Notre Dame des Anges


par José de VEER. 20 Septembre 2003



 

 

Il ne fut pas aisé de trouver l’embranchement pour Notre Dame, bien que j’y sois allé l’an dernier.
Le petit panneau marron qui indique N.D. des Anges avait été déplacé de la D13 vers une voie secondaire, plus loin, dans la montagne.
Le niveau de la rivière était plus élevé en décembre 2002 et le courant plus fort.

A cette période de l’année, le niveau du Toulourenc était assez bas. Nous avons pu traverser la rivière avec notre matériel. Ahurissant ce qu’un 4 x 4 peut arriver à faire.

Le niveau dans la caverne était six mètres plus bas. Aussi, le siphon débutait vingt mètres plus loin que d’habitude. Nous sommes arrivés dans l’après-midi pour préparer la plongée du lendemain, en fonctionnant en équipe et en transportant les bouteilles et tout l’équipement jusqu’à la vasque.
Ce fut un peu dur de les transporter individuellement depuis le véhicule, sur la berge de la rivière, jusqu’à l’entrée de la caverne, puis ensuite dans les 100m de galeries exondées jusqu’au siphon.

L’équipe :
Elle était constituée de trois plongeurs de nationalité différente :
Rick Stanton (un britannique), Tash Mitchell (irlandaise) et José de Veer (Pays-Bas).
L’esprit consistait à s’accompagner le plus loin possible pour une magnifique plongée.

Le matériel
Rick plongeait avec deux recycleurs, un fermé KISS en dorsal et un fermé de sa fabrication en latéral.
Tash plongeait en circuit ouvert (2 x 20l dorsal de trimix) avec une 11 litres de nitrox 35, une 11 l. de nitrox 50 et deux 15 l. de nitrox 80.
José plongeait en 2 x 12 l. relié isolable de trimix avec deux 12 l. de nitrox 40 et une 7 l. de nitrox 80.

 

Quelques heures après, tout était transporté dans la cavité sans perdre de temps.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers un repas « d’Hommes » dans un restaurant. Dans l’esprit de Rick, cela signifie avec de la viande.
Uniquement pour assurer assez énergie pour la plongée du lendemain. Cette décision n’avait rien à voir avec les talents de cuisinier du reste de l’équipe.
Rick assumait le rôle de conducteur, ainsi la partie féminine de son équipe de soutien put apprécier un bon verre de vin. A nouveau, le Landrover s’est avéré fantastique.

De retour au camp, un secret fut révélé : Rick prend sa douche avec un casque. Il assure que c’est à cause d’un défaut d’éclairage dans la salle de bains. Bien sùr. Désolé mesdames, pas de photos disponibles.


21 Septembre 2003

Au petit matin, nous avons crié d’une tente à l’autre qu’il était vraiment temps de se lever. Les premiers mouvements furent perceptibles une heure après.
Après une sorte de petit déjeuner en chargeant les véhicules, nous partons pour Notre Dame. Avec notre esprit d’équipe, j’ai demandé à plonger en premier, car j’étais passé en dernier au Frais Puits, il y a deux jours. En bonne harmonie, nous avons décidé que Rick et Tash attendraient que je sois parti pour plonger. Enfin, un siphon spectaculairement clair pour moi, pour moi toute seule.

J’ai déposé mon oxygène à –6 et les relais de nitrox à –30 avec un Nikonos 5. Après 26 minutes, j’atteignais le point bas du siphon. Le conduit remontant après un coude sur la droite était très attirant, mais mon planning prévoyait d’arrêter là, aussi j’ai entamé le long chemin du retour.
Le paliers profonds m’ont permis d’admirer les couleurs magnifiques de la caverne et les détails exceptionnels des sculptures de la roche.
Pendant mes paliers, Rick et Tash sont passés comme des torpilles et je n’ai pu faire que deux photographies, en vitesse. Rapidement, ils ont disparu au coin de la galerie, hors de vue et le silence est revenu dans le siphon.

J’étais toujours aux paliers lorsque j’ai entendu le bruit familier des bouteilles qui carillonnent sous l’eau.
Quelques instants plus tard, cinq bouteilles nageaient vers moi avec au milieu,Tash Mitchell je présume ?
Un peu après, j’ai fait surface et il y avait un groupe de plongeurs en train de se préparer. J’ai été particulièrement surpris d’être saluée dans trois langues différentes, alors que je m’attendais à voir seulement Tash.
Avec elle, nous avons rapporté notre équipement à l’extérieur en même temps que trois suédois et deux allemands se mettaient à l’eau. Lorsqu’ils ont terminé leurs plongées et sorti leur équipement, Rick était toujours en immersion.
En bonne équipe de soutien, nous avons attendu avec Tash devant la vasque jusqu’à apercevoir ses éclairages percer l’obscurité du siphon.
Nous avons rapidement souffert du froid et nous avons décidé de nous relayer afin de nous réchauffer à l’extérieur où la température était au moins de 22 degrés C. Dans l’obscurité, nous avons vu la lumière de Rick depuis très loin et ça a pris un bon moment avant que sa lampe n’éclaire la vasque et que
nous puissions éteindre nos lampes.

Six heures après son départ, Rick a émergé avec son dévidoir vide. Il a franchi le premier siphon, est sorti de l’eau pour plonger le second siphon (270m), un passage qui plonge à –42 et se termine par un puits vertical qui remonte en surface.
Six mètres plus loin, débute le S.3 qu’il a reconnu sur une vingtaine de mètres jusqu’à –20. Il a ironiquement remercié le soutien mental apporté par l’équipe en éteignant leurs lumières. Il s’est senti un peu seul dans l’obscurité de ses paliers de décompression. Ohhh.
Le lendemain fut moins réussi parce que le puissant Landrover est tombé en panne. Il a fallu le remorquer sur un plateau jusqu’au garage pour être réparé. Ce n’était pas amusant. Notre aide s’est limitée à prendre des photos.