Exploration de la source du Durzon
par Xavier Meniscus |
Ce vendredi 8 juillet 2005 au soir, nous nous retrouvons avec David Bianzani et Jean Claude Pinna, sur Valence, pour partir en vacances, plonger dans le lot.
Au passage, nous avons décidé d'aller plonger au Durzon, dans le cadre des activités de la CNPS. Depuis plusieurs années, les plongeurs de RABA tentent de poursuivre l'exploration de cette source. Déjà au mois d'avril, nous avons participé à un stage organisé par la région PM, dans le but de reprendre la topographie de cette cavité. De nombreux plongeurs, de différentes régions ont participé à ce camp, ce qui a permis de topographier, plus de 800m de galerie, soit bien au delà de la trémie Chouquet, grâce à l'utilisation de nombreux recycleurs ; Buddy inspiration, Joker, Joki, Trilobite. Après une nuit passée à l'hôtel, près de Lodève, nous arrivons de bonne heure devant la source du Durzon. Dans la semaine, j'avais contacté la mairie de Nant, pour avoir les autorisations de plonger. Après un rapide portage de notre matériel de plongée, du parking à la vasque, toute proche, JC Pinna s'équipe pour passer dans la trémie d'entrée et installer au départ de la galerie, 2 recycleurs de sécu Oxy, les 4 propulseurs, et les blocs de déco en sécu. Une fois sa mission accomplie, il partira se balader avec son Zepp, le temps que je m'équipe. Je m'immerge à 11H42, en faisant descendre, en premier, mon recycleur redondant dans la trémie attaché à une gueuse et un relais. Je tiens à la main mon recycleur principal, tout en respirant dessus, pour me faufiler dans l'étroit passage de l'entrée, avec mon bi 12 de mélange fond sur le dos. Une fois en bas, je positionne sur moi, mes 2 Joki, en étant tout seul, manuvre que j'avais déjà pratiqué lors du dernier stage. Après un peu plus de 5mn, une fois les recycleurs en place, je récupère une relais sécu S80 de Nx40% et les 2 propulseurs. J'utiliserais un UV-26 Silent Submersion en scooter principal, et un petit UV-18 en sécu, et me voilà parti. Avant le laminoir située à 300m, où je déposerais mon relais sécu, je croiserais Jean Claude, tout content de sa belle balade. La visi est superbe, avec le peu de pluie que la région a reçu ces derniers mois. Le passage de ce laminoir fut assez difficile, par l'encombrement de mon équipement, et l'étroitesse du lieu. Mais, en poussant le gravier, pour se créer un passage, rien de terrible par rapport à ce qui suivra plus loin. Me voici maintenant, "scootérisant" dans la zone profonde, dans cette immense galerie. A 700m, la trémie Chouquet ne fut qu'une formalité, connaissant parfaitement le passage pour l'avoir franchi plusieurs fois, et 100m plus loin je retrouve l'étiquette qui détermine la fin de la topo que nous avions laissé au moins d'avril, et 50m plus loin le dévidoir de cablette que j'avais continué à déroulé, en même temps, lors de notre dernier passage avec Mehdi. Me voici maintenant en terrain inconnu, et je suis encore à plus de 400m du terminus, par 72m. A la cote 1000m, je me retrouve devant la trémie Douchet, qui a été plus difficile à franchir, puisqu'il faut se faufiler entre les blocs, pour la passer. Le propulseur en remorque s'accrochera un peu de partout, mais dans l'ensemble, ça s'est plutôt bien passé. Au delà, après un petit passage qui remonte à 58m, la galerie part sur une pente douce de gravier, vers le laminoir Stanton à 101m. Le passage est beaucoup plus étroit que celui du départ de la zone profonde, la section de galerie plus petite, et il n'y a qu'un seul passage au milieu, en forme de V renversé, et bien sûr, le courant est beaucoup plus présent, malgré la période de fort étiage, et le tout sur plus de 30m de distance, dans une pente à 45°, la tête en bas, où il faut tirer sur le recycleur pour avoir du gaz. Là j'en ai bavé, à tirer sur les bras, et pousser avec les pieds au plafond, à ramener l'UV-26 qui partait dans le courant et le propulseur de sécu qui se chargeait en gravier. Bref, une fois passé, j'étais au bord de l'essoufflement. Et en recycleur à 105m, à plus de 1150m de l'entrée, et bien on se sent petit .. Il a fallu que je m'arrête, 1mn ou 2mn, pour reprendre mon souffle, avant de repartir pour passer le point bas, à 112m, puis 100m plus loin, trouver le terminus de Martin Robson à 109m, sur une galerie de même volume que d'habitude, qui remonte. A partir de là, je déroulerais 305m de fil, dans l'inconnu. Je remonte par paliers successifs jusqu'à 100m, puis je redescends doucement vers 108m pour me dire que je vais m'arrêter là, mais passé le haut d'une butte, je vois la galerie replonger. Je m'arrête à 1565m de l'entrée, par 118m, après plus d'une heure de progression. Cela fait 12mn que le fil se déroule, et il est temps de rentrer. Plus loin, la galerie se rétrécie en plafond, sur un passage d'1m de haut, dans de gros blocs, vers 125m. Une prochaine trémie à franchir Peut-être la trémie Méniscus, pour faire comme mes camarades ? 10mn plus tard, je repasse devant l'ancien terminus, et un peu plus loin le laminoir Stanton,, mais aidé par le courant, ça sera beaucoup plus simple cette fois. Mais je tremble de froid. Tout ce temps passé en dessous de 100m, avec 75% d'He, c'est terrible Je tremble de partout, et dans ces conditions, difficile de garder les idées claires. Et je vois les minutes de palier qui n'arrête pas d'augmenter. La déco va être longue et dure, en espérant, qu'en remontant, moins j'aurais d'hélium dans mon mélange, et moins j'aurais froid. Ce qui fut le cas, puisque je brancherais mon chauffage, sur une batterie déposé par Jean Claude à 350m, vers 35m, que bien plus haut. Tout au long du retour, je reste le plus haut possible dans la galerie, pour éviter de rallonger les paliers, et comme prévu, à la sortie du premier laminoir, je vois David qui m'attend, avec ses 2 joki, pour prendre de mes nouvelles, et m'assister tout au long de ma déco, récupérer propulseurs et relais, puis prévenir Jean Claude, pour que lui aussi puisse venir me donner un coup de main, pour finir ma déco, et remonter notre matériel. Après 320mn de déco et 7h21 de plongée, je refais surface, bien content d'avoir pu pousser l'exploration du Durzon, heureux mais bien fatigué par cette grosse plongée.
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