Remene n°1
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Commune: Rosières - Plateau de Labeaume X= 754,15 Y= 243,7 Z--215m |
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Coupe Plan
Topo
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entrée par JP. baudu |
Paru dans Info-Plongée n°59, par Thierry Marchand
Situation
De rosières, prendre la D104, direction "Au-benas", remonter
à l'est la route de Chapias. Arrivé sur le plateau, prendre
à droite une piste sur 2Kms qui conduit à la combe où
250m plus bas se sitiue la cavité.
Historique
Mai 78: Pompage du SC JOYEUSE qui désamorce 50m de conduit.
1981: P.LE ROUX et J.M.MATTLET fran-chissent le siphon 1 et s'arrêtent
sur une trémie au bout de 50m. Ils ne voient pas le départ de
"Cristal Palace".
10/2/89: Sur les indications de Ph.DROUIN et A.BONNETON, je plonge le siphon;
après une heure de désobstruction, je franchis la trémie
mais m'arrête, n'étant pas équipé de façon
adéquate (Porteur: M.BERGE)
27/3/89: Avec D.BELLE, exploration jusqu'au S2 et de "Cristal Palace".
31/3/89: Avec J.M.CHAUVET, exploration de passages fossiles. Au retour, nous
retrouvons le matériel topo perdu à l'aller dans le siphon!
8/4/89: Avec P.FLOUTIER et Ph.MOYA, ex-ploration du début de l'affluent
et d'une cheminée; surpris par une crue brutale, nous sortons de justesse!
28/5/89: Exploration en solo de la suite de l'affluent après désobstruction,
passage en apnée du siphon "Marine", arrêt sur siphon
très étroit. Topographie du S 1 jusqu'au S2.
22/2/90: P.FLOUTIER comme sherpa jusqu'au S2, je plonge celui-ci et explore
100m de galerie vaste jusqu'au S3; je laisse de coté de nombreux départs,
le but de la sortie étant de finir la topo entre les deux premiers
si-phons.
13/4/91: M.SONNET m'aide au portage jusqu'au S2, j'explore la suite et découvre
la salle "Céline"; arrêt sur blocs instables.
25/5/91: Avec M.COSTA, explo de quelques passages supérieurs exposés
entre S2 et S3.
29/2/92: Avec M.COSTA, B.CRUAT, et M.SONNET, escalades entre S2 et S3, désobstruction
très dangereuse de la trémie terminale. Au delà, exploration
en cours (Le S3 est impénétrable à -4m).
Description
 la galerie par JP. Baudu |
La cavité présente jusqu'au siphon des dimensions
de plus en plus importantes : galeries boueuses très marquées
par les passages de groupes qui réalisent la traversée par
le réseau inférieur l'été. Le S1 (80m, -6)
garde des dimensions respectables sauf à ses extrémités;
rarement clair à l'aller, il est franchement trouble au retour.
On note de nombreuses cloches parfois très vastes (air vicié)et
la sortie se fait sur une superbe coulée active précédée
d'une ...mer de boue! De suite, à droite, une remontée sur une pente boueuse donne accès à une salle où se remarquent quelques beaux bouquets de fistuleuses; deux galeries supérieures n'ont rien donné. |
Revenons à la rivière: celle-ci s'écoule
dans une petite conduite forcée aquatique et, au bout de 50m, une trémie
obstrue complètement le passage; rechercher la suite par une lucarne
au ras de l'eau sur la droite, puis par une escalade facile. Une série
de passages entre blocs ( ne pas toucher! ) donne accès à une
diaclase fossile. Au dessus, une galerie boueuse et ébouleuse se termine
sur colmatages. La suite se présente par une grande faille plus ou
moins concrétionnée où on ne tarde pas à retrouver
l'actif. Après une pro-gression aisée en opposition, on remonte
le cours de la rivière au niveau de l'eau en négligeant les
passages supérieurs.
La deuxième trémie se passe plus facilement par une petite escalade
et plusieurs départs donnent dans des cheminées ou conduits
su-périeurs non terminés.
La rivière se présente maintenant comme un canyon haut de plusieurs
mètres très aquati-que et concrétionné, puis comme
une conduite forcée bien lavée où l'eau cascade
sur des coulées. En rive gauche débouche le seul vrai affluent
à ce jour: Etroite au début, la galerie reprend des dimensions
intéressantes jusqu'au siphon " Marine", impénétrable:
C'est l'arrivée de l'Aven du Clos de Lorion, qu'il ne faut pas espérer
relier à la grotte en plongée.
20m après l'affluent, une galerie fossile donne en balcon dans la rivière.
Le second siphon est très court, on ressort dans une galerie haute
entrecoupée de nombreux chaos ( le Girophare) ne gênant pas trop
le passage. De nombreux passages supérieurs ont été explorés.
Le S3 débouche sur la gauche: malheureusement, il se colmate à
4m de profondeur.
La suite est à droite par un laminoir emprunté par les eaux
de crue: il donne accès à une grande salle ébouleuse;
une désobstruction est commencée, mais les risques d'éboulement
sont très présents et obligent à une prudence constante.
Au delà, les explorations sont en cours...
Remarques
La grotte de Remène offre l'un des plus beaux paysages souterrains
de l'Ardèche, très typique des cavités du Jurassique;
sans la présence des siphons, la cavité aurait subi des dégradations
irrémédiables!
Les délais d'exploration peuvent sembler longs et s'expliquent pour
3 raisons:
- Le Spéléo-Club d'Aubenas privilégie l'exploration,
nous travaillons donc sur plusieurs zônes très payantes pour
l'instant.
- Nous préférons publier une fois que le travail a été
accompli dans ses grandes lignes (escalades, topo, étude scientifique...)
et la fréquentation des grottes en Ardèche nous oblige à
la discrétion pour se protéger des indélicats ( voleurs
notamment).
- La cavité est très désagréable d'exploration
l'été ( passages asséchés rendus très boueux,
gaz carbonique ) et dangereuse par mauvais temps ( réaction très
rapide aux orages ).
Avertissement
Merci de respecter les explorations en cours et le matériel en fixe.
Les trémies sont dans le Ju-rassique systématiquement dangereuses
car instables ; elles le sont d'autant plus losrqu'on porte du matériel
de plongée.
Le post-siphon en Ardèche nécessite un équipement adapté
losrque les siphons sont relativement cours et peu profonds; nous utilisons
personnellement des biberons (Din) dans des sacs "canyons" Expé,
des combinaisons de 4mm avec veste de planche à voile sans sous-cutale
et capuche néoprène. La température élevée
oblige à une progression sans haut de néoprène ( servant
de protection aux déten-deurs ). Une surcombinaison spéléo
non étanche, des gants et des genouillères de hockey sont indispensables
en raison de l'agressivité de ce calcaire ( une paire de gants spéléo
fait 3 sorties à Remène! )
Il est illusoire de vouloir progresser sans botillons caoutchoucs, et l'éclairage
acétylène finit de rendre la sortie agréable.