du 14 au 21 août 2005 par Laurent Tarazona |
Dates, participants et objectif L'expédition Bosnie 2005 s'est déroulée du 14 au 21 août 2005.
L'objectif de cette expédition courte était unique : poursuivre l'exploration du ponor de Névésinjé avec la ferme intention de franchir le siphon terminal où nous avions arrêté sur autonomie à – 1 m en 2004. Résultats Ponor de Nevesinje Résumé de la situation : En 2000 toujours, un premier siphon a été plongé au point bas du ponor, mais le réseau lui faisant suite se rétrécit et ne laisse aucun espoir de continuation (réseau du petit homme). Le siphon terminal n'a pas été plongé par manque de temps. En 2004, reprise des explorations avec Michel Guis : nous sécurisons les vires d'entrée, acheminons notre matériel au siphon terminal et plongeons ce dernier à deux. Le conduit noyé (que nous pensions ponctuel !!) plonge rapidement jusqu'à – 17 m, puis remonte doucement. Au bout de 100 m , nous atteignons l'autonomie sur nos bi 3 litres. Nous sommes à 1 m de profondeur, mais préférons respecter les règles de sécurité et faisons demi-tour la mort dans l'âme. Août 2005 : nous retrouvons avec enthousiasme (et appréhension) les vertes prairie de Nevesinje.
Premier jour : l'objectif est d'équiper le trou et d'acheminer une première charge à – 120m. Pour avoir toutes les chances de franchir le siphon, nous avons prévu un bi 3 litres et un relais de 7 litre chacun…ce qui fait 4 jolis sherpas !!! Nous partons donc avec 2 kits d'équipement et 2 sherpas. Michel, plus agile que moi en escalade, équipe les vires glissantes de l'entrée tandis que je le suis avec les deux sherpas et 100 m de cordes. Le trou se mettant en charge lors des grosses crues de printemps, les spits sont souvent « argileux », mais cette année, nous avons prévu l'arme absolue : le taraud…. Arrivés en bas des puits, nous descendons la vaste galerie qui nous amène jusqu'au lac ou nous posons nos charges et remontons. La fin de la journée sera occupée à aller voir notre ami Esad Humo à Mostar. Deuxième jour : Nous descendons notre deuxième sherpa, franchissons le lac à la nage avec nous deux charges, remontons la superbe pente de galets et trouvons un endroit fort hospitalier pour préparer notre matériel. Cela fait, nous ressortons et allons rendre visite à notre ami Ratko, paysan proche du ponor avec lequel nous avons lié des liens d'amitié et dont nous apprécions chaque année l'hospitalité. Le soir, nous essuyons un très violent orage. Troisième jour : Comme chaque nuit précédant une exploration de ce type, nous avons eu le sommeil « léger » et avons hâte d'être devant le siphon. Ce matin, le ciel est un peu menaçant, mais nous décidons de partir. La visibilité est très médiocre (comme l'an passé d'ailleurs). Afin de ne pas faire un demi tour inopiné, je suis la paroi de droite en déroulant le fil tandis que Michel le sécurise en le fixant avec des élastiques. Nous sommes dans un beau lac. Michel avec précautions vérifie que l'air est respirable (avec les nombreuses branches dans le trou…il vaut mieux se méfier) avant que nous abandonnions nos détendeurs. Au bout du lac, la galerie fait 3 m de large pour 7 m de haut, mais un énorme enchevêtrement de branchages nous empêche de voir la suite. Nous sommes dubitatifs…s'il s'agissait d'une faille annexe, si nous avions raté la branche principale dans le siphon ?? Le meilleur moyen de savoir c'est d'aller voir. Nous enlevons notre matériel, prenons avec nous le matos de topo et grimpons sur le tas de branche. Avec précautions, nous franchissons l'obstacle et retrouvons la galerie derrière. Il y a une petite mare avec une arrivée d'eau en plafond. Une fois dans la mare, nous avisons sur la droite une énorme pente de galets de 8 m de large qui remonte fortement….c'est sûr , c'est bien le réseau principal. Avec enthousiasme, nous montons dans les galets sur plus de 100 m de développement. La galerie est superbe, bien érodée et très propre. Ensuite, la morphologie change, la roche mère, percée de marmites occupe le sol tandis que de nombreux amas de branches nous oblige à chercher parfois le meilleur endroit pour passer. Dans une des branches, nous trouvons notre fil d'ariane de l'an passé. Nous progressons ainsi jusqu'à un ressaut descendant de 10m, dont les abords glissants nous obligent à la plus grande prudence. A ce point de la cavité, nous décidons de lever la topo intégrale du tronçon découvert et de ressortir (nous avions compté sur 5 h post siphon). Nous replongeons le siphons et acheminons tout le matériel jusqu'à notre « vestiaire ». Il est vrai que nous n'avions pas remarqué un tel débit ce matin, mais qu'importe. En redescendant chercher la seconde charge, un petit ruisseau s'écoule d'une faille, juste là ou nous étions passé 10 min auparavant. Aucun doute, c'est un début de crue. Nous pensons chacun que si la perte se met en charge, nous n'avons plus beaucoup de chance, cependant, le risque est faible en été et à priori, seules les failles annexes devraient couler . Nous portons donc la deuxième charge à la base des puits et entamons le remontée assez inquiets !!! Quatrième jour : une ultime descente nous permettra de remonter tout le matériel de plongée et de déséquiper le trou intégralement. L'après midi, nous procédons au séchage et au rangement du matériel, ce qui n'est pas une mince affaire. Il se situe au bout du champ où nous campons. Equipés de frontales, nous entrons dans le porche avec la forte intuition de ne pas aller bien loin. C'est raté, une belle galerie nous conduit en haut d'un joli puits de 20m. Le conduit est assez large (environ 5 m) mais moyennement haut (entre 1 et 2m par endroit). Nous remontons en levant la topo et ressortons vers 21H30. Le lendemain, nous partons vers le nord de la Bosnie (Sanski Most) afin de plonger dans la résurgence de Dabarska pour y faire des photos de protées. Informations pratiques et vie sur place Informations Générales : La Bosnie Herzégovine (BIH) est sortie de guerre en 1995. Le pays est depuis en reconstruction et nous avons pu, depuis 2000, assister à un changement radical dans la vie locale : les forces de l'ONU sont de moins en moins visibles, les touristes refont leur apparition depuis 2002, le très célèbre pont de Mostar a été reconstruit et célébré en 2004… Néanmoins, la Bosnie se distingue par la présence de plusieurs réligions (catholiques vers l'ouest (influence croate), orthodoxe à l'est et dans le nord (influence serbe) et musulmane pour la majorité du pays). Les habitudes de vie et les coutumes demeurent donc très diverses et il est difficile de les appréhender de manière globale. Du point de vue logistique, l'ensemble du pays est couvert tant au niveau de l'approvisionnement alimentaire qu'au niveau de l'approvisionnement en carburant. La monnaie locale est le mark bosniaque (pas de change possible en France), mais les euros sont acceptés sans aucun problème (les cartes bancaires parfois mais pas partout). Malgré les interventions militaires et des ONG en termes de déminage, certaines zones sont encore minées suite à la guerre. Ces zones sont signalées par des rubans et des panneaux significatifs (tête de mort !!). En dehors de ça, la plupart des massifs sont accessibles en toute sécurité. Vie sur place : Pour cette expédition, nous avons fait le choix du camping sauvage itinérant. Nous n'avons rencontré aucun problème au niveau des populations locales, même si l'échange reste difficile à cause de la barrière du langage (très peu de bosniaques parlent anglais ou allemand. La seule langue officielle est le serbo croate). Budget Les déplacements ont été réalisés avec un véhicule 4X4 nous permettant d'accéder à proximité des gouffres (indispensable à Dabarska, Nevesinje). Le compresseur de plongée ainsi que les équipements (plongée et spéléo) sont des équipements personnels. Contacts locaux
Remerciements Pour cette expédition, nous tenons tout particulièrement à remercier le CDS 83 et la région PACA (spéléo) pour leur subvention et leur soutien moral. Nos amis bosniaques (Alija, Esad, Ratko) pour leur accueil chaleureux, leur amitié indéfectible et leurs conseils appréciables ANNEXES : Topographies, cartographie (sur les fiches cavité)
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main courante, par Michel Guis
Michel Guis et Ratko, par Laurent Tarazona
dernier puits, par Michel Guis
Carte du Nevesinje
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