Source de l’Esperelle
Commune : La Roque Sainte Marguerite
(Aveyron) Dénivelé : - 65 m 329 m de développement Lambert III 669,864 - 3202,685 - 391 ;
UTM WGS-84 31-T 0516.763 – 4885.314 (GPS Daniel André 2014)
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Fiche
rédigée par F. Vasseur et F .Couraud
Mise
à jour : RB 13/11/2018
Situation
Au pied du
Larzac, en rive gauche de la Dourbie, à environ 1 500 m en aval de La
Roque Sainte-Marguerite et à près de 12 km de Millau.
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Accès
L’accès à la source est réglementé par la ville de
Millau
Historique
La première
tentative d’exploration de la résurgence de l’Esperelle fut effectuée lors de
travaux de captage, par un scaphandrier qui visita la source jusqu’à la
profondeur de 12 m, en 1925. Il fut arrêté par les moyens techniques de
l’époque et la configuration de la cavité.
« Lors des travaux de
captage (1925), on constata des fuites basses à l’émergence : un
scaphandrier en explora l’intérieur et y reconnut un ensemble de poches d’eau,
siphons, canaux, dont le liquide s’échappait en maints endroits par des
fissures du calcaire. On obtura toutes celles que l’on pu atteindre, jusqu’à
12 m de profondeur sous l’eau. Celle-ci arrivait par des crevasses
impénétrables à 14 ou 15 mètres, donc plus bas que le niveau de la
Dourbie. Bref, on fut contraint d’isoler l’émergence interne de la rivière elle-même
et le travail s’en trouva fort compliqué. Un jour ou l’autre, tout cela sera
soutiré par l’enfouissement progressif souterrain de la Dourbie.
La municipalité
de Millau capte les eaux de la source pour alimenter la ville en eau potable depuis
1927.
En 1969, une équipe du GEPS de Marseille (Jacques Armand et Claude Touloumdjian)
entreprend l’exploration de la source.
Le S.C.Saint Affrique aurait également plongé les années
suivantes.
En 1976 et 1977, une équipe du Comité Provence (B.François,
B.Hugues et Claude Touloumdjian) progresse jusqu’à la salle chaotique à 146m de
l’entrée.
A cette époque, Yves Gilles réalise plusieurs prises de
vues pour son film « Rivières du silence » (https://www.youtube.com/watch?v=LXBUYvATJw8).
L’exploration progresse en 1983 avec Patrick
Penez : « Le 13 août et 10
septembre 1983, nous rééquipons le siphon en rajustant le fil de Touloumdjian
coupé par endroits. Nous trouvons la suite au milieu de la salle sous la forme
d’un puits vertical exploré jusqu’à - 65 m. A cette cote, pas de
continuation évidente. Durée de la plongée : 1h26, dont 50 mn de
palier. Matériel utilisé : deux 7 litres, deux 8 litres. Plongeur :
Patrick Penez. Porteur surface : Alain Caubel, du Spéléo-Club des Causses,
que nous remercions pour son assistance nocturne. »
En
1991, Christian Thomas organise plusieurs plongées dans la source. Avec son
équipe, le terminus est revisité et une topographie levée.
Au
début des années 2000, Mehdi Dighouth et Eric Julien explorent la galerie
« des deux joyeux » dans le conduit latéral amorcé à -25 à la base du
premiers puits.
De
2010 à 2018, l’équipe Plongeesout entreprend une campagne visant à filmer,
photographier, topographier la cavité. Un film a été présenté à Millau lors
d’une conférence publique en décembre 2012.
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Description
Une
construction généreuse en béton armé abrite la vasque. La mise à l’eau
s’effectue depuis la retenue sous laquelle se trouve l’adduction d’eau de la
ville (attention à l’aspiration en rive gauche).
A
l’extrémité du bassin, une fracture verticale parcourue par le courant, plonge
le long d’un éboulis jusqu’à une étroiture à -6m. La pente s’atténue ensuite
sur un talus de galets. Le fil traverse une petite salle et rejoint à -15 une
galerie aux parois hérissées de lames d’érosion. A -10, il est possible de
rejoindre cette galerie par un passage supérieur dans la fracture.
A
40m de l’entrée, le sol se dérobe, la fracture plonge à -25 par un passage
intime. Mieux vaut remonter sensiblement pour rejoindre, 10m plus loin, un
chaos qui domine un magnifique puits. En plafond, on peut remonter jusqu’à une
cloche étroite. Dans le prolongement de la fracture, à l’horizontale, on peut
sinuer entre des blocs coincés jusqu’à un cul de sac argileux à -11.
La
suite est au sol. Une puissante fracture se développe plein sud. A -25,
derrière un gros bloc, une galerie latérale rejoint un joli volume, prolongé
par une galerie étroite, la galerie des « deux joyeux » qui se
termine à 122m de l’entrée.
Revenu
dans la fracture majeure, on descend graduellement jusqu’à -34. Une remontée
dominée par une étroiture rejoint un joli conduit ascendant. A 120m, un point
haut (-26) marqué par une salle chaotique livre deux accès possibles à un
conduit plus modeste à -33. Un passage surcreusé mène à une jolie salle au sol
encombré de blocs. Le passage est en rive droite, sous le chaos. Après une
chicane entre les blocs, une magnifique verticale dégringole à -56. Une lame
d’érosion divise la base du puits dans sa largeur. Une modeste fracture décrit
deux virages prononcés successifs. La galerie reprend de l’ampleur alors que le
point bas (-65) est atteint. La fracture remonte progressivement à -58 pour
pincer en une fracture impénétrable d’où provient le flux, à 225m de l’entrée.
Karstologie : liaison (coloration) avec l’aven du
Bateau (6870 m de distance et 423 m de dénivelé), l’aven du Renard,
l’aven de Saint-Sauveur-du-Larzac n°4 (ou de Labro) (7445 m de distance et
414 m de dénivelé) et une perte non localisée de la Dourbie (voir à
AMBOULS)
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Création le 13 Novembre 2018