Coordination du rapport Frank VASSEUR. Rédaction et relecture David BIANZANI, Roger COSSEMYNS, Marilyn HANIN, Richard HUTTLER, Alexey JALOV, Fabienne et Jean-François MANIL, Gordan POLIC, Marc VANDERMEULEN, Frank VASSEUR. Mars 2002 |
« Mais il faudra songer à regagner le pays de la houle, du soleil et des embêtements : on était pourtant rudement bien au fond. Je comprends qu'on y prenne goût, à ces cures de benthophilie,au royaume ténébreux et glacé du calme, du silence et de la paix.… la joie de pouvoir, si modestement soit-il, contribuer au progrès de nos connaissances. » Théodore MONOD |
INTRODUCTION A l'origine, nous devions partir en Croatie. Un beau projet, ambitieux tant sur le plan spéléologique (une vingtaine d'objectif dont cinq en plongée profonde), technique (plongées au trimix et en multi-siphons) et humain (une équipe internationale, collaboration entre les deux structures spéléologiques du pays). Et puis… des problèmes croato-croates dont nous avons refusé de devenir l'un des enjeux, nous ont contraint à annuler plutôt que d'aller irrémédiablement « dans le mur ». Il nous reste « sous le coude » quelques informations sur des siphons bulgares, suite à des informations transmises par Marcel Meyssonier en 1995 et un contact pris avec les spéléologues bulgares en 1999. La fédération bulgare se montre très efficace, et grace à ses responsables, l'expédition est bouclée en un temps record. Le lieu de camp est défini, les objectifs établis, les échanges administratifs bien remplis. Vive internet et l'informatique. Forts des expériences positives de collaboration internationale, nous avons constitué une équipe éclectique au possible, avec des spéléos « secs » et des plongeurs, des plongeurs plutôt « spéléos » et des plongeurs plutôt « résurgence », des photographes et des topographes, un biospéléologue, des garçons et des filles, des belges, des français, des bulgares et un croate. Sur place, la collaboration avec la Fédération Bulgare de Spéléologie, par le biais des clubs «Strechero » de Vratsa, et « Studenetz » de Pleven a dépassé toutes les espérances. Leur motivation et leur gentillesse se sont confirmées au fur et à mesure du séjour. Nous avons été hébergés, accompagnés, tous les documents que nous demandions (cartes, historiques…etc.) ont été mis à notre disposition. Ce rapport n'a d'autre ambition que la présentation des résultats de l'expédition, afin qu'ils puissent être utiles à d'éventuelles expéditions ultérieures, qui mériteraient d'être, tant il y a à faire en Bulgarie, sur le plan des explorations et des collaborations. Adresses utiles Mr. Alexej JALOV La spéléologie en Bulgarie Avec 25% du territoire composé de terrains karstiques et quelques 4 500 cavités, la spéléologie bulgare est très dynamique. Tout d'abord ces 4 500 cavités repérées, explorées et topographiées alors qu'on n'en recensait qu'une centaine au début du siècle dernier. Au départ : une prise de conscience de l'état des ressources du monde souterrain et la prise de décisions et de mesures visant à sa promotion. D'où le champ libre à toutes les investigations, selon une planification élaborée par des spécialistes (spéléologues et scientifiques) concernés par le milieu souterrain. Matériel Matériel de plongée individuel
Matériel Spéléo individuel :
Matériel de bivouac individuel :
Matériel commun :
L'EQUIPE
F.F.E.S.S.M. : Fédération Française d'Etudes et de Sports Sous-Marins. Pour la Bulgarie, tous membres de la Fédération Bulgare de Spéléologie (B.F.S.) : Iulian ANGELOV, Nina et Trifon DAALIEV, Alexey JALOV, Petar KRASIMIROV RAIKOV, Plamen LIVBOMIROV TODOROV, Orlin NIKOLAEV KOLOU, Plaman PETKOV, Krasimir et Plaman PETKOV, Kiril TODOROV NACEV. DEROULEMENT Mercredi 1 août Frank : « je prends le train à 7h. A 9h30, Laurent me récupère à Lyon pour monter directement à Saint-Etienne chercher le véhicule de location. Hé oui ! Pas facile de trouver une agence qui accepte de louer ses véhicules pour l'Europe de l'est. D'ailleurs, lors de notre quête, nous avions contacté le responsable juridique de la FFS qui confirmait nos difficultés :
Des embouteillages nous retardent passablement tant sur le trajet aller que le retour. Finalement, après avoir chargé les affaires de David et Laurent, je gagne encore quelques heures d'embouteillages avant de retrouver Montpellier, écrasée par la Canicule vers 16 heures ». Marilyn : « Nous partons à 19h40 de Montpellier, avec un camion de location chargé jusqu'au plafond de matériel. Direction Nice, Ancône et Igoumenitsa en Grèce ». Marc : « Départ de Bruxelles à 8hr le chargement terminé. Peu de monde sur la route. Bivouac le soir, vers 21hr un peu avant Parme en Italie. Casse-croûte frugal et dodo ». Jeudi 2 août Marilyn : « 24h La pause repas se fait au-dessus de Monaco, dans une aire où un tas de gens dorment par terre. 24h10 Nous sommes à la frontière italienne. 2h Arrêt de 4h pour dormir. L'arrivée au port d'Ancône se fait à 11h45, c'est le port d'où nous devons prendre le bateau pour Igoumenitsa. Les camping-cars se rangent sur le pont Open –deck et nous faisons heureusement partie des chanceux qui se rangent sur ce pont aéré. La file interminable des semi-remorques, des voitures et des camping-cars commence enfin à avancer. Nous avons un exemple typique du “sang-froid ” italien au moment de faire les manœuvres dans le bateau. A 17h30 nous avons enfin le loisir de nous précipiter dans la piscine d'eau de mer sur le pont pour se décrasser de ces journées de trajet sous la canicule, avant de nous jeter sous des douches fraîches a souhait. Il fait chaud sur le pont des véhicules, et nous dormons plus où moins mal suivant les personnes ». Marc : « On se remet en route le lendemain vers 7hrs après un levé à l'aurore vu que Roger s'est fait déguster par les moustiques toute la nuit ; les pauvres ont du se payer une belle indigestion. On arrive à Ancône vers 11hr suites aux habituels embouteillages sur le périf de Bologne. On cherche un peu et on tombe sur Gordan venu de Split le matin très tôt. Frank arrive avec Marilyn, suivi une heure plus tard par Boubou et Fabienne. On se vide une chope et on s'en va faire pointer nos billets. Ensuite, on glande joyeusement trois bonnes heures sur le port en attente d'embarquement. On finit par monter sur le bateau à l'heure du goûter et l'ancre est levée dans les temps aux environs de 18hr ». Vendredi 3 août Marilyn : « Débarquement à 8h30 en Grèce. Nous montons directement dans la montagne et passons au point culminant : le col de Contara à1700m d'altitude. A 13h nous décidons de nous arrêter aux Météores. Ce sont de grandes falaises, avec des monastères au sommet, et des restes d'habitats troglodytiques. Nous restons un moment pour prendre des photos. A 20h, nous nous arrêtons pour dormir au bord du lac de Lithotopos, dans une aire de camping très sale, a l'image du pays ». Boubou : « Nous avons traversé le berceau de la démocratie universelle! Visiblement, ils n'ont gardé que le berceau ?! » Marc : « Débarquement à Igoumenitsa le lendemain matin à 8hr. On fait les pleins et on se lance immédiatement dans la traversée de la Grèce. Pique-nique aux « Météores » à deux pas des monastères. On termine la route décidément sans grand intérêt et on campe le soir à une vingtaine de kilomètres de la frontière ». Boubou : « Oh, Lac, L'année à peine a fini sa carrière, Samedi 4 août Marilyn : « Après le petit déjeuner, nous prenons la direction de Sofia. A 9h30, nous arrivons à la douane Grecquo-Bulgare, où toutes les formalités nous prennent beaucoup de temps : entre les lavages dans l'eau sale pour payer un droit de passage et les “petits plus ” qu'il faut verser aux douaniers, il y a aussi les gamins qui lavent les pare-brise des voitures et qui, quand on leur fait non de la tête, le font quand même du fait que les signes sont inversés chez eux. Jusqu'à Sofia, les directions sont : Sandanski, Kresna, Blagoevrad, Stanke, Dimitrov, Sofia. La recherche du passage dans la ville est épique : Gordan lit les panneaux écrits en cyrillique et Marilyn cherche sur la petite carte si les noms correspondent. Nous avons rendez-vous devant les locaux du ministère des sports avec le secrétaire Triphon, qui nous invite chez lui. Sa femme Nina parle français. Ils insistent pour que nous mangions chez eux et nous offrent l'hospitalité pour la nuit. Vers 21h, nous avons enfin des nouvelles de Richard et Laurent qui ont eut du retard avec leurs avions et dorment chez Alexeï, Jalov. » Marc : « On repart le matin à 8hrs. En approchant de la douane, nous doublons l'interminable file de camions en attente. Malgré cela, il nous faut 2 hr pour les formalités de douanes et de change ( 1 DM = 0,993 Lev ). Nous sommes à Sofia pour diner. On donne un ou deux coups de fil et nous arrivons finalement vers 15hr au siège de la fédé. C'est Triphon et un ami qui nous accueillent. Après les salutations d'usage, Tryphon nous propose d'aller directement chez lui car Alexey Jalov, notre contact en Bulgarie, est parti chercher Laurent et Richard à l'aéroport et n'est pas contactable. Nous attendrons donc des nouvelles en faisant connaissance avec Tryphon et son épouse Nina. Nous sommes invités à souper et à passer la nuit chez nos nouveaux amis. L'accueil est vraiment chaleureux et nous vidons nos premières « Pivo » en bavardant joyeusement. Alexey et les retardataires ne nous retrouverons que le lendemain car leur avion avait du retard. » Pensée du jour : « Le cyrillique, en anglais, c¹est pas facile non plus ! » Dimanche 5 août Marilyn : « Après l'arrivée des retardataires du soir précédent, et le petit déjeuner bien garni, nous prenons la direction de Vratsa, la ville proche du lieu de camp. A 10h, Frank se rend à la station de radio locale pour une interview, pendant que nous assistons à un très joli “défilé de brochettes. ” Le temps de faire les courses, nous arrivons au camp à 14h45 : il se compose d'un chalet en bois genre cabane de pécheur et d'un blockhaus (un bloc de briques et de béton appelé maison ) en construction. Derrière le chalet, coule une petite source où nous prenons l'eau potable et où nous lavons. Nous installons le matériel dans une pièce énorme de la grande maison, où nous plantons les moustiquaires de nos tentes ; la cabane sert de cuisine. Ce sont les Bulgares qui nous accompagnent qui vont faire la cuisine pour le départ, nous donnons 100 lev chacun ce qui fait 300F français pour l'achat de nourriture de la 1 ère semaine, ce qui suffira finalement pour les deux semaines. Notre premier repas bulgare se compose d'une salade de tomates, poivrons, oignons, concombres, huile et sel, d'une salade anchois, olives, oignons, citron. 20h40 Réunion de définition des objectifs, présentation des participants, discours d' Alexey qui nous explique qu'il est heureux de nous accueillir dans son pays, et que c'est un honneur de travailler avec nous. Le seul plongeur présent s'appelle Krasimir. C'est un plongeur spéléo qui a déjà participé à plusieurs expés. La fédération bulgare entretien de nombreuses relations avec la FFS et la CREI. » Boubou (acoquiné avec Roger) : « La solution pour les toilettes ? Le premier jour, on marche quinze minutes; le second on marche quatorze minutes; le troisième... ». Marc : « Nous quittons Sofia vers 10hr. Nous avons rendez-vous avec Plaman à Vratsa, au nord de la capitale, en bordure du massif calcaire qui sera un des objectifs de l'expé. Il est ponctuel. Une fois les présentations faites, nous nous reprenons la route sans tarder car Plaman nous a arrangé une interview dans le bureau local de la radio nationale («Radio Darik»). En bon chef d'expédition, Frank s'acquitte de son devoir envers les médias. Le lieu de camp est atteint une heure plus tard. Nous serons hébergés dans un ancien site de villégiature pour membres de la nomenklatura du PC. L'immeuble, aussi laid qu'imposant, n'a jamais été terminé. La bâtisse a un petit coté bunker des plus affriolant. Nous déballons nos quelques bagages. Boubou et Roger se chargent de nous installer une douche alimentée par l'eau d'une résurgence toute proche ! Nous voilà dans l'ambiance… Laurent et Richard accompagnent Plaman et Alexey pour les premières courses à Vratsa. Nous sommes rejoints par Krasimir Petkov et son fils Plaman. La première réunion de l'expé est organisée peu après 21.30hrs. Alexey Jalov nous dit quelques mots de bienvenue en son nom et au nom de la fédération bulgare. Il nous présente ensuite les membres de l'expé : Plaman Petrov, président du club de Vratsa et membre du bureau de la fédé, il est instituteur comme Frank et Boubou et a beaucoup aidé à la préparation de l'expé ; Krasimir Petkov, plongeur bulgare qui a, entre autres fait les premières pointes à « Matka Vrelo » en Macédoine, il est membre du club de Pleven, il a participé à plusieurs expé à l'étranger : Espagne, Albanie, etc ; Plaman Petkov, fils du précédent, jeune spéléo de 17 ans ; et, bien sûr, Alexey, vice-président exécutif de la fédé et membre actif du club « Electite ». Il a participé à de nombreuses expés : Cuba, Albanie, Viêt-nam, etc… Il est aussi déjà venu en France à plusieurs reprises à l'occasion de stages, il connaît aussi un peu la Belgique par l'entremise de Christiane et André Slagmolen qu'il avait rencontré lors d'un congrès secours à Sofia il y a une dizaine d'années. Ensuite, chacun des autres participants se présente à son tour comme il est de coutume. Le premier siphon est situé à 30 m du camp seulement ! C'est « Kalna Matnitza ». Krasimir y a fait une tentative il y a une dizaine d'années mais s'était arrêté après seulement 10 m sur étroiture. Il serait possible de tenter la désobstruction. L'eau de la source est celle qui alimente notre salle de bain champêtre ! Il existe aussi un autre siphon au fond de la cavité (environ 500 m du porche) qui n'a jamais été plongé. L'an dernier, une expé scientifique a démontré par traçage que cette cavité était en relation avec les pertes de la rivière qui se trouve de l'autre coté du massif qui jouxte le camp. Le potentiel est d'environ 370 m de développement en ligne droite. Cette source fait l'objet d'un captage publique et sert aussi à alimenter le camp par adduction. L'objectif suivant est « Ezeroto » et se trouve à environ 5 km du campement. La traduction du nom est « le lac ». Le lac en question est vierge de toute plongée. C'est un site intéressant car c'est une source temporaire qui crache pas mal par temps pluvieux. Tout près de là s'ouvre un puits de 86 m au fond duquel se trouve un plan d'eau aussi inviolé que le lac. Il est possible qu'il s'agisse d'un regard sur le même réseau noyé. C'est à voir si on a le temps vu que c'est assez bestial à mettre en place : il faut monter sur le sommet du massif et descendre tout le barda dans le puits. L'heureux pointeur aura aussi le grand plaisir de se mettre à l'eau en bout corde, ce qui est toujours agréable. Le siphon suivant est « Sokolska ». C'est un trou situé à une quinzaine de km du camp. Le trou draine un grand plateau avec beaucoup de dolines et de pertes. Le potentiel est important. Le potentiel vertical est d'environ 100 m. Il y a 600 m de portage dans la grotte sans vraies difficultés à part quelques ressauts. Le siphon est un plan d'eau de 4x4 et n'a jamais été plongé. L'objectif suivant est « Medjata Dupka » ou « grotte de l'ours ». C'est au sommet d'une ravine. L'entrée, étroite, donne sur un bout de galerie suivi d'un puits incliné profond de 12 m. Il y a un captage tout proche où il serait aussi bon de mettre les palmes si c'est accessible. Un autre site est « Chernija Izvor » ou « source noire ». C'est à 4 km du camp. Krasimir y a fait une reconnaissance voici quelques années. En fait, il y a plusieurs plans d'eau dans la grotte et une sortie d'eau à, l'extérieur. Il est probable que toutes ces vasques sont des regards sur un même drain. L'accès au plan d'eau de la cavité est difficile (puits, escalades,…) Plaman nous propose aussi « Gurgjuva dupka » à 3 km de notre camp. Il y a 400 m de portage à l'extérieur et 500 m dans la grotte. Celle-ci est assez facile et le siphon a l'air clair. C'est un siphon amont où un plongeur local a fait une tentative, 10 m / -2, avortée suite à l'oubli de sa cagoule de combinaison ! Il a aussi parlé de touille au retour. L'objectif suivant est prioritaire, il s'agit de « Dushnika ». C'est une grosse résurgence qui débite 20 m³ seconde en grosse crue. Il y a une émergence pérenne qui a été jonctionnée avec celle, temporaire, qui sera notre objectif. La galerie qui mène au plan d'eau fait 5 m de diamètre et démarre dans une grande salle. C'est aussi dans cette salle que se trouvent les pertes et le sous-écoulement qui alimentent la source pérenne. Le potentiel est de 10 km pour un dénivelé de 750 m. Il existe une bonne étude hydrogéologique de cette source et de son bassin d'alimentation. Il y a une quinzaine d'années, une plongeuse allemande s'est tuée dans ce siphon alors que le groupe dont elle faisait partie plongeait en « pirate » dans cette cavité. On ignore tout de l'accident et du sauvetage qui a suivi car tout cela a été réalisé par les plongeurs des forces spéciales de la police. Un autre objectif prioritaire est « Toplya ». C'est une source située à 100 km du camp (la plus éloignée). Le site aurait été plongé par des plongeurs bulgares sur environ 200 m / - 24 m. et renfermerait une salle noyée de 10x10. L'eau est à 6 ou 7 degrés. La visibilité serait excellente. Le dernier objectif, moins intéressant, se nomme « Jabokrek » ou « là où coassent les grenouilles ». Ce site à fait l'objet d'une plongée (150m) en 1972. Le siphon est peu profond avec des cloches. La visi y est mauvaise. Le siphon pourrait jonctionner avec une grotte connue. Il s'agit d'une belle cavité avec une rivière souterraine. » Pensée du jour : « Tant qu'à se faire bouffer par les puces, autant qu'elles soient savantes. Au moins on peut parler du menu. » Objectifs pour le 6/8: -1) « Sokolska » : Marc fait la pointe, Krasimir, son fils, Plaman, Frank et Gordan feront le portage. -2) Roger, accompagné de Plaman ira voir la résurgence « Izvora ». -3) Medjata : Marilyn et Boubou. -4) Ezeroto : Richard, Laurent aidés par Alexey. Lundi 6 août Marilyn : « 8h30 Départ pour mon équipe. Après une longue recherche due à de mauvaises informations, Marc, qui nous aidait à chercher, trouve l'entrée. Plaman va voir si c'est bien le trou qu'il connaît et où il n'est pas allé depuis 20 ans, et ressort en disant que c'est le bon trou, mais qu'il a lance une pierre et qu'il n'y a pas d'eau. Les abords du siphon sont parsemés de piles, cordelettes et tuyaux de pompes d'un gros diamètre.
Marc : « La route pour se rendre à l'endroit où nous devons abandonner les véhicules est en assez mauvais état et, de plus, divers chantiers sont en cours ce qui nous fait perdre pas mal de temps. On est s à pied d'œuvre une heure plus tard. Plaman nous indique le thalweg dans lequel doit se trouver « Medjata ». Les recherches commencent vu que Plaman n'est pas très sûr de la localisation précise de l'entrée. C'est finalement Marc qui trouve le trou tout en haut du torrent temporaire. C'est une petite ouverture ovale de 1.5 m x 0.75cm. Une chauve-souris occupe manifestement l'endroit. On jette une pierre, mais aucune trace d'eau n'est perçue. Boubou décide de malgré tout de tenter sa chance. Il trouve l'eau à un niveau plus bas que prévu, mais renonce finalement car il découvre des traces de recherches (tuyau et câbles). Pour « Sokolska », la grotte est atteinte après une heure de montée à travers bois. Le dénivelé est relativement important et nous perdons pas mal de temps en recherches. Il nous a fallu essayer plusieurs talwegs avant que Plaman et Frank ne trouvent le bon passage. Intéressante tout de même, la découverte de deux très vieux phénomènes karstiques, deux salles en fait, très concrétionnées qui pourraient avoir été deux anciennes sorties d'eau aujourd'hui colmatées par le concrétionnement. En montant, nous passons d'abord devant « Izvora », la petite source temporaire située 60 m. en dessous du porche de « Sokolska ». Déception: l'ouverture est minuscule et nécessite, au moins, une petite désobstruction à la main. Roger est donc contraint de renoncer à sa tentative et se joint au reste de l'équipe. Pour la grotte, on mettra une heure à atteindre le siphon situé à 600 m de l'entrée. En effet, l'itinéraire est agrémenté de deux ressauts de quelques mètres et d'une étroiture, le tout sans réelles difficultés. Roger, en short et tee-shirt, déguste un maximum, mais persévère. La vasque est atteinte vers 14.00hr. Marc se met à l'eau sans tarder. Gordan prend quelques clichés pendant que Plaman junior tourne avec sa caméra personnelle. La plongée est courte (10 min.). Marc a déroulé 60m avec arrêt sur rien à -15m. Comme il n'est pas un spécialiste du fond de trou, il préfère en rester là car la visibilité est pratiquement nulle au retour à cause d'importants dépôts d'argile. La suite est évidente: tout droit. Le siphon débute plein Est et tourne ensuite vers le Nord. Arrêt devant un gros bloc. Retour en arrière sur quelques mètres pour trouver un point d'amarrage au point 55 m. Curiosité: la présence dans le siphon de plusieurs vers ressemblant à des lombrics. On quitte le siphon à 15.40hr. Nous arrivons au minibus vers 17.30hr. On récupère la voiture et, sur le chemin du retour, Plaman et Krasimir nous paient un pot dans un petit café de village. Fin d'après-midi, Boubou va jeter un oeil dans la source qui se trouve à côté du camp. Il s'arrête devant une étroiture. A revoir. Le portage et la mise à l'eau sont faciles. Il y aurait aussi le siphon situé au bout du réseau à voir. Celui-ci, selon Alexey serait un regard sur l'actif.» Boubou : «D escente dans la vasque dont le fond est un éboulis ,tête en avant, bi-5 aux côtés. Erreur de jeunesse! Pas le bi-5, la tête en avant?! Le laminoir, tentant, trop tentant, s'ouvre à moi. Je m'y engage fissa sans me rendre compte qu'une partie de l'éboulis me suit. Arrêt sur blocage par blocs et raclage dos-poitrine. Petite désob en marche arrière puis retour près des copains... » Pensée du jour : « Pour plonger bouteilles aux côtés, il faut virer les culs! Voilà comment on est passé à l'Euro, on a viré l'Ecu. » Marc raconte : Tout là-haut sur la montagne... « La plongée spéléo se divise en deux grandes activités : la plongée « résurgence » qui permet de parcourir des siphons, parfois longs et profonds, dont l'accès, aisé, permet d'amener tout le matériel désiré ; et la plongée « fond de trou » dont les siphons sont situés à l'extrémité réseaux souterrains parfois difficiles et qui, par la force des choses, nécessite un équipement ultra-léger et une technique de plongée adaptée en conséquence. A -15, le siphon fait un brusque coude et se dirige maintenant plein Est. La profondeur se stabilise. Je progresse encore de 20 mètres. J'arrive dans une zone de blocs. Je survole le premier et constate que la galerie amorce un nouveau cran de descente. J'ai vue jusqu'à -17. Equipé comme je le suis, il ne serait pas prudent d'aller plus loin. Je m'arrête, à –15 m de profondeur, à 65 mètres de mon point de départ comme me l'indique la marque sur mon fil d'Ariane. Je cherche un point d'amarrage qui facilitera la tâche de celui qui, chanceux j'espère, viendra ici après moi. Rattrapé par la touille que j'ai soulevé, je n'ai pas le temps de mettre la main sur le fractio convoité. Je rebrousse chemin et, vers le point « 55m », je mets la main sur un très beau rocher qui fera parfaitement l'affaire. Je n'y vois plus grand chose, aussi, c'est avec la plus grande prudence que je coupe le fil après avoir fait mon nœud d'amarrage. Je ressorts à tâtons. Toute l'équipe est là qui m'attend. Je prononce alors les deux mots magiques qu'ils attendent et qui, à chaque fois, nous font frémir : « ça continue ! » Ma plongée n'a pas duré 15 minutes et je n'ai parcouru que quelques dizaines de mètres d'un obscur siphon boueux, mais, j'étais en « première »; et ça, c'est une sensation irremplaçable, c'est le vrai moteur de notre activité, c'est pour ça que, à longueur d'année, nous nous entraînons, c'est ça qui nous a conduit ici, tout là-haut sur la montagne, à des milliers de kilomètres de chez nous, c'est ça qui, dans quelques jours, conduira à mon terminus un autre membre de l'équipe. Pour quelques inoubliables minutes, la « première » fait de nous plus que des plongeurs, elle nous transforme en explorateurs… » Menu du Soir : Tarator (Yaourt, Herbes, ail et concombre), Pot au feu (huilé sur l'assiette) , Nougat, Salade, Pivo. Programme du 07/08 : -1) « Dushnika »: Boubou et Marc feront chacun une pointe en bi-4l. Alexei les guidera jusqu'à la cavité qui est la plus éloignée du camp de base après « Toplya »: +/- 60 km dont un col à franchir et des villages à traverser. Il faut compter environ une heure de route. -2) « Temnata Dupka »: Il s'agit d'une grotte d'accès facile. Il n'y a que quelques dizaines de m. de portage extérieur. Dans la cavité, le siphon est situé à 800 m de l'entrée. Il faut traverser trois courts lacs pour arriver à la vasque. Un seul de ces lacs nécessite un canot. Richard fera la pointe avec Frank en back-up. Marilyn, Plaman et Gordan feront le portage d'un Bi-7l. Gordan fera aussi des photos, si possible. -3) « Toplya »: siphon qui serait connu sur 180 m. / - 22 avec arrêt sur rien. Le portage extérieur serait d'environ 200m, sans difficulté. Par contre, il y a deux bonnes heures de route. Krasimir guidera jusqu'au site où Laurent et Roger feront une pointe en duo. Optimistes, ils emportent les deux bi-20l. Mardi 7 août Marc : « -1) « Dusnika »: La cavité est bien comme décrite et le siphon est d'un accès très aisé. Boubou fait la première plongée. Il longe la partie droite du lac. Il tire 35 m. de fil et s'arrête à -4m. suite à un problème d'éclairage. A cet endroit, il n'est sous voûte que depuis une quinzaine de mètre car le las de mise à l'eau est plus important qu'annoncé et doit bien faire 5 m. sur 20. Marc plonge ensuite et prolonge jusqu'à 50m. / -6.5. A partir du point 40 m. environ, la galerie s'élargit et se transforme en laminoir haut d'environ 1 m. Il fait quelques recherches dans ce laminoir qui doit avoir 4 ou 5 m. de large, mais il faudrait revenir avec des bouteilles au coté vu l'exiguïté et la roche très abrasive. Au retour, il se prend le pied dans un ancien fil. Il s'agit en fait d'une corde Nylon de 8 mm en mauvais état. Cette corde a été coupée et pourrait correspondre à l'accident décrit par les Bulgares. Ce fil revient franchement en sens opposé par rapport au nôtre en marquant un angle de plus de 60° et pourrait conduire à l'amont via un coude assez franc. Vu la touille provoquée par les recherches et le désemmêlage, on en reste là pour aujourd'hui. A revoir d'urgence malgré l'absence totale de courant. L'eau a une température de 11c°. Plongée 12 min /-7. » Marilyn : « -2) Temnata Dubka Départ à 8h30. A 1h et 50 km du camp s'ouvre la grotte de Temnata Dupka, au milieu d'une falaise, aménagée de sorte que les touristes puissent y monter en toute sécurité. Au pied de la falaise, un petit bar- restaurant offre de très bons repas et des “biras ” rafraîchies directement dans la source qui sort de la grotte. Le porche fait une trentaine de mètre de haut. Le début de la cavité est un labyrinthe fréquenté par les moutons et les drogués. Une galerie, longée d'un captage, permet d'accéder au réseau actif, directement dans la rivière. Nous sommes 5 : Plaman, Mari, Frank, Richard et Gordan. La progression se fait dans la rivière et sur le côté, avec quelques petits ressauts à escalader, puis nous prenons un shunt à droite (galerie fossile) qui rejoint une galerie au-dessus de la rivière souterraine. Après un bout de progression en galerie sèche, nous rencontrons un lac où nous sortons le bateau. Quelques va-et-viens avec les kits dans le canot et quelqu'un qui nage derrière, nous font traverser le lac en ne se mouillant qu'à moitié (fil d'Ariane pour tracter le canot). Nous rencontrons un deuxième lac qui se passe sur le côté, mais comme nous avons le canot, Richard nage à côté du canot où nous avons entassé les kits. Juste après, il y a une petite escalade où Plaman a du mal à passer (ce qui provoque la remarque de Richard par gestes : en indiquant le ventre de Plaman il lui fait pivo, pivo !) et où Frank me fait la courte échelle. A partir de là, les galeries de taille déjà raisonnables, s'agrandissent (150*5*6) jusqu'au siphon qui part à droite au fond de la galerie, dans les blocs d'un joint de strate. L'eau est tellement transparente qu'au premier abord, on ne la distingue pas. Nous remarquons la présence de nombreux vers dépigmentés. Richard s'équipe et plonge, pendant que Gordan et moi prenons des photos avec des cellules photoélectriques. (Que tous les appareils, même le mien arrivent à faire fonctionner). Après 42 minutes, Richard réapparaît, et, sans un mot, il sort son dévidoir : VIDE ! Il a fait 150m de première dans une grosse galerie, et après avoir fait deux fois le tour d'une grande salle dont il ignore les dimensions, il s'engage plein Nord dans le siphon. Arrêt sur rien. » Marc : « -3) « Toplya »: Roger et Laurent sont dépités : le siphon est à peu près implongeable. Ils ont plongé sur 40 ou 50 m. en installant le fil dans une visi totalement nulle. Arrêt à -6 après 6 minutes sur : « on va se tuer dans ce truc ». Retour et remballage. Les parois et le fond du siphon sont tapissés d'une épaisse couche de glaise qui se met en suspension au moindre mouvement. Vu l'absence de courant, la visi s'annule aussitôt. » Marilyn : « Nous allons manger au petit restaurant, d'une assiette de chou, tomates, concombres et viande grillée. Nous rencontrons un camion fou, dans un tournant qui manque de se renverser et de nous emboutir. Il y a eu un grand silence dans le camion et un gros ouf ! 21h Une capsule de bière bondit et frappe Boubou et Laurent. Dîner aux moustiques. (Haricots à la lessive, salade touillée main, pastèque). » Pensée du jour : « Le danger quand on plonge dans un captage, c'est de ressortir par le robinet d'une salle de bain. » Objectifs pour le 8/8: - 1) Fabienne et Boubou partent chercher David à Sofia et en profitent pour faire quelques achats et pour visiter un peu la ville. Ils en profiteront aussi pour confirmer les billets d'avions de Richard, Laurent et Fabienne. - 2) « Dushnika »: Frank, Marc, et Richard plongeront tour à tour ou en équipe selon l'évolution des découvertes. Ils emportent deux bi-7 l, un bi-10 l à l'anglaise plus un bi-9 l en rab. Gordan, Marilyn et Alexeï se joindront à eux pour aider au portage. - 3) « Chernija Izvor »: c'est à 5 minutes du camp. Portage de 500 m. en légère montée. Roger et Laurent, aidés de Plaman iront jeter un oeil en bi-4l. Au retour, en fonction du temps restant, ils iront repérer un autre objectif proche du camp. Mercredi 8 août Marilyn : « Au petit déjeuner, Roger ne veut pas ressembler à Alain Delon, ce qui déclenche une crise de fou rire chez Richard et il nous est proposé du nougat au beurre sur la table. Nous partons à 10h. Dushnika est à 20km de Temnata, et s'ouvre près d'une carrière : l'entrée se présente comme un énorme porche étayé par des blocs de béton. Le siphon est à ~ 180m de l'entrée, dans une galerie creusée dans un joint de strate descendant, ce qui donne grand espoir aux plongeurs. Frank, Marc et Richard vont plonger en premier. Pendant que Frank s'équipe, je vais faire un tour dans la cavité. Le coté droit en venant du siphon est un chaos de blocs décrochés du plafond. Peut-être existait-il un départ, mais il serait difficile de le repérer. Par contre, on ne peut pas manquer la superbe conduite forcée à gauche et entrant, qui ressort dans la salle d'entrée. Dans la salle, deux départs : la Galerie du siphon et la Galerie du porche. Je vais tout d'abord visiter la 2 ème , de jolie forme, son sol est recouvert de galets. Pendant 200m, je progresse debout ou presque, quand j'aperçois le jour. Heureusement, un passage supérieur permet d'accéder à une petite salle, où il y a déjà des traces d'animaux, doublées d'une forte odeur : demi-tour ! (Peut-être que c'est celui qui m'a empêchée de dormir et qui m'a fait peur quand je suis allée faire pipi derrière le camion. Ce qui n'est pas pire que la lumière allumée toute la nuit, alors que le bouton était à coté de ma tente.) Je suis arrivée dehors, lorsque les mineurs font sauter un pan de montagne. Ensuite, je vais me balader sur la montagne d'en face, mais je ne trouve rien. Au bord du siphon, Frank est parti et Gordan s'équipe en vue de l'accompagner pour rechercher des animaux. Frank ressort avec de bonnes nouvelles : ça continue, mais il faut nettoyer le siphon des fils et câbles des plongeurs allemands. Et il repart. Les trois autres s'équipent. Frank ressort avec des objets bizarres : une cordelette enroulée autour d'une branche, et un dévidoir de chantier avec du câble électrique. Il repart avec Gordan. Je vais porter une 9l inutile dehors, puis je revient voir les plongeurs partir. Marc : « - 1) La récupération David s'est faite sans encombre ou presque. Boubou, David et Fabienne rentrent au camp vers 20hr. En chemin ils ont pu constater la présence de nombreuses prostituées qui tapinent sur l'autoroute et qui n'hésitent pas à se mettre au milieu des voies de circulation pour aguicher le client. Sous le choc sans doute, Boubou appuie un peu trop sur le champignon, et se fait flasher par la police qui est en pleine quinzaine de la sécurité comme nous l'apprendrons par la suite. Il se fait intercepter un peu plus loin et, sous le prétexte fallacieux de devoir attendre toute la nuit car « le chef est malheureusement absent », il est contraint de donner un bakchich aux policiers efficaces mais corrompus. 10 Lev plus loin tout rentre dans l'ordre... » Boubou : «En Bulgarie, pour dix Lev, on peut acheter dix bières ou un flic... » Marc : « - 2) « Dushnika »: Frank plonge en premier avec les bouteilles à l'anglaise. Il tire un nouveau fil en paroi gauche puisque le siphon semble partir dans cette direction, à part le laminoir entrevu la veille. Il retrouve facilement le terminus en arrivant par un chemin plus direct et constate que le siphon fait, en effet, un coude important vers la gauche. Il semble même que la galerie se dirige à nouveau vers le lac d'entrée. Il retrouve à cet endroit le fil des Allemands: un fil électrique de 2.5 carré. La corde vue par Marc longe ce fil. Peut-être a-t-elle été placée pour le secours ? Frank parcourt ainsi 70 m. puis raccorde son dévidoir et débouche dans une cloche doublée d'une galerie latérale. Il revient en déséquipant la corde. Il donne quelques explications et repart aussitôt pour retirer le câble électrique. Il ramène le fil et son imposant dévidoir: le dérouleur d'origine du câble! Frank fait ensuite un petit tour avec Gordan qui désire prélever quelques bestioles. Pendant ce temps, Richard et Marc plongent ensemble afin de sortir dans la cloche où Frank pense avoir vu un départ de galerie. On se croise dans le siphon. La cloche est atteinte en deux coups de palme. Vu l'extrême étroitesse du plan d'eau dans cette cloche, diamètre de moins d'1 m, Richard reste dans l'eau pendant que Marc sort en faisant une facile escalade d'1 m. Malheureusement la cloche n'est qu'une simple faille fermée, parallèle au siphon et sans continuation. Les parois sont tapissées de plusieurs décimètres de glaise sans aucune marque de circulation d'eau. Après un court conciliabule, il est décidé que Marc ressortira en fignolant l'équipement pendant que Richard tentera de poursuivre au-delà de la cloche. Aussi tôt dit aussitôt fait. Marc ressort pour expliquer ce qui se passe à l'équipe de soutien. Richard fait des recherches pendant une demi heure sans trouver la suite. Il sort pourtant à deux reprises dans des cloches sans continuation dont une est qualifiée « d'assez grande ». N'ayant pas repéré de suite évidente, il n'a pas laissé de fil. » - 3) « Chernija Izvor »: première constatation, le portage est plus dur que ce qui est annoncé (35 minutes chargés). Il faut en fait remonter l'intégralité d'une ravine pour arriver au trou. La vasque est petite mais assez tentante. Laurent se met le premier à l'eau en bi-4l. Il ressort 15 m plus loin après franchissement d'un passage étroit à « l'égyptienne ». Il s'arrête en exondé devant un S2. Il pense avoir fait la jonction avec la grotte connue. Toutefois, il n'a vu aucune trace de passage. Il revient pour expliquer à l'équipe qui l'attend au bord. Quoi qu'il en soit, il reste le S2, vierge, à plonger. L'eau est très claire à l'aller et reste tout à fait convenable au retour. L'étroiture n'est pas un réel problème si on équipe comme il faut et que l'on prend le fil dans la bonne main dès la mise à l'eau, selon Laurent qui a bien observé le passage clé au retour. Petite anecdote: pendant le portage, alors qu'il redescend seul à la voiture, Laurent tombe dans une embuscade de la police locale qui est à la recherche de dangereux malfaiteurs circulant en 4x4 avec plaques étrangères. Il faudra quelques minutes de dialogue et l'aide de Plaman pour rétablir la situation. La carte de service de pompier de Laurent, barrée des couleurs françaises, aidera aussi pas mal à apaiser les esprits. A noter que, malgré tout cela, les policiers viendront au camp de base pour vérifier leurs dires. On les comprend vu la face de truand de Laurent... Conclusions: il ne faut pas oublier de se munir des documents officiels de l'expédition, et le siphon est prometteur, donc à revoir. » Boubou, roulant sur l'autoroute financée par la CEE et observant les prostituées: « Exemple du projet « Phare », le « cul » sûrement, le « turel », on ne sait pas! » Pensée du jour : « En Bulgarie, il y a toujours une planche dans les WC. » Objectifs pour le 9/8: - 1) « Temnata Dupka »:en allant au siphon, il serait intéressant d'équiper un passage en corde. Marilyn se propose pour cette mission. Frank fera la pointe. Marc, Richard, Gordan et Alexey feront le portage. - 2) « Dushnika »: Roger fera une tentative avec Boubou et Plaman en assistance. - 3) « Chernija Izvor »: Laurent et David plongeront ensemble le S1 et le plus frais plongera le S2 dans la foulée. Ils se débrouillent pour les portages. Frank profite du briefing pour rappeler qu'il faut toujours avoir avec soi les papiers officiels de l'expé en cyrillique. Bonne nouvelle : nous aurons quelques porteurs locaux ce week-end, ce qui devrait permettre de remettre ça sur les objectifs les plus difficiles d'accès. Jeudi 9 août 1) « Temnata Dubka »: Le portage se fait bien a part quelques glissades avec le bi sur le dos. Frank plonge pendant 1h et effectue 50m de première. Avec Richard et Marc, nous allons prendre des photos dans la galerie du lac. Nous ressortons rapidement en prenant des photos à la cascade, et dans la galerie d'entrée. Il y a des moutons à chaque fois que nous allons dans cette grotte. A gauche en sortant, il y a un siphon où nous piquons une tête avant de sortir ; au-dessus du siphon, on peut voir une plaque commémorative du premier plongeur qui a plongé cet endroit. Laurent est malade. » Marc : « Le portage se fait en un très bon chrono: 1.20hr. En montant son matériel au bord du siphon, Frank se rend compte qu'il a perdu un joint de détendeur. Il fera donc sa pointe sans un relais qui sera laissé dans la grotte pour la prochaine tentative. Il part donc en 2x9l. Il plonge une heure avec un point bas à -20 m. Il a tiré 15 m de plus depuis le terminus de Richard qui se situe dans un beau canyon. Là il bute sur un énorme éboulis qui barre toute la galerie. Il a fait des recherches pendant de nombreuses minutes sans trouver de suite. Finalement, il aperçoit une zone plus claire dans la touille soulevée par ses recherches. Le passage en question est une étroiture entre les blocs, située vers la mi-hauteur de l'éboulis. Le passage est impossible en bi-9l mais serait tout à fait envisageable en bi-4l. Il laisse son fil à l'entrée de ce passage clé et ressort sans encombre en poursuivant ses recherches à divers points, sans succès hélas. Après déséquipement, on range tout et on refait les charges. Les trois détendeurs et le relais sont laissés en place afin de gagner du temps et du poids lors de la prochaine tentative. Vu que l'on nous promet des porteurs pour ce week-end, nous referons un essai samedi, si possible. Pendant la plongée, Richard, Marilyn et Marc en profitent pour faire des photos en exondé dans les grandes galeries qui précèdent le siphon. - 2) « Dushnika »: Roger déroule 20 m. depuis l'étiquette « 80 » direction N-E. Il s'arrête dans une zone de blocs. A cet endroit, la galerie ne fait plus que un mètre de haut. Il n'y a aucun courant et les importants dépôts font que le visibilité est rapidement réduite. Roger pense que le suite n'est pas là car il semble peu probable que la débit de crue puisse passer par une galerie aussi exiguë et boueuse. Il rembobine son fil et ressort. Boubou, annule sa plongée, inutile, après les recherches de Roger, équipé d'un bi10, de plonger avec un bi5 dans un siphon touillé... - 3) « Chernija Izvor »: Les plongeurs franchissent le S2 sans encombre. David déroule pendant que Laurent le suit en installant les fractios. Après le S2, trois possibilités existent: deux en exondé et un S3 d'aspect peu engageant car étroit. Pensée du jour : «En Bulgarie, il faut rouler sur des oeufs. A cause des nids de poule! » Objectifs pour le 10/8: - 1) « Dushnika»: Marc, Laurent et Roger partent avec 2 bi-9l et le bi-10l. Ils plongeront à tour de rôle et s'organiseront sur place. - 2) « Chernija Izvor»: David, Boubou, Frank et Richard Laurent tenteront un grand coup. Marilyn et Gordan iront voir la cavité qui se trouve au dessus et qui est sensée jonctionner avec le réseau siphonnant. Vendredi 10 août Marc : « - 1) « Dushnika»: Marc part le premier avec la 100 Watt afin de profiter de la visibilité. Il plonge 30 min. / -7. Il n'a rien vu d'évident, mais confirme que la visi est bien meilleure entre les points « 40 » et « 60 » du fil. Il pense que le laminoir vu lors de sa première plongée pourrait constituer la suite de réseau car, passer le point « 60 », la visi est moins bonne et les dépôts d'alluvions nettement plus importants. Roger fait des photos en exondé. - 2) « Chernija Izvor»: tous les plongeurs repassent le S2 franchi en première hier par David et Laurent. Le S3 est à 60 m. de la sortie du S2. Impossible de parvenir bouteilles au dos jusqu'à cette vasque. Ils portent donc ensemble un seul bi-4l jusqu'au S3. David, tombé amoureux de cette cavité, se propose pour la pointe. Ce siphon s'avère en fait être le fameux siphon terminal plongé par Krasimir depuis la grotte exondée il y a dix ans car David retrouve le vieux fil d'Ariane. La jonction est confirmée ! Il plonge sur 35 m en émergeant successivement dans plusieurs petites cloches. Il dépasse le terminus bulgare dans la dernière cloche qu'il rencontre. Il continue et le siphon descend alors vers -7 m dans un beau puits avec vue à -14. Il aperçoit aussi un départ à main gauche vers -8. Il fait demi-tour et ressort sans problème aucun. On remballe et on sort. Siphon à revoir car cela reste très clair et de taille tout à fait confortable avec des petites bouteilles. Il a laissé son fil à -7 dans le puits « terminal ». Pendant tout ce temps, Boubou fait quelques photos mais, malheureusement, son appareil se bloque et il ressort dépité (Boubou, pas l'appareil). Marilyn et Gordan qui ont tenté, vainement de trouver l'entrée supérieure du réseau, rentrent bredouilles. Laurent qui a chopé une crasse et qui a passé toute la nuit à gerber, est totalement « H-S ». Il agonise toute la journée au camp. » Marilyn : « Nous voulons faire 2 équipes : Mari et Gordan veulent aller dans le réseau supérieur, comprenant quelques puits et étant étroit. En rentrant, je vais creuser à Kalna Matnitza sur 4 m, et je vois une galerie derrière. Objectifs pour le 11/8: - 1) « Dushnika»: Laurent et David tenteront leur chance. Marc ira voir en bi-4l une cloche qu'il a aperçu au-desus du point « 30 » en sortant de plongée hier. - 2) « Chernija Izvor»: en suspens. - 3) Frank ira jeter un oeil à Jabokrek avec Plaman. Les pointes initialement prévues à « Temnata » et « Sokolska » sont remises à demain dimanche car les porteurs annoncés ne sont pas là à 21.00hrs... Roger est malade et se reposera. Boubou lui tiendra compagnie. Samedi 11 août Marc : « - 1) « Dushnika»: Laurent prend contact avec le siphon. Il plonge avec le 100 Watt et fouille entre les points « 60 » et « 70 » sans succès. Il ressort en furetant à droite et à gauche, sans découvrir de suite évidente. Plongée 37 min /-7. Marc va voir sa cloche: ça « sort », mais c'est un simple élargissement de la faille qui a donné naissance au lac de mise à l'eau. Il ressort en fouillant entre les points « 50 » et « 0 ». Il confirme que le laminoir reste un objectif intéressant sans pour autant que le moindre courant y soit perceptible. Plongée 20 min /-6. David va voir le terminus à 90m. Il fait deux ou trois tentatives en partant du fil de Richard avec son dévidoir, sans résultat. Il remballe et ressort. Plongée 37 min/ -7.5. - 2) « Chernija Izvor»: annulé faute de combattants. - 3) « Jabokrek »: c'est bingo!. La vasque de 3x1 m. est fétide et peu engageante. Les bords sont boueux et le fond est tapissé de branches mortes. Le siphon par contre est plutôt sympa. La galerie unique fait 3x3 environ. Le fond est garni d'une épaisse couche de vase et de branchages, mais si on reste en hauteur, la visibilité reste bonne : deux ou trois mètre au moins. Frank déroule joyeusement tout son dévidoir, soit 180m. Arrêt sur « plus de fil » dans du grand-large-mais pas clair! Enfin un objectif qui « donne » franchement. En chemin, il a vu de nombreuses cloches car le siphon ne dépasse pas deux mètres de profondeur. Comme ce siphon est supposé être la résurgence d'un vaste réseau connu, une approximation laisse penser qu'il reste 150 m. pour jonctionner. Cette grotte exondée a un développement de 3.5 km avec des galeries très importantes allant jusqu'à 10 m. de hauteur. Il s'agit du réseau de « Ponora ». Roger, un peu remis (c'est le cas de le dire) a aidé au portage pour prendre l'air. Avant cette belle plongée, ils ont été faire les courses à Vratsa. Ils en profitent pour visiter le canyon de « Vratsanska » qu'ils décrivent comme superbe et valant au moins les Gorges de l'Ardèche. Le soir, quelques amis bulgares du club de Pleven se joignent à nous pour souper.» Marilyn : « Nous allons faire les courses et acheter quelques souvenirs et des cartes postales à Vratsa. Une équipe va plonger une résurgence : Jabokrek. C'est Frank qui plonge, il fait 180m à –2m, dans une galerie de 3*3m, mais la visibilité n'est pas très bonne. Arrêt sur manque de fil, jonction possible avec la grotte de Ponora. Le soir, le menu est cassoulet, pour le dernier jour d'Alexey avec nous, nous faisons un repas français. Objectifs pour le 12/8: Tout est annulé car une forte pluie est annoncée et est même déjà présente! Dimanche 12 août Il pleut à verse. On glande et on remet le matos en état. Plaman nous confirme que des spélos du club de Krasimir seront là lundi, mardi et mercredi. Si cela se confirme, on agira comme suit: le 13/8: Roger ira revoir « Izvora » en bi-4l avec Marc et un Bulgare, Laurent fera la pointe dans « Sokolska » aidé de Gordan, Marilyn et des autres porteurs. Richard en profitera pour cramer quelques pelloches ; Le 14/8 Frank fera la pointe en bi-4l + 2 relais 9 et 6l à « Temnata ». On portera aussi un bi-7l pour Richard qui fera des photos sous-marines qui nous font cruellement défaut. Le 15 et le 16/8 seraient consacrés à « Dushnika » « Chernija Izvor », avec, peut-être, des tentatives à « Toplya » et «Grgjuva ».Nous nous organisons pour faire les photos des sponsors. (tee-shirts FFESSM et Vieux plongeur ; valise fournie par Dewalt ; autocollants…) Frank veut retourner à Jabokrek. 11 heures : Réunion de décision pour le planning de la semaine et du jour même. Boubou part Jeudi matin, Fabienne Lundi. Les spéléos-porteurs seront là sous peu et ils devraient rester 3 jours. Pour le 12/08 : Kalna Matiza : Boubou, Richard Jabokrek : Frank, Roger Ponora : Marilyn, David, Gordan Marilyn : « 17 heures : Frank et Roger vont plonger à Jabokrek, et David, Mari et Gordan vont faire la rivière souterraine de Ponora : Nous emmenons le canot que nous gonflons à l'entrée, devant un lac d'eau saumâtre avec des cadavres flottants dedans (chauves-souris, rats). Arrivés de l'autre coté, nous prenons une galerie à gauche qui queute, d'un côté sur un siphon encombré de branches mortes et de bouts de ferraille (ils proviennent de l'énorme crue de 1995 qui a emporté les équipements de cette grotte qui était aménagée.) et de l'autre sur une étroiture non passable en Néoprène de 7 millimètre. En revenant sur nos pas, le passage se découpe, super évident avec un cadre métallique rouillé. La rivière coule au fond d'une grosse galerie, claire et limpide, alternant les petits gours peu profonds avec des lacs profonds où nous chaussons les palmes. A la sortie, Les autres nous attendent. Ils sont sortis dans un grand lac qui est sûrement celui où nous nous sommes arrêtés.
Il manquerait à vérifier d'où sort le courant qui se manifeste dans la partie active, et à trouver pourquoi les plongeurs ne le retrouvent pas dans le siphon. » Marc : « Finalement, le temps se calme et Roger et Frank partent faire une tentative à Jabokrek en fin de journée. Ils reviennent enchantés: la jonction est faite. Ils ont déroulé 45 m de plus et son sortis dans une grande salle où ils ont aperçu des chauves-souris. Pour amarrer le fil, ils avaient emporté des piquets de bois de 50 cm qu'il leur suffisait de planter dans l'important dépôt que couvre tout le fond de la galerie. Ils ont également vu plusieurs écrevisses voraces dans le siphon. Ils ont fait toute la topo. Objectifs pour le 13/8: Pour le 13/08 : - Sokolska : Laurent, Richard, Mari, Gordan + 5 spéléos du club de Pleven. - Izvora : Roger, Marc. - Medjata dupka : David, Frank. Lundi 13 août Marc : « On s'est mis en route de bonne heure vu les gros portages à réaliser. 1) « Izvora »: Roger et Marc arrivent à la vasque sans encombre par le chemin reconnu la fois précédente. Marc fait un brin de désob pendant que Roger s'équipe léger. Il se met à l'eau sans palmes vu l'étroitesse du trou. Il ressort après 5 minutes seulement. En fait, le siphon s'élargit un peu à un mètre de l'entrée et prend la forme d'une faille que l'on suit jusqu'à -3. Là, pas de chance, des blocs barrent irrémédiablement la suite. De plus, tout est instable et donc assez peu engageant. Rideau! Marc prend quelques photos de la mise à l'eau. 2) « Medjata »: La vasque a un diamètre de 4 mètres, environ. David se met à l'eau en bi-4l. Il descend rapidement à -6 dans la vasque. Ensuite, cela devient plus étroit. La suite est un laminoir en pente avec un fond de graviers. Il avance encore un peu, mais ça continue à se rétrécir et la touille le rattrape bientôt. Ici aussi: rideau ! Il se confirme que des restes de pompage sont abandonnés depuis au moins 10 ou 20 ans à proximité du siphon. David : « Frank et moi avons été laissés sur le bord de la route qui mène au siphon de la grotte de l'ours, le reste de l'équipe est parti plonger à Sokolska. La marche d'approche est de quarante minutes à travers un petit sentier chaotique puis dans l'escalade d'un couloir rocheux. L'entrée de la grotte n'est pas très grosse (1m 50 de diamètre) l'évolution se fait dans une galerie étroite sur 30 mètres, la fin du boyau se finit en toboggan puis en un ressaut d'un mètre pour déboucher au départ du siphon. Frank m'a aidé pour me passer les bouteilles et le reste du matériel. La vasque du siphon mesure 4 m de diamètre. L'eau est claire, pour l'instant je distingue au fond de l'argile. Je m'immerge le fond est à 6 m de profondeur la suite du siphon est dans un laminoir, je m'engage dans celui-ci les pieds en avant en prenant soin de bien placer mon fil. Je me faufile raclant mon bi 7l, je dois évoluer tantôt à droite tantôt à gauche pour passer au plus large du siphon, au bout de 10 mètres de progression dans le laminoir je baisse la tête pour trouver la suite. Un nuage de touille m'aveugle complètement je décide de stopper cette exploration (limite psychologique) j'amarre difficilement mon fil et récupère mon dévidoir. Le retour fut pénible surtout lors de la sortie du laminoir.La suite du siphon doit se faire par des plongeurs aguerris à ce genre d'exploration ( étroiture et touille ) je pense plus particulièrement à notre ami belge qui aurait dû plonger celui-ci et qui par faute de temps à du rentrer chez lui, c'est pour cela que je nommerais ce trou : le trou à Boubou. » - 3) « Sokolska »: C'est Laurent qui a fait la pointe en bi-9l. Il retrouve sans problème le terminus de Marc et raboute son fil. Il progresse jusqu'au bloc aperçu lors de la première plongée. Il continue sur quelques mètres. La galerie descend un peu et ensuite la galerie fait un brusque coude vers la gauche et se termine sur éboulis. Il fait quelques recherches mais la sans trouver de passage. Il rebrousse chemin et ressort. En revenant, il croit avoir entendu le bruit de ses bulles crevant dans une cloche à quelques mètres de la mise à l'eau, mais le touille l'a empêché d'aller voir. C'est le dernier espoir, sinon, c'est fini. Une ultime pointe pourrait donc être tentée, mais les chances sont minces et cela ne doit être qu'un objectifs de replis. Plongée 20 min/-17. Le développement est donc de 70 m/ -17, arrêt sur éboulis. Laurent pense que la galerie explorée ne serait en fait qu'une branche morte ce qui expliquerait l'important dépôt argileux. A revoir, si on a le temps... » Marilyn : « L'équipe qui part pour Sokolska est composée de Gordan, Richard, Mari et Laurent plus 5 porteurs. La marche d'approche est rude et chaude, mais dès que l'on arrive à l'entrée du trou, la température chute de plusieurs degrés. Pensée du jour : « Le paradoxe avec les plongeurs, c'est qu'ils mangent dans de la vaisselle sale. » Objectif pour le 14/8: Comme prévu, pointe de Frank avec photos par Richard à « Temnata ». Il y aura 11 charges à porter à l'aller et deux de plus au retour vu le matos à ressortir (relais 9l, détendeurs, canot). Plongée avec tous les porteurs à Temnata ( y compris Triphon et sauf Roger). Mardi 14 août Marc : « Tryphon et Nina nous ont rejoints. Ce sont eux qui assureront l'intendance pendant quelques jours en remplacement d'Alexeï. Départ du camp de bonne heure. Nina et Roger, après avoir déposé les autres à la grotte, vont faire des photos dans un canyon proche. Tous les autres s'équipent pour « the big one ». On se partage les nombreux sacs et c'est parti. On progresse rapidement et le siphon est atteint en 55 minutes. Tryphon et quatre des porteurs ont déclaré forfait au bord du premier lac. Ils nous attendront là car le passage en canot ne les tente vraiment pas. Il faut dire à leur décharge que, pour la plupart, ils plutôt sont mal équipés et l'un d'eux est même en short et t-shirt. Seul le plus jeune, Petar, 15 ans, nous accompagnera jusqu'au siphon. Sitôt arrivé, on ressort le matos des sacs et les plongeurs s'équipent. Frank part avec la 9l restée dans la grotte, avec une 6l et le bi-4l apportés ce jour. Richard chausse le bi-7l et emporte tout son matos photo. Les deux plongeurs se mettent d'accord pour les prises de vue à réaliser et se mettent à l'eau dans la foulée. Pour l'équipe de soutien, l'attente commence... Richard est de retour une demi-heure plus tard. Ils ont fait des photos en progression depuis la mise à l'eau jusqu'au terminus de Richard. Ils ont encore fait quelques photos à cet endroit qui, en plus d'être large et haut, est plutôt joli. Richard a remballé son matos au point bas à -16 et est revenu en flânant. Frank a poursuivi pour sa pointe. Il ressort 20 minutes plus tard. C'est la déception : il n'a pas pu sortir et s'est arrêté à -3. Pour ce faire, il a franchi un premier passage étroit entre les blocs, rapidement suivi d'une autre étroiture plus sévère. En tout il n'a pu avancer que de 10m. Arrêt dans les blocs sans suite évidente. Aucun courant n'est décelé et la touille est importante. L'amont n'est pas là. Il rebrousse chemin et fait encore diverses tentatives sur le chemin du retour, dont la plus prometteuse était le remontée vers le plafond du canyon à proximité de l'endroit ou Richard a fait demi-tour. Il a terminé les relevés topo au retour. Pendant la discussion, Richard signale que, alors qu'il rangeait son matériel photographique au point bas, il lui a semblé que l'eau s'éclaircissait plus vite à la base de cet éboulis. Selon lui, et d'après ce que dit Frank, l'eau passerait donc au travers de l'éboulis sans suivre de chemin préférentiel. Il a même vu quelques ripple marks à cet endroit précis. Boubou et Gordan en ont profité pour faire des photos des galeries exondées proches du siphon, ainsi que des départs et retours des plongeurs. Le soir, on tente de faire quelques bouts de topo. Il se confirme que la version du programme de topographie « V-Topo » dont nous disposons ne fonctionne pas. Cela fait déjà au moins trois ou quatre heures que l'on perd son temps à essayer de tirer quelque chose des données encodées. » Pensée du jour : «Ce siphon, il va « touiller », C'est clair comme de l'eau de roche. » Objectifs pour le 15/8: -1) « Dushnika » : Richard et Marc feront les dernières tentatives avec l'aide Roger au portage. Au cas, de plus en plus improbable, où cela « passerait », il reste une possibilité de faire une ultime plongée le lendemain. -2) « Chernija Izvor » : David et Laurent feront la pointe avec les 2 bi-4l laissés à cet effet au bord du S1. Boubou, en bi-5l, les accompagne pour prendre quelques photos. -3) « Grgjuva » : Frank fera une tentative en bi-7l avec l'aide de Plaman, Marilyn et Gordan. L'équipe des bulgares ira faire de l'escalade sur une des falaises proches du camp. Mercredi 15 août Marc : « -1) « Dushnika » : Marc plonge le premier. Il fait demi-tour juste avant le terminus car il est cette fois convaincu que la suite n'est pas là. En effet, comme chaque fois, l'eau est nettement plus claire aux abords de la zone allant des points « 40 » à « 60 ». La suite doit être là quelque part. Plongée 20min/-7. Richard tente ensuite sa chance. Il va revoir son terminus à 90m. Il revient également avec la conviction que la suite n'est pas là. Au retour, il jette un coup d'œil sur le laminoir vu par Marc le premier jour. Il y progresse de 10 ou 15m. mais il faudrait y revenir avec des bouteilles montées à l'anglaise. Conclusion de Richard au sortir de sa plongée, qui est appelée à rester dans les annales de l'expé: « Si ça se trouve, ce truc, c'est même pas un siphon! ». Plongée 1.20hr/-7.5. -2) « Chernija Izvor » : David a franchi le S3. Celui-ci fait 82m. de développement avec un point bas à -13 au bas du puits dans lequel David s'était arrêté lors de sa précédente plongée. Il est sorti dans une petite salle suivie d'une galerie qui zigzague dans tous les sens. Cela reste bien large: au moins 1.5 x 2m. En remontant le courant, il est tombé sur le S4. Il a fait une courte reconnaissance en apnée. La suite est là, il faut revenir avec des bouteilles. La topo est faite dans la foulée. Un bi-6l suffirait amplement pour franchir les 3 premiers siphons et faire une tentative dans le S4. Les accompagnants pouvant se contenter d'un bi-4l chacun. Boubou, malade, renonce à la pointe qu'il avait annoncé vouloir faire, mais suit David dans l'espoir, de faire quelques photos.» Marilyn : « Grgjuva est à côté de Vratsa, dans un décor magnifique. Frank plonge le siphon à 500m de l'entrée, mais il devient étroit après 15m de progression, mais il parvient encore à faire 10m avant de renoncer. L'eau est à 10° au lieu des 5° promis. Pensée du jour : « Un volume étanche c'est bien! Quand l'eau est à l¹extérieur. » Objectifs pour le 16/8: Boubou, après avoir récupéré ses billes (et nettoyé son véhicule des décorations style camionneur au long cours ) attaque la route du retour vu qu'il a un billet de bateau pour le lendemain. -1) « Chernija Izvor » : David, Laurent, Frank et Richard pour la der des der dans le S4. -2) « Dushnika » : Roger fera une dernière tentative par le laminoir. Il emporte le bi-10l monté à l'anglaise. Jeudi 16 août Marilyn : « C'est au tour de Frank d'être malade, et moi je commence. Ce matin, nous sommes allés faire des courses à Vratsa avec Gordan et Plaman après avoir déposé une équipe à Chernija Izvor (Richard, Laurent, David). Nous donnons deux interviews pour la radio nationale et un journal local. L'équipe de Dushnika (Roger, Marc) a fait 20m de première dans un laminoir qui continue. » Marc : « -1) « Chernija Izvor » : encore gagné puisque le S4 n'est en fait qu'une courte voûte mouillante (0.5m/-2). De l'autre côté, ça ressort dans la continuation de la galerie. Ils progressent de 70m et s'arrêtent devant un passage étroit dans lequel ils n'osent s'engager car ils sont restés en combinaisons de plongée. Ils explorent aussi une galerie supérieure sur 30 mètres Ils font la topo du tout. Il resterait à voir un départ important dans le S3 vers -8. C'est un endroit où l'eau détouille plus rapidement. D'après Richard, cela shunterait la partie exondée pour mener plus directement vers l'amont. Il se confirme aussi que le S1 et le S2 ne sont que des exutoires de crue. La rivière principale est celle qui sort du S4 et coule dans le S3. Il existe d'ailleurs une source plus bas sur le massif qui pourrait être l'exsurgence pérenne des eaux. Un traçage serait le bienvenu pour trancher cette question. Ce trou est vraiment prometteur, surtout quand on voit l'énorme massif calcaire dont il draine les eaux. Si on ajoute à cela que, même en plein étiage le débit reste important, on imagine tout de suite un réseau kilométrique. Sur le plateau, seuls quelques gouffres sont connus, certains atteignent les -200m. David : « Le site où nous stationnons les véhicules est magnifique, il se trouve dans un champ près d'une ancienne basilique orthodoxe abandonnée qu'il faut traverser pour accéder au siphon Cette église doit être très vieille car son état de vétusté est témoigné par un arbre qui a poussé en plein milieu de celle-ci traversant la toiture. Nous empruntons un chemin qui nous conduit dans un lit de rivière asséché, au bout d'une centaine de mètres nous évoluons dans un chaos de bloc qui nous obligent par endroit à escalader les rochers, après trente minutes de portage nous arrivons en falaise. Le départ du S1 est peu profond (150m) et long d'une vingtaine de mètres, légèrement étroit sur trois mètres. Celui-ci a été plongé la veille par Laurent. La sortie de celui-ci se fait sur l'escalade d'un bombé de calcite 1m50 de hauteur pour finir dans un petit gour. La galerie se prolonge sur une dizaine de mètres, nous effectuons une deuxième escalade d'un mètre puis nous progressons sur une vingtaine de mètres à travers les stalagmites, stalactites et de jolies concrétions pour finir sur le S2. Nous plongeons celui-ci, j'amarre le dévidoir 1 m au-dessus de l'eau, c'est pour moi une première, je m'immerge dans un siphon vierge, la visibilité est excellente après dix mètres de fil déroulé je suis à quatre mètres de profondeur (déception), je vois devant nous la fin du siphon, le miroir de sortie brille au-dessus de nous. La galerie remonte à gauche sur le réseau connu, à droite, nous poursuivons la galerie en partie immergée qui conduit à la suite le développement jusqu'au S3 est de 90 m avec des passages en faille puis en galerie étroite qui nous obligent à faire la chaîne pour passer le matériel. Le S3 c'est l'actif, l'eau y est très claire. Le départ se fait dans une faille, la première plongée a consisté à reéquiper et suivre le fil posé par Krasimir, le spéléo bulgare. J'ai reéquipé 45 m de fil et j'ai fini dans une cloche sans suite aux parois remplies d'argile. Au retour, à l'étiquette 35 m, j'ai vu la suite sur siphon qui descendait dans une diaclase jusqu'à –13m de profondeur. C'est au cours de la troisième sortie que la suite du siphon fût exploré. J'ai parcouru 47 m de galerie avec des dimensions par endroit de 3 mètres de hauteur et 1m50 de largeur j'ai vu deux salles, de gros volumes (5m de haut et 6 m de large) dont la dernière la plus importante qui m'a permis de sortir du S3.J'ai amarré mon fil sur un gros béquet qui se présente à 1 mètre au-dessus de moi. J'ai suivi ensuite la rivière sui s'écoulait dans une petite galerie en faille inclinée sur 10 mètres pour terminer sur un S4. C'est Laurent qui le plonge deux jours plus tard, je l'accompagne avec Richard, nous avons quelques photos dans le S3 pour immortaliser ce lieu magnifique. Le S4 se présente comme un gros trou 1m50 de diamètre et 1m50 de profondeur, il se développe sur 5m de longueur qui débouche sur une petite salle et au bout de 8m de celle-ci s'écoule une petite cascade d'un mètre, la suite du réseau se développe sur 70m avec 30m de galerie parallèle au-dessous de l'actif elle se présente en faille inclinée puis en méandre pas très large. La poursuite de l'exploration doit se faire en tenue légère (spéléo) arrêt sur rien. » -2) « Dushnika » : Roger atteint rapidement le laminoir. Il s'y engage les pieds en avant. Il suit un surcreusement provoqué par une faille au plafond. C'est là qu'est le passage le plus aisé. Il progresse de la sorte sur 20m. Le laminoir, en pleine roche, descend en pente douce. Il doit faire 5 à 6 m. de large et jamais plus d'un mètre de haut. Ca racle pas mal et Roger renonce vu que cela ne semble pas s'élargir. De toute façon, même si cela passe maintenant, nous ne pourrons revenir car c'est le dernier jour de plongée. De plus, comme d'habitude, l'absence de courant et la présence de glaise annulent toute visibilité pour le retour. Il ressort après 20 min en enlevant le fil dans le laminoir car les amarrages manquent. Si on y revient un jour, il faudra prévoir des plombs largables pour fixer le fil. La suite est bien là. Dommage !Plongée 20 min/ -7. Dushnika gardera donc son secret... A d'autres les cavalcades interminables dans les grandes galeries post-siphon. On sort le matos et on va voir la résurgence pérenne ainsi que l'autre exutoire temporaire situés plus en aval dans le lit sec du torrent. » Pensée du jour : «Un sortie idéale en spéléo c'est: explo-topo-photo-...pivo! » Le soir, on vide les dernières bouteilles. Quelques spéléos d'une ville voisine passent boire un coup. L'un d'eux, un vrai poivrot, consomme plus que les deux compresseurs réunis... Marc : « Comme prévu, on se lève tôt. On déjeune et on entame immédiatement le rangement du matos. Le poivrot de la veille, qui réattaque à la « Pivo » dès 8hr, est promptement expulsé du camp par Plaman, qui, très ennuyé, nous fait de plates excuses pour cet incident. - Roger et Marc se chargent de la mise en forme et de l'impression du rapport. - Roger s'occupe de la mise au net des topos à l'exception de celle de Temnata dont Frank se charge. - Richard se charge des photos et fera d'office refaire en double les plus réussies en vue de leur publication. - Frank centralise tous les textes dont les comptes rendus journaliers de Marc et de Marilyn. - Richard promet un article d'ambiance, Marc un article sur « Sokolska », Marilyn un texte sur « Temnata », David se charge d'un article sur « Chernija Izvor », et Frank d'un article sur « Jabokrek ». - Marc enverra les données GPS à Frank dès le retour au pays. L'expé se termine donc officiellement ici. Nous quittons le camp vers 14.00hr, en emportant quelques puces en souvenir... Nous sommes de retour à Sofia en fin d'après-midi. Nous nous perdons dans la banlieue avant d'arriver à bon port. Frank : « après un dernier repas avec Plaman, nous le raccompagnons à son domicile, à Vratsa. Nous l'aidons à monter chez lui le stock de matériel que nous lui avons donné. Il nous remercie chaleureusement puis nous nous séparons, non sans une certaine émotion. » Pensée du jour : « Des plongeurs qui cherchent, on en trouve Des plongeurs qui trouvent on en cherche. Samedi 18 août Marc : « Après un petit dèj copieux, nous descendons dans le centre ville en transport en commun. Il s'agit d'une sorte de trolleybus bon marché et efficace. Nous visitons la basilique Ste-Sophie. Ensuite, nous déambulons dans la ville. Après le café, nous disons au revoir à Laurent et Richard dont l'avion ne décolle que le lendemain et qui ont bien l'intention de profiter un peu des folles nuits de Sofia. Marilyn : « Nous quittons a regret nos hôtes vers 16 h, le passage à la frontière est très rapide et nous allons dormir au lac de Lithotopos, comme à l'aller. » Dimanche 19 août Marilyn : « Quand nous passons au point culminant, derrière le Mont Olympe, il se met à pleuvoir a verse. Le soir, nous dormons au bord d'une jolie rivière (le Vikos) très froide, où Gordan cherche désespérément des scorpions pour sa collection. » Lundi 20 août Marilyn : « Après le déjeuner, nous nous baignons au bivouac, pis nous allons visiter le canyon du Mont Tymfi. Une superbe résurgence, au fond du canyon, à l'eau gélifiante, nous permet d'épater les touristes qui sont au bord de l'eau. Nous remontons nous restaurer dans une auberge du petit village de Distraton. Direction Igoumenitsa, une fois arrivés, et enregistré les billets, on va se baigner dans la mer et prendre une douche, puis nous allons manger dans un petit restau où Frank oublie son appareil qui ne lui sera pas rendu. » Marc : « Nous avons opté pour une voie différente de celle de l'aller afin de pouvoir nous arrêter, en Grèce, au débouché des Gorges du Vikos. Ce superbe endroit, déjà testé lors de l'expé « Makta 2000 », offre l'avantage, en plus d'être superbe, d'être truffé de sources karstiques. Idéal pour une bande de spéléonautes en goguette. Nous arrivons à l'endroit prévu à la tombée de la nuit et avons juste le temps de déplier la bâche avant qu'il ne se mette à pleuvoir. Tout le monde étant crevé, l'extinction de feux se fait de bonne heure après un souper vite expédié. Le lendemain, les plus courageux vont se baigner dans le torrent : 6c°, très vivifiant le matin ! On se sèche, on déjeune, on va se balader dans les gorges. En chemin, nous nous attardons à une résurgence dont le débit est, malgré l'étiage, de plusieurs litres par seconde. Hélas, aucune chance de passer, l'eau sort entre des blocs au pied de la falaise. On se replie, on remballe et on se tire. Frank nous conduit alors à la source du Vikos. C'est une vasque superbe, accessible seulement depuis le haut des falaises, au prix d'une bonne marche en plein cagnard. Heureusement, à l'aller tout au moins, on peu se baigner dans la vasque. Nous nous étions munis d'un masque, au cas où… Mais, malheureusement, ici aussi, l'eau sort au travers d'un éboulis dont seule une pelleteuse pourrait venir à bout, en quelques semaines tout de même. Après cette tentative infructueuse, on bronze un moment pour se sécher et on se coltine la remontée. Roger, pas en forme, nous attend à l'arrivée. Nous déjeunons dans un petit resto typique situé dans un village proche de la source et reprenons la route pour la dernière étape. Nous arrivons à Igoumenitsa en fin d'après-midi. Nous terminons la journée sur une plage un peu à l'écart de l'agitation du port. Le soir, après avoir fait viser nos billets, nous allons cramer nos dernières drachmes au resto. On embarque en soirée, on glande un peu sur le bateau, aussi luxueux que celui de l'aller, mais le cœur n'y est plus, on se couche peu après minuit. » Mardi 21 Août Marilyn : « Arrivée au port à 12h30 et débarquement à 13h30. » Marc : « Le matin, en déjeunant, on échange les adresses, on organise les envois, qui de topos, qui de textes et on se dit au revoir avant de regagner les véhicules. Nous débarquons en Italie vers 13hr. Chacun reprend sa route… »
Rapport budgétaire
Résumé : Expédition “Bulgarie 2001” Pays: Bulgarie Participants: David BIANZANI, Marilyn HANIN, Richard HUTTLER, Laurent MESTRE, Frank VASSEUR pour la France. Roger COSSEMYNS, Jean-François et Fabienne MANIL, Marc VANDERMEULEN pour la Belgique. Gordan POLIC pour la Croatie. Iulian ANGELOV, Nina et Trifon DAALIEV, Alexey JALOV, Petar KRASIMIROV RAIKOV, Plamen LIVBOMIROV TODOROV, Orlin NIKOLAEV KOLOU, Plaman PETKOV, Krasimir et Plaman PETKOV, Kiril TODOROV NACEV pour la Bulgarie. Dates: 1 au 22 Août. Cavités explorées Toplya ( Malka Zhelyazna ) : Puissante résurgence connue sur 180 m dans un conduit de 3 x 5m.. Arrêt sur rien à –22. Malheureusement l'étiage prononcé a réduit la visibilité à néant. Le siphon est impraticable. T°=6°C. Glava Panega ( Panega) : la plus grosse résurgence du pays, connue sur 260m (-51) était initialement l'objectif principal de l'expédition. Récemment captée pour subvenir à des besoins en eau potable, il n'a pas été possible d'obtenir les autorisations pour y plonger. Ce serait un objectif prioritaire pour une future expédition. Medjata dupka (Lutadjik) : 40 minutes de marche d'approche pour accéder aux 50m de galeries basses et ressauts qui conduisent au siphon. Un laminoir étroit très argileux descend sur 17m jusqu'à –8,5m. Sokolska jama (Lutadjik) : une bonne heure de marche d'approche. Le siphon terminal à 600m de l'entrée, a été plongé sur 75m jusqu'à un éboulis argileux à –17. Izvor Sokolska (Lutadjik) : Résurgence de la précédente. Fracture étroite bouchée par un éboulis à –3 (5m). Chernija Izvor (Glavatsi): Source doublée d'une cavité fossile supérieure. Quatre siphons étroits sont franchis, arrêt dans une étroite fracture exondée. A poursuivre en tenue spéléo. Jabokrek ( Chiren ): Résurgence de Ponora. Les deux cavités sont jonctionnées via un siphon (240m ;-2) argileux. Ponora ( Chiren ) : Magnifique perte anciennement aménagée visitée et photographiée sur 2300 m. Grgjuva dupka (Zgorigrad) : 400m de galeries modestes et actives jusqu'au siphon étroit (45m ;-6). Dushnika (Iskrec) : Puissante résurgence temporaire (20m3/s en crue) plongée jusqu'à 100m de l'entrée (-7). Arrêt dans une zone fracturée avec plusieurs cloches d'air. Un laminoir, à une trentaine de mètres de l'entrée du siphon, remonté (à l'anglaise) sur 20m semble être la suite de la cavité. Temnata dupka (Lakatnik) : Magnifique cavité « classique de Bulgarie dont le siphon terminal est à 800m de l'entrée. Il a été exploré sur 240m (-20), arrêt dans une trémie impénétrable après plusieurs étroitures. Kalna Matnitza ( Glavatci ) : Source captée présentant plusieurs regards sur un écoulement. Le premier siphona été reconnu sur une quinzaine de mètres à l'anglaise jusqu'à une étroiture impénétrable. Ledenika (Vratsa) : Magnifique grotte aménagée depuis plus d'un siècle. Outre l'exploration, nous avons également été à la disposition de nos hôtes pour : Remerciements : Les sociétés TORRO, STRADAL, Point P, BEAL, ISOVER, Marbrerie artisanale, Imprimerie Centrale, S.B.C.M., DEWALT, Vieux Plongeur, TOPSTAR, Euromer et 3A Location.
La Mairie de VENDARGUES , le club Exploreurs , le Club Spéléo des Pompiers de Grenoble-Seyssinet , l'association Ganeko , le Spéléo Club de la Gardonnenque , le Comité Départemental de Spéléologie du Gard. Luigi CASATI , Marcel MEYSSONIER , Edith MAREK-LIMAGNE . Enfin, merci aussi et surtout à la Fédération Bulgare de Spéléologie pour son accueil exemplaire : Alexey JALOV , vice-président, Nina et Trifon DAALIEV , secrétaire général, Plaman PETKOV , administrateur et président du club de Vratsa, Krasimir PETKOV , plongeur du club de Pleven. Summary : « Bulgarie 2001 » expedition Pays: Bulgaria Dates: from 1st to 22 august. Ezeroto ( Dolno Ozirovo ) : Down to a short galery, sump is dryed . A constriction looks like man-made closed by mud. Behind it is still mud. Toplya ( Malka Zhelyazna ) : Strong spring already known for 180 m in 3 x 5m. gallery until –22.. Unfortunately, very low level reduce visibility to zero. T°=6°C. Glava Panega ( Panega) : Biggerst srping of Bulgaria known about 260m (-51) was main target of expedition. But a foactory for drinkable water recently used that water. It was not possible to obtain autorizations for diving there. Can be a main target of another expedtion in case of authorization. Medjata dupka (Lutadjik) : 40 minutes walking to reach 50 of little gallery until the sump, a narrow channel explored about 17m until –8,5m. Sokolska jama (Lutadjik) : One hour walking until entrance and 600m away entrance sump is dived about 75m until boulder choke at –17. Izvor Sokolska (Lutadjik) : Spring of upside cave. Fault closed by boulder choke at –3 (5m). Chernija Izvor (Glavatsi): Spring with upside gallery. S.1 (10m ;-2) followed by 30m of nice gallery (flowstone) S.2 (15m;-4) followed by 90m of narrow channel where équipment can't be carried backside. S.3 (82m;-13) and just after S.4 (5m;-1). After, a fault is explored about 100m, still going on, but must be explored with caving clothes. Jabokrek ( Chiren ): Surgency of Ponora. The two caves are connected by a muddy but comfortable sump (240m;-2). Ponora ( Chiren ) : Magnific ponor ancient show-cave. We visit and photography for 2300 m. . Grgjuva dupka (Zgorigrad) : 400m of gallery and river until a narrow sump (45m ;-6). Dushnika (Iskrec) : Strong temporary spring (20m3/s hight water) dived until 100m from entrance (-7). Stopped on a broken place with several air-bells. A low-ceilling channel, 30m from the entrance, explored during 20m at the end of expedition looks like being the stream place. Temnata dupka (Lakatnik) : Magnific known-cave of Bulgaria whose last sump is 800m away from entrance. It was dived for 240m (-20), until a narrow boulder choke with several constrictions. Kalna Matnitza ( Glavatci) : Spring used for drinkable water with cave above water. First sump was dived during 15m after digging until constriction. Ledenika (Vratsa) : Very nice show-cave. Moreover exploration, we worked for collecting animals samples in caves and sumps, realizing some photography in caves and sumps, and answering for interviews for national radio. pecial thanks to : Societies TORRO, STRADAL, Point P, BEAL, ISOVER, Marbrerie artisanale, Imprimerie Centrale, S.B.C.M., DEWALT, Vieux Plongeur, TOPSTAR, Euromer et 3A Location. La Mairie de VENDARGUES , le club Exploreurs , le Club Spéléo des Pompiers de Grenoble-Seyssinet , l'association Ganeko , le Spéléo Club de la Gardonnenque , le Comité Départemental de Spéléologie du Gard. Luigi CASATI , Marcel MEYSSONIER , Edith MAREK-LIMAGNE . La F.F.E.S.S.M . (C.N.P.S.), la F.F.S . (C.R.E.I.), U.B.S., S.S.N., A.D.E.P.S. Moreover very best thanks to Bulgarian Fédération of Spelelogy for its marvellous welcoming and efficient cooperation : Alexey JALOV , vice-président, Nina and Trifon DAALIEV , secretary, Plaman PETKOV , administrator and president of Vratsa caving group, Krasimir PETKOV , cave-diver from Pleven caving group.
Annexes : RECETTES BULGARES ( Fabienne Manil-Rogge ) Salades: anchois, oignons, olives, jus de citron. Saler le tout. Tarator (soupe froide de concombres) : Youghourt, concombres hachés, fenouil haché très fin, ail, huile, eau fraiche (voire glaçons) Mélanger le tout. Chopska salata: salade variée tomates, concombres, poivrons crus Couper les légumes en dés. Ajouter huile et vinaigre puis saupoudrer de persil haché et de feta. Inam Baîalda: aubergine froide Aubergines, oignons, carottes, celeri, persil, tomates Vider les aubergines. Remplir d¹un hachi réalisé à partir des légumes. Ajouter poivre, ail, laurier et jus de citron. Cuire à l'étouffée avec de l¹huile. Se mange froid Maïdouchki Kébap: Plat unique des région montagneuses Popska Takhnica: râgout des Popes Guvetch: macédoine de légumes mi-cuits à l¹étouffée (oignons, aubergines, poivrons, haricots, petits pois) à laquelle on ajoute de la viande coupée en morceaux (que l'on a fait revenir au préalable). On ajoute encore d¹autres légumes crus. Assaisonner de poivre, paprika et persil haché. Cuire le tout au four dans une terrine. Peu avant de sortir du four, on ajoute des oeufs et du yoghourt battus ensemble. Laisser dorer. Tikvenik: gateau au potiron Baklava: dessert à base de pâte feuilletée et de sirop. crêpe farcie Coordonnées des caissons de recompression (hyperbaric rooms) en Bulgarie Sur le littoral de la mer noire et ouverts au public : 1 - Ville de Burgas (hopital militaire). Dans la capitale Sofia : |
Départ en pointe dans le siphon terminal de Temnata dupka. Photo Gordan POLIC. Portage dans les galeries d'entrée de Sokolska. Photographie : Gordan POLIC.
Dans les locaux de la Fédération Bulgare de Spéléologie (ministère des Sports), à Sofia avec Triphoon et Nina DAALIEV. Photographie : Gordan POLIC.
Photographie : Gordan POLIC.
La croisière se décrasse.
Réunion d'ouverture de l'expédition.
La vasque d'entrée de Chernija Izvor. Photographie : Jean-François MANIL
Portage dans Sokolska.
Ambiance devant le siphon de Dushnika. Photographie : Gordan POLIC
David post-S.2 dans Chernija Izvor.
Progression aquatique dans Temnata Dupka. Photographie Gordan POLIC
Laurent en Drag-Queen (noter le regard cyanosé de désir du personnage en bas à gauche de l'image).
Progression sur les anciens aménagements de Ponora.
Désobstruction de la vasque de Izvora. Photographie Gordan POLIC.
Au départ du siphon terminal de Temnata. Photographie Gordan POLIC.
La vasque de Dushnika.
Grgjuva Dupka.
Départ en pointe de David dans le S.3 de Chernija Izvor. Adieux à Plaman.
La salle terminale de Ledenika. |