimétriques parfois instables et enchevêtrés. 53m après la sortie du S.3, une alcôve concrétionnée annonce le S.4 (40m ;-2). C'est une suite de voûtes mouillantes intimes. On émerge dans salle (6 x 4m) avec un modeste affluent en rive droite, suivie d'une superbe rivière dardée de lames d'érosion acérées. Au plafond, un lapiaz inversé gris clair est strié de profondes cannelures orthogonales. Splendide ! 30m après le S.4, un virage au sud dévoile la vasque du S.5 (192m ;-11). On sinue d'abord à la faveur d'une dominante sud/sud-est dans une galerie confortable. Un virage ramène l'orientation au nord, alors que la section rectangulaire semble découpée à l'emporte-pièce (2 x 4m). Dans la partie terminale, la galerie s'élargit à la faveur d'un talus de sable, affecté d'un rétrécissement en hauteur à –7m. On retrouve l'air libre dans un chaos rocheux. Une progression hasardeuse sur des rocs permet de traverser la salle, concrétionnée en rive gauche, et qui collecte, via ses voûtes, un modeste écoulement. L'éboulis vient buter contre la paroi en rive droite. Derrière le chaos, un modeste plan d'eau recèle le S.6 (147m ;-7). Une pente de sable, remaniée par les crues, glisse régulièrement jusqu'à –7, après une étroiture dans le sable, à négocier à –6. La progression est agréable et régulière, à –6, direction nord-est. Le siphon grimpe graduellement pour retrouver l'air libre dans une jolie vasque, prolongée par une confortable rivière (4 x 4m) à remonter sur 53m. Au bout de 20m, une voûte mouillante précède une petite salle avec un beau départ de galerie en rive droite, en hauteur. Un autre changement majeur de direction s'opère ici, au bénéfice du sud-est. Le S.7 (235m ;-6,5) fluctue entre –6 et deux lacs. Une cloche intermédiaire recèle un curieux écoulement permanent, issu d'un pertuis digital en plafond et au centre de la galerie. Une version hypogée de la douche obligatoire ? Il émerge dans une galerie chaotique (3 x 5m) immédiatement barrée par un effondrement rocheux. Ce chaos contraint à une escalade en rive droite, puis une progression sur une strate avant de retrouver la rivière, puis un lac. 40m après la vasque du S.7, une méduse massive orne la rive droite, annonciatrice d'un nouveau chaos à franchir sur des rocs enchevêtrés. Un nouveau lac (l=2,5m) précède l'avant dernier siphon, situé 89m en amont du S.7. C'est le terminus actuel de la topographie. Le S.8 est donné pour 35m. Une simple cloche d'air le sépare du dernier siphon. Celui-ci développe 780m (-24) et se divise en deux branches.
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280m, par Frank Vasseur
lucarne à 440m, par Frank Vasseur sortie du S1, méandre noyé, par Frank Vasseur sortie du S1, méandre noyé, par Frank Vasseur 380m, par Frank Vasseur 430m, par Frank Vasseur départ du siphon S1 bis, par Frank Vasseur |