Comme vous le savez tous, le plongeur spéléo se caractérise entre autre par son penchant et son amour pour le matériel et surtout pour la quantité qu'il est capable d'emporter avec lui lors de ses plongées.
Ce que vous n'avez pas forcément remarqué c'est que malgré sa virilité exacerbée, il dispose d'un accessoire qui peut paraître futile, c'est le sac à main. N'y voyez pas une coquetterie ou un penchant pour le superflu, car dans cet accessoire, il y a parfois et même souvent des éléments importants, utiles voir vitaux.
Chacun a ses habitudes et ses méthodes et le contenu du "sac à main " varie quelque peu selon les individus, selon les plongées et selon les siphons.
Certains l'emporteront à chaque plongée, d'autres uniquement pour certaines plongées, soit engagées soit multisiphons.
- Pourquoi un sac à main ?
L'utilité de la besace, du sac à main ou plus sérieusement de la sacoche de « survie » n'est plus à démontrer. Elle permet au cas échéant de disposer d'accessoires qui permettront en cas de problème de gérer l'incident et en cas d'accident de gérer l'attente voir la survie dans le pire des cas.
- Quel sac à main ?
Il faut une poche solide (type toile enduite, trilaminée ou équivalent) peu encombrante et facilement manipulable.
Des poches de Wings peuvent fonctionner, il est possible de la fabriquer soi même. La fermeture peut s'effectuer avec un velcro, une fermeture plastique. Mais elle doit être solide, indéchirable, bien fermée (fermeture éclaire plastique par exemple) afin de ne pas semer ces petites affaires dans le siphon ou dans la grotte, facilement manipulable, même sous l'eau avec des gants.
- Quel contenu ?
Voici une liste des principaux éléments emportés.
Les plongeurs en prennent certains et pas d'autres, mais cela permet de définir les usages principaux et surtout de définir les priorités. Il n'y a rien de révolutionnaire, juste de la logique et du bon sens !
Et disons que de l'essentiel. Selon le type de plongée, selon le type de cavité, le choix de tel où de tel élément sera favorisé à un autre. Lors d'une plongée en binôme, il est possible de se partager certains éléments et ainsi d'accroître les possibilités.
Alors dans le "sac à main" :
- 1 couverture de survie
Elle permet en post siphon de se protéger du froid, de conserver la chaleur et de retarder l'apparition de l'hypothermie en cas d'attente prolongée.
Il faut noter que la couverture se survie (les fines ou les épaisses) n'aiment pas l'eau. Et que par conséquent, après plusieurs immersions, le revêtement disparaît et avec l'efficacité de la chose. Plusieurs solutions pour remédier à ce souci. Soit il faut changer souvent de couverture, soit il est possible de la sceller dans une poche plastique étanche soudée à chaud. L'eau ne rentre pas et la couverture est au sec.
- 1 chaufferette chimique ou 1 bougie (avec de quoi l'allumer, allume feu magnésium par exemple) La chaufferette permet de bénéficier d'une source de chaleur, assez courte avec les réutilisables mais beaucoup plus longues avec les jetables. La bougie couplée avec la couverture de survie est redoutable d'efficacité. C'est la technique de la tortue. Vous placez la bougie entre vos jambes, vous vous enveloppez dans la couverture et très vite la température monte. Vous êtes bien au chaud, comme dans votre salon. De quoi attendre longtemps et confortablement !
- 1 cyalum ou une lampe de secours.
Cela offre un éclairage d'appoint. Certains se contentent de tous ceux déjà présent sur le casque. Avec l'apparition des leds, nous avons des temps d'autonomie extraordinaire. Bien gérer il est maintenant possible d'avoir de la lumière pour plusieurs jours…
Le cyalum peut servir pour signaler sa présence, attacher à un fil d'Ariane, lesté, il peut indiquer dans le siphon, la direction et l'endroit où le plongeur s'est éventuellement réfugié.
- 1 plaquette pour écrire ou un carnet topo.
Là encore, en cas de pépin, cela permet éventuellement de signaler sa présence, de donner des indications qui peuvent être primordiales, de communiquer.
- 1 table de déco .
Lors des plongées avec décompression, il est toujours bien d'appliquer la règle de la redondance à ses moyens de calculs de la décompression. Pour cela, disposer d'un jeu de table secours, permet de s'en sortir en cas de perte ou de défaillance de l'élément principal.
- 1 tube de nourriture (crème de marron, tube de lait concentré, etc…)
Que se soit pour le plaisir, une petite fringale ou par utilité, la présence d'un tube d'aliment hautement énergétique est très important. En cas d'attente prolongée, il permet de se recharger un peu en calories. Couplée avec l'eau, forcément présente, cela accroît considérablement l'autonomie et la durée de survie.
- 1 masque de secours
Là nous ne sommes pas encore dans le domaine de la survie ni de l'urgence. C'est juste au cas où, un peu comme une roue de secours. Il est possible de sortir sans masque mais tant qu'à faire autant en avoir un. Surtout si l'incident survient en progression, cela permet de continuer l'exploration. Il existe d'autre solution pour emporter le masque de secours.
Il est possible de le placer dans la poche (sur jambe) de la combinaison étanche, à condition de ne pas avoir de surcombinaison. D'autre le laisse au tour du cou, à demeure et ils ne semblent pas gêné par sa présence.
D'autre enfin le mettent sur le casque, juste au-dessus. Le plus souvent il remplace la sangle par un élastique (chambre à air découpée, sans aucun doute) et ainsi en cas de problème, ils peuvent immédiatement le mettre en place.
- 1 sangle de palme.
Pour les plongeurs qui utilisent encore les sangles de palmes standards, il est bon en effet de prévoir une sangle avec ses boucles, car ça casse souvent en siphon.
D'autres ont résolu le problème de la fragilité des sangles et des attaches avec le système des ressorts ou des fixations "élastiques". Non seulement, ça ne casse pas mais en plus ça fait un truc de moins dans le sac à main.
- 1 couteau inox
Ca c'est pour les bricoleurs ou pour les bon vivants qui prévoient de casser une croûte sous la terre. Mais en effet dans le pire des cas, il est possible d'envisager une réparation de fortune ou un bricolage "génial" réalisé garce à un couteau ou à un "multitool".
- 1 nécessaire médical.
Il est possible d'emporter un ou deux cachets d'antidouleur type Voltaréne. En cas de choc et de douleur vive, ça permet d'atténuer la souffrance et si la lésion n'est pas trop importante, de ressortir à moindre frais. Il est aussi possible d'emporter de quoi faire un pansement où une poche « froid » qui là encore peut être appliquée sur la partie du corps « choquée ».
- Comment le porter ?
C'est bien beau de vouloir faire l'élégante mais ça fait un truc de plus à trimballer.
En général, le sac prend place sur une anneau, accroché avec un mousqueton. Pour ma part, je le mets toujours au même endroit (en haut à droite) comme ça en cas d'urgence, je sais exactement où il est.
Mais il est possible de le fixer sur un bloc ( à l'Anglaise ou en dorsal) ou de l'accrocher ailleurs (dans le dos, à la ceinture, en ventral…). Il n'y a pas de règle à ce niveau, c'est à chacun de trouver la solution qui lui convient.
Il existe aussi une variante du sac à main. C'est le sac de paliers. Certains disposent une sacoche avec des accessoires de sécurité et de conforts aux paliers. Lorsque vous passez plusieurs heures immobile dans l'eau à attendre que votre corps élimine les bulles, il est parfois bon s'occuper. On peut y retrouver une partie des éléments décrits ci dessus mais aussi :
- 1 table de secours
- de la nourriture (lait concentré, crème de marron...)
- 1 prise de secours pour le chauffage.
- 1 bouquin ( San Antonio, c'est très bien pour les paliers… !)
- des gants plus épais.
Donc pour conclure, loin de détails superflus, dans certains cas, la présence de ce petit sac permet de se sortir de mauvais pas. C'est une forme de trousse de secours, petite mais qui peut rapporter gros, le jour où… !
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