Grotte de la CHARRETTE

par JP. Baudu

Commune de Beaulieu - Ardèche

I.G.N. 1/25000 - 2839 Est " Saint Paul le Jeune "
Coordonnées : X : 225,65 - Y = 750,39 - Z : 250

 

 

 

Situation



Historique

· En 1973, la première désobstruction est effectuée par le S.C. des Vans (arrêt à -36 mètres).

· En 1991, un collectif (Chabaud, Chauvet, Filograsso, Hilaire, Serret…) reprend les travaux.

· Le 1/5/1993, la dernière désobstruction à -72 mètres permet de découvrir le lac amont, de shunter le S1 et de progresser jusqu'au S2.

· Le 16/5/1993,Chabaud, Chauvet, Deschamp, Filograsso et Hilaire explorent l'aval jusqu'au siphon à -104 mètres. La topographie est levée.

· Le 22/8/1993, Filograsso, Hilaire et Serret trouvent l'aval désamorcé et explorent 40 mètres de plus. Ils butent sur un siphon étroit à la cote -108 mètres.


EXPLORATION DE 1998 (JP Baudu)

Imaginez un petit aven désobstrué sur 82 mètres de profondeur, vingt ans de travaux acharnés d'un groupe d'Ardéchois pour atteindre une rivière superbe qui permet de progresser jusqu'à la cote -108 mètres. Une trappe blindée défend l'entrée de ce petit paradis. La charrette, quel joli nom pour ce petit aven prometteur, situé près du Runladou. On me promet des kilomètres de découverte. J.M. Chauvet me prête les clefs de l'entrée.

Le 22/6/97, nous descendons à quatre pour une reconnaissance (Catherine, Florence, Carine). L'équipement en fixe est en très mauvais état. Les échelles cassent sous notre poids. Nous rejoignons rapidement l'actif et le siphon amont. Le trou est extrêmement gazé ce qui ne nous incite pas à poursuivre notre reconnaissance. La remontée est difficile et s'effectue dans un brouillard très dense. Je suis assez pessimiste sur la suite des explorations. Cette " Charrette " me fait plutôt penser à une galère…

Le temps passe, j'arrive à convaincre quelques camarades d'y retourner. Nous décidons de laisser ventiler l'aven une semaine, la trappe ouverte.
Le 29/4/98, il fait beau. Nous nous retrouvons à sept devant le trou avec sept petits kits (Catherine, Christian, Florence, Jean François, Louis et Carine). Nous descendons de quoi faire un point chaud pour une éventuelle longue attente.
En bas du grand toboggan, seulement cinq personnes arrivent à franchir un passage en boite à lettre suivie d'un retournement difficile pour les grands gabarits. Christian et Jean François font demi-tour (problème également d'éclairage), après nous avoir passé leur kit.
Le siphon est superbe. Je suis équipé d'une bouteille de 7 litres et une de 3,3 litres. Je passe le premier " siphon " de 5 mètres qui avait été shunté lors des premières explo. Pour rejoindre le deuxième siphon, la galerie est de section confortable (1,8 mètres de haut par 2,5 mètres de large et 60 mètres de long). Le S2 est du même gabarit. 90 mètres de palmage et brutalement, je fais surface dans une jolie salle concrétionnée. Le réseau change complètement. Des galeries partent dans tous les sens. L'actif se perd dans une diaclase étroite. J'explore toutes les possibilités sans succès. Je suis obligé de faire demi-tour.
Je me déséquipe rapidement. La galerie est gazée. Le matériel est rangé quand mes camarades reviennent.
Pendant mon absence, ils essayent de se faire du thé. Ils n'arrivent pas à allumer le réchaud, le taux d'oxygène doit être particulièrement faible. Ils tentent une balade dans l'amont, la progression est rendue difficile par ce manque d'oxygène.
J'équipe une bouteille avec un détendeur et fais passer l'embout pour que tout le monde retrouve ses idées et ses forces. La remontée est pénible. Nous avons deux kits en plus et chaque effort nous essouffle. Je reste en dernier pour motiver les troupes. A la sortie, nous retrouvons Christian et Jean François et enfin de l'air. Nous toussons, nous crachons nos poumons, mes camarades n'ont plus la force pour m'en vouloir.
L'exploration post-siphon a duré 1H30 et 7H au total sous terre.


BILAN

Le trou étant très gazé, nous ne pouvons pas rester longtemps, ce qui n'est pas motivant pour reprendre le réseau aval. Malgré cet obstacle, il a été possible de rajouter 200 mètres de nouvelles galeries dont 90 mètres noyés dans l'amont, ce qui est toujours intéressant pour la connaissance du système hydrogéologique.


PARTICIPANTS

C. Baudu - C.Bouvier - F.Gaillard - L. Renouard - J.F.Rodriguez - C.Sapet. Un grand merci à tous.
Merci à M.Chabaud, J.M.Chauvet et P.Serret pour leurs précieuses informations et pour la clef.