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L'arrivée au siphon terminal se fait par un puits diaclase
relativement étroit à son sommet.
En bas de ce puits, une courte galerie basse bute sur le siphon. Celui-ci
n'est pas très large (env 1*2m) et des fils d'ariane posés au
milieu réduisent encore l'espace disponible pour la mise à l'eau.
Malgré l'inconfort relatif des lieux, nous commençons à
déballer et à ranger tant bien que mal notre matériel.
Une heure plus tard, nous avons revêtu nos habits de plongeurs et sommes
prêts.
Sous les regards de Bernard LIPS, Christophe OHL, Sébastien COLLOMB
et Jean-Louis GALERA, nous voilà avec Michel les pieds dans la vasque
avec une angoisse importante mais maitrisée
nous n'avons plus
droit à l'erreur.
Après avoir échanger nos accords, je pars en tête. Le
départ est étroit et le fil, mal placé, gène la
progression. Au milieu du siphon, le fil d'ariane est emmêlé
dans des détritus divers laissés par les bulgares (palmes, kits
).
Aussi, je suis obligé de quitter le fil pour suivre une ligne téléphonique
qui évite ce tas de déchets dangereux.
Au bout de deux minutes, j'emmerge du S1 dans une vasque plus confortable
de 3*2m. Michel ne me suis pas. Après avoir attendu ¼ d'heure,
je fais demi tour et le retrouve de l'autre côté. N'ayant pas
de visibilité, et suivant le fil, il n'a pas pu franchir le tas de
détritus au point bas.
Nous repartons ensemble en suivant le cable téléphone et repassons
le S1 tous les deux.
Derrière, une remontée glissante de 2m dans une diaclase étroite
nous amène sur un petit palier. De là, nous redescendons de
3m jusqu'à un plan d'eau de 3m de long et remontons de 2m.
Ensuite, 15m de diaclase (1,5m*80cm) nous amènent dans une galerie
plus confortable.
La suite est propre. Nous équipons un plan incliné de 5m avec
une corde, puis arrivons au bord d'un puits. La corde en place est déchiquetée
en son milieu. Nous rééquipons donc avec notre matériel.
Lors de la descente, je délaisse une galerie horizontale pour filer
au plus logique vers le fond.
Mais l'étroitesse de la suite me fait vite comprendre que la suite
était à mi puits dans cette galerie concrétionnée.
Je remonte donc en escalade dans la galerie. Celle ci continue et donne 20m
plus loin sur un nouveau puits de 6 m que nous équipons.
De suite après nous arrivons sur un joli puits de 12m. l'amarrage naturel
étant petit, nous le doublons avec un spit et descendons.
A la base de ce puits, une galerie pentue et assez confortable nous amène
au S2 que nous atteignons après un ressaut incliné de 8m.
La vasque du S2 est superbe. Large et limpide elle est prometteuse, mais de
suite après, le siphon se trouble à chaque coup de palme et
nos bulles décollent l'argile rapidement.
Au bout de 30m, je sors dans une cloche sans continuation. En fait, la suite
se trouve juste avant sur la gauche dans une chicane étroite ou je
passe en forçant.
De suite derrière, la galerie reprend des dimensions correctes, et
je ressors du S2 15m plus loin.
Avec surprise, je constate que Michel ne me suis pas. Pourtant il était
derrière moi avant la chicane.
Je pose le bi et vais reconnaître la suite.
La configuration des lieux a radicalement changé par rapport à
l'entrée du S2. Je descends une diaclase assez étroite, puis
arrive sur une étroiture horizontale précédant un ressaut
de 5m. La corde en place est déchiquetée.
Ne voyant michel arriver, je remonte et décide de repasser le S2.
Je le retrouve derrière. Sans visibilité, il n'a pu franchir
la chicane du S2 et a du faire demi tour.
Jugeant que mes consommations sont déjà trop entamées
après ces aller-retours dans S1 et S2, je décide de stopper
notre exploration.
Nous lèverons donc la topo entre S1 et S2 et prendrons des photos avec
le jetable que nous avons soigneusement emballé.
Après 7H00 de post siphon, nous ressortons du S1. Il est 20H30. Nous
prenons notre temps pour nous changer, nous restaurer avec de nombreuses boissons
chaudes et préparer les charges à remonter.
C'est vers 24H00 que nous repartons vers le bivouac de -900m avec chacun un
gros sac de matériel.
Pour cette expédition, nous tenons particulièrement
à remercier le Club VULCAINS qui s'investit sur le massif depuis de
nombreuses années et qui a su mener à bien ce projet colossal.
Merci également à tous les spéléos (venus de loin
pour certains)qui nous ont prété main forte tant pour le portage
des charges que pour l'équipement et la mise en place de la logistique
sous terre et en surface.