Baume de CHAZELLE
Commune SAINT ANDRÉ DE CRUZIÈRES - ARDECHE I.G.N. 1/25000 - 2839 Est " Saint Paul le Jeune
" Développement: >6000m |
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par C. baudu |
Situation
Au sud-ouest de Saint-ANDRE de CRUZIERES, à l'ouest du hameau
de Chazelles et au pied du massif, les entrées étagées
du Peyraou de CHAZELLES, de la Baume et de l'entrée supérieure
constituent les accès au réseau.
Historique
1937: R. DE JOLY et DUJARDIN butent sur un chaos de blocs à
plus de 1000m de l'entrée.
1950: une équipe du S.C.A.L.(34) dépasse le précédent
terminus de 500m, jusqu'à une zone labyrinthique.
1965: La S.S.P.G.A.(07) atteint le siphon amont et dévoile plusieurs
conduits supérieurs.
1973/75: Le G.S.Vans (07) prolonge le "sup Danièle" et le
"sup des 9 chatières".
1982: P.PENEZ et J.C.CHOUQUET franchissent les siphons amont et aval.
16/03/1997 : Un départ est exploré sur 70m à partir de
la cote 650m. Il rejoint un vaste puits équipé d'un fil d'Ariane.
Description
Par l'entrée supérieure, un puits de 22 mètres suivi d'une série de ressauts argileux conduit à un joli collecteur. Vers l'ouest, 600m environ de galerie confortable, entrecoupée d'un lac, bute sur un siphon amont (140m; -16) suivi d'un puits de 20m extrèmement argileux enchainant avec un S.2 (90m;-13). Une belle galerie de 130m livre l'accès à une salle argileuse. Ensuite, le conduit se réduit jusqu'à devenir très étroit. Un dernier siphon de faibles dimensions reste à plonger. |
Revenu à la base des puits d'accés, on atteint
rapidement un ressaut baigné par le siphon amont (810m;-35). Ce dernier
présente un profil en dents de scie avec des points bas successifs
à -22, -26, -35, -26 parfois ponctué de cloches d'air.
On émerge au pied d'une escalade (7m) qui rejoint 200m de conduits
éxondés (escalade de 12m) butant sur une trémie argileuse.
Le siphon débute par un puits noyé (8m) suivi d'une superbe
conduite forcée (5x6m) qui plonge à -22 puis remonte en surface
dans une longue cloche (h=3m), à 130m du départ.
Le conduit plonge à nouveau et plusieurs dédoublements affectent
la galerie, sans départs apparents. Au premier terminus de Patrick
PENEZ, le plafond se rabaisse et la remontée se fait en louvoyant entre
les blocs mal stabilisés. Les traces de peintures sur les rochers attestent
des diverses tentatives du prédécesseur pour trouver le passage.
De nombreux niphargus (3cm de long) et des débris végétaux
agrémentent la progression.Une remontée argileuse semblerait
poursuivre vers les voutes, mais elle ne sera pas assez engageante.
Une galerie plus modeste remonte à -2, sous une cloche. On plonge ensuite
presque verticalement à -33 par une fracture modeste. La galerie reprend
des mensurations appréciables (2x3m) dans la partie la plus profonde
(-35). On remonte rapidement à -30 par un passage dédoublé
puis à -15 dans une superbe conduite forcée (3x3m) au sol marqué
d'un liseré calcité.
A -13, (environ 500m du départ), un nouveau puits se présente.
Sur la droite, vers le sud, une conduite forcée plus intime (1,8x1,8m)
s'engage vers l'inconnu. Un rapide raccord de dévidoir et je progresse
plein sud, dans une eau subitement laiteuse (3m de visibilité). Après
une chicane, on recoupe un grand puits, à -8, dont le diamètre
dépasse 8 mètres.
Je descend à -15m en avançant au-dessus du vide, lorsque j'aperçois
un fil remontant presque verticalement et le suis jusqu'à la surface.
Un grand plan d'eau baigne une fracture haute de 12m, flanquée de deux
autres de moindre dimensions.
J'ai pensé, dans un premier temps, avoir rejoint la sortie connue du
siphon, mais la description ne correspond pas (puits profond d'au moins 20m
au lieu d'une galerie développée à faible profondeur,
parois abruptes au lieu de base de puits, diaclases parallèles au lieu
de puits unique, pas de possibilité de remontée).
Dans un second temps, l'endroit semble rappeler la description de la vasque
de sortie du siphon du peyraou (puits ascendant, grand plan d'eau, hauteur
du plafond, visibilité réduite) et je pense la jonction réalisée
entre la baume et le peyraou. Après avoir informé J.-P. BAUDU,
celui-ci replonge au Peyraou afin de constater la liaison, mais ne trouve
pas mon fil, (je l'ai amarré juste au-dessus de la surface, à
l'aplomb de celui que j'ai retrouvé). En cherchant dans la salle, il
découvre un passage et après 100m de conduit exondé chaotique,
il trouve un second siphon, simple fracture noyée sans prolongements.
D'après ses relevès, le terminus du Peyraou se situerai presque
au niveau du terminus de la galerie exondée post-siphon de P.PENEZ.
Alors d'où vient ce fil que j'ai retrouvé ? Un fil de P.PENEZ
? Mon report topo place le puits de "l'hypothétique jonction"
loin de la partie connue du siphon, et Patrick n'a pas dessiné de remontée
aussi conséquente sur son croquis. Il m'a également confié
qu'il n'avait aucun souvenir d'un diverticule aussi volumineux. Son fil pourrait
être identifié par le marquage employé (feutre): une large
marque rouge chaque cent mètres; une large marque noire chaque cinquante
mètres; une fine marque noire chaque dix mètres.
Karstologie
La cavité recoupe un écoulement temporaire, activé
uniquement durant les périodes de crue. Elle draîne le versant
sud du massif de Saint-André de Cruzières (bois de Boissin)
dont l'émergence est le Peyraou de Chazelles.