Expédition CNPS FFESSM
Olhos de Agua do Alviela
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PARTICIPANTS
France |
L'OLHOS DE AGUA DO ALVIELA résurge au pied du synclinal de Monsanto,
et draine la majeure partie des eaux du PLANALTO DE SANTO ANTONIO. Les
rios Alviela et Amiais rafraîchissent ensuite les habitants environnants,
dans un cadre aménagé très respecté et convivial. |
Les objectifs:
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L'intendance, grandement facilitée par Sabine s'organise
ainsi:
repas froid le midi, et gueuleton le soir avant de travailler quelques heures
sur la topo ou les tables de décompression.
Pendant deux jours, nous faisons tous connaissance avec la cavité,
qui déjà présente les premières difficultés.
Piotr qui a ré-équipé les 300 premiers mètres
de la galerie, s'est engagé dans une galerie parallèle, perdant
ainsi le cheminement principal. Il faudra 2h30 de plongée à
F Badier pour retrouver le passage, effectivement pas évident.
L'expé peut donc s'engager, Eric et Gilou posent les différents
travaux à effectuer pour la répartition:
· Suite équipement galerie
· Topo
· Explo et topo de toutes les galeries adjacentes
· Préparation d'une première pointe (pose relais et déco)
· Installation cloche décompression
· Fabrication des mélanges.
Pour des raisons de sécurité, nous adoptons
la résolution suivante: -Toutes les plongées en dessous de 40 m seront effectuées au mélange ternaire, décompression Décoplaner, optimisée au surox et à l'oxygène. C'est l'occasion d'initier les personnes motivées aux diverses étapes de la fabrication: · Transvasement des gaz · Gonflage · Analyses · Contrôle à froid · Étiquetage · Reconditionnement, ainsi qu'une familiarisation à l'utilisation des logiciels de déco, qui implique une planification de plongée parfaite, et une bonne connaissance de ses propres limites. |
La topo avance au rythme des multiples plongées et explorations, effectuées
tour à tour par chacun d'entre nous, résolvant des énigmes
et ouvrant de nouvelles perspectives
La plongée " de pointe " étant en place, Fred et moi
nous immergeons dans la matinée, pour une plongée de 6h30, pour
prolonger l'exploration au delà du terminus de Patrick Jolivet de 1988
( environ 580m, par -98 m )
L'eau, qui a bloqué un de mes recycleurs Joker 6 la veille et ajourné
la pointe a bien été évacuée. Sans encombre, nous
arrivons au bout du ré-équipement et de la topo actuelle. Un
bloc relai chacun nous y attend, nous déroulons dans cette galerie
descendante de 5X8, quand nous croisons un beau départ sur la gauche.
Nous suivons la galerie principale, et stoppons à -115 m comme prévu.
Retour au premier pallier au propulseur, et topographie en remontant à
partir de -75 m, afin de recouper mes données avec celles relevées
par Bernard Gauche.
Bonne déco avec la visite distrayante des copains et notament celle
de Célian, qui s'ébat frénétiquement avec l'Apollo
dont la gachette est restée bloquée en position marche !..
Par le jeu des jonctions, les nouvelles arrivent vite en surface, et Jean-Pierre
prépare donc la prochaine plongée, pour aller explorer le départ
repéré à 500 m de l'entrée par -80 m.
Le parcours aller en Zepp jusqu'aux relais que j'avais déposés la veille s'effectue aussi vite que la sinuosité des galeries le permet, aussi je m'engage à deux reprises dans des culs de sac. |
Heureusement j'avais compté large et j'arrive à
peu près dans le temps prévu aux relais. Une poignée
de minutes après l'échange de relais et la récupération
du dévidoir j'atteins le départ de -70.
Nettement visible il s'ouvre en rive droite de la galerie principale (donc
à gauche en allant vers le fond). Une progression d'une quinzaine de
mètres vers l'ouest amène à -65 où la galerie
tourne à 90° vers la droite avant de recouper une autre galerie
inclinée. La partie remontante orientée vers l'ouest se termine
au bout de 15 m sur un remplissage argileux à -60. La branche descendante
rejoint en une dizaine de mètres la galerie principale à -75.
L'ensemble de ce shunt est de dimensions confortables (3 m par 3 en moyenne).
Ne connaissant pas la galerie principale j'effectue le retour par le même
trajet qu'à l'aller ce qui me permet de vérifier l'absence d'autres
départs. Retour et décompression sans encombre malgré
une prise d'eau sur ma déjà vieille combinaison étanche.
Heureusement les 17° d'Alviela rendent supportable ce genre de désagrément.
J'apprécie aussi mon nouveau mélange de réhydratation
(qui remplace avantageusement l'Isostar) composé d'eau sucrée
légèrement (j'insiste) parfumée à l'anis (au Pastis,
pour tout dire).
Sur la fin de la déco je suis un peu étonné, mais sans
plus, de l'absence de collègues dans la vasque. Quand j'émerge
enfin il règne dans la grotte une atmosphère de temple bouddhiste
avec des dizaines de bougies accrochées partout sur les parois (il
paraît qu'il y en avait autant que mon âge, en tout cas beaucoup)
et l'équipe au complet, femmes et enfants compris, armés de
mirlitons pour me souhaiter un bon anniversaire sur l'air connu. Bon, ils
sont en avance d'une quinzaine de jours mais l'intention me laisse un peu
pantois en train de flotter au milieu de la vasque. C'est assurément
ma sortie d'eau la plus mémorable !!
C'est à la fraîche (8h du matin), que je m'immerge
pour plusieurs heures, avec l'aide de Nadir quelque peu endormi.
La visibilité n'est plus très bonne sur les 300 premiers mètres,
mais une bonne connaissance des lieux permet un cheminement relativement aisé,
même avec le " bardat " habituel. Je suis un peu en avance
sur le timing quand j'échange ma dernière bouteille contre ma
sécu 12/70. A partir de -80 m, j'ai donc 4X20l de 12/70, et décide
d'abandonner mon propulseur de secours ici même.(va savoir pourquoi
?..).
J'atteins très vite le terminus, récupère le dévidoir
proprement posé, et commence à dérouler au propulseur.
La galerie ne change pas de physionomie, un joli boyau de 4X5, des éboulis
au sol et une pente régulière de 30% environ.(N.NO)
Une gêne respiratoire se fait sentir de plus en plus, et très
vite, expirer dans mon recycleur devient très pesant. Je m'arrête
donc à -125 m à plus de 700 m de l'entrée amarre mon
fil rapidement et entame une remontée en repassant en circuit ouvert
afin de me ventiler.
A -100 m, une jolie dalle me tend les bras, pour me poser et retrouver un
rythme respiratoire convenable.
Ayant bien récupéré, je m'apprête à poursuivre
ma remontée, lorsqu'une explosion vient me perturber. Je pense d'abord
à un flexible de mano, mais à leur lecture rien ne semble anormal.
Soudain, une seconde intonation retenti, suivie d'une troisième. Le
sort s'acharnant, je reprends hâtivement ma " mobylette "
quand je m'apperçois qu'elle est pleine d'eau.(d'où les détonations,
corps et batteries).
Déjà un peu secoué, je l'abandonne lâchement et
continue ma remontée à la palme, ayant eu la bonne idée
de laisser mon propulseur de secours à -80 m !!!
Malgré quelques émotions, la plongée se termine bien,
avec l'assistance des copains, rodés maintenant. Jémerge à
16 h, 8 h après, tout de même content du résultat.
Après démontage de l'appareil, il s'averera que je n'avais pas
libéré suffisement la soupape d'expiration, causant une résistance
ingérable à cette profondeur.
Jean Pierre (hé oui! Toujours lui..) se porte volontaire pour aller
chercher le propulseur le lendemain. C'est donc reparti pour une préparation
complète de plongée profonde, afin de ne rien laisser de polluant
dans le trou.
Dès la jonction avec Ludo de retour de sa pointe
à -125 nous savons qu'il a abandonné un de ses scooters
(le Gavin court) qui a eu la désagréable idée d'imploser
à -100. Il faut donc trouver un volontaire pour aller le récupérer
le surlendemain. Les copains sont sympas, ils ont tout de suite compris
que ce job tout en finesse me ferait plaisir et personne ne s'est opposé
à ce que j'y aille, au contraire ils m'ont même aidé
à préparer les mélanges et à déposer
les relais fond et les blocs de déco. |
Après un réveil matinal le 21 août, seul
Jean-Claude est debout pour me faciliter la mise à l'eau. En rediscutant
avec lui de la solution à mettre en uvre mon choix se porte in
extremis sur une wing de 43 litres qui sera mousquetonnée à
l'arrière sur un support de la turbine et à l'avant sur un lasso
en cordelette. Comme celle de Ludo traînait, je la réquisitionne
(tant pis pour lui s'il préfère la grasse matinée).
Je pars avec la combine étanche de Ludo, un Zepp profond, un bi dorsal
et 2 relais et la wing saucissonnée avec des élastiques. Parcours
sans problème sur 600 m où j'aperçois dès - 80
l'épave posée au sol 20 m plus bas dans la belle galerie fortement
inclinée. Je me pose à côté, rapide check up avant
de clipser la wing sur le scooter, brancher l'inflateur sur un des relais
et commencer à gonfler. Je vérifie que les purges sont bien
accessibles pour réagir rapidement en cas de décollage anticipé
mais la wing est presque pleine (environ 40 litres) quand l'ensemble commence
à devenir portable sans trop d'effort. Je fixe le tout à mon
harnais et entame la remontée au Zepp, une main sur la purge du flotteur,
en marquant des arrêts fréquents en raison d'une vitesse de remontée
rapide bruyamment signalée par mon vieil Aladin. A - 70 la pente s'atténue
et je peux reprendre une vitesse de progression plus régulière,
du moins jusqu'à -63 où les paliers commencent.
Je retrouve Nadir à - 27, après avoir abandonné quelques
blocs et l'épave à -36. La déco se poursuit sans encombre
jusqu'au décrochage vers -15 de la purge pipi qui " ne tient pas
sans scotch " (c'est ce que me dira Ludo, après). Conséquence
: suite et fin de la déco sans uriner, donc sans boire (dommage, j'avais
corsé mon mélange de réhydratation). Je me suis donc
abondamment " réhydraté " au cours du repas qui a
suivi et une petite fatigue m'a incité à faire la sieste en
inhalant de l'oxygène.
Après diagnostic de l'épave il s'est avéré que
le scooter, normalement conçu pour résister à - 150,
a été endommagé lors des manipulations pour l'acheminer
dans la grotte jusqu'au plan d'eau. La fente a provoqué une entrée
d'eau qui, à - 100, a fait imploser successivement le compartiment
étanche du moteur et les deux batteries. C'est pourquoi Ludo a bien
entendu 3 détonations. Depuis, la remise en état a été
effectuée avec beaucoup de professionnalisme par Bernard Glon (société
AIRTESS).
Pendant ce temps, Nadir, spécialiste des réseaux étroits
force avec succès le passage entre la perte Poço Escuro et la
rivière principale:
Durant la première semaine, Piotr plonge en 2X6 l à l'anglaise
jusqu'à -14 m, où le talus de graviers effleure le plafond.
L'entrée se situe rive gauche du canyon provenant d'une autre cavité.
Poço Escuro fonctionne en trop plein d'Alviela. Au fond du porche baigne
un plan d'eau qui semble sale. La galerie (6/7 m de large) descend, fortement
inclinée le long d'un éboulis de graviers, pouvant s'évacuer
en crue.
Je plonge donc en bi 9l à l'anglaise, sans palmes avec une visi de
2 à 3 m. Le fil de Piotr est amarré dans un coin. Je raccord
mon dévidoir à - 10 m, au centre de la galerie, et descend en
suivant le chenal de voûte. C'est là que les graviers sont le
plus propres, et que ça touille le moins. A partir de - 13 m, et jusqu'à
- 17 m, le passage ne fait plus que 40 cm de haut, sur plus de 5 m de large.
Je m'y engage pieds devant, tout en poussant le gravier. Je me retourne à
- 17 m, dans une galerie de 4X2 m. Inquiet du positionnement du fil dans le
laminoir et de la stabilité de la pente de graviers, retour illico-presto
! (10'' de plongée)
Le sur lendemain, aidé de Frank, je plonge avec 2X6 l à 310
bars, à l'anglaise. Je leste et positionne le fil dans le laminoir
et équipe 108 m de galerie (- 22 m), et effectue la topo au retour.
L'ancien fil provenant d'Alviela est retrouvé ! (33'' de plongée)
Le lendemain, je plonge avec 2X6 l à 250 bars, plus un relai 7 l. Je
poursuis l'équipement et la topo jusqu'à 200 m de l'entrée
(- 31 m), dans une galerie toujours de 4X2 m. Visi au retour de 0,5 à
1,5 m ! (45'' de plongée). A noter la présence à 140
m d'une écrevisse dépigmentée, cachée entre deux
cailloux.
1370 mètres de topographie, quelques 200 m de première sur un
dénivelé maximal de -125 m, tels sont les résultats de
cette expédition, qui nous aura aussi permi de rencontrer les principaux
acteurs de la vie karstique Portugaise, ce qui ouvre la voie vers d'autres
collaborations sur Alviela, et les cavités de cette région pour
2004.
Liste du matériel
spécifique DESCRIPTION QUANTITE UTILISATION GAZ · HELIUM 63 M3 FABRICATION TRIMIX · OXYGENE RESPIR. 70 m3 FABRICATION SUROX + PALIERS O2 COMPRESSEURS · MARINER TERM. 1 GONFLAGE + FAB. MELANGES · CAPITANO 380 V 1 GONFLAGE + RECONDITIONEMENT ANALYSEUR HELIUM 2 VERIF. TAUX HE DANS MELANGE ANALYSEUR O2 4 VERIF. TAUX O2 DANS MELANGE LYRE HELIUM 3 TRANSVASEMENT HELIUM LYRE O2 3 TRANSVASEMENT O2 LYRE AIR 3 TRANSVASEMENT DIVERS PROPULSEURS · WKPP 3 PROGRESSION PLONGEUR PROFOND · ZEPP LONG 1 PROGRESSION PLONGEUR · ZEPP COURT 2 PROGRESSION PLONGEUR · ZEPP PROFOND 1 PROGRESSION PLONGEUR PROFOND · APOLLO 2 PROGRESSION PLONGEUR ASSIST. RECYCLEURS · JOCKERS 6 4 OPTIMISATION DES CONSO. · BUDDY (Piotr, Filipe) 2 OPTIMISATION DES CONSO. CLOCHE DECO + 2 narguilés 1 SECURISATION PALIERS O2 CAMESCOPE NUMER. 1 PRISES DE VUE / PHOTOS P.C. PORTABLE 3 TOPO / CALCUL DES TABLES IMPRIMANTE 1 SORTIE PAPIER DES DONNES OXYGENOTHERAPIE 3 PREMIERS SECOURS |
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