Les débuts du sac étanche et de la civière plongée du Spéléo-Secours Français D’après les informations de Joël Enndewell. |
A la fin des années 70, l’équipe de la commission plongée de la Fédération Française de Spéléologie, en collaboration avec le Spéléo-Secours Français, s’est penchée sur les problèmes d’évacuation d’un poly-traumatisé post-siphon. Des essais avaient été réalisés dès 1977 dans le Jura (http://www.juraspeleo.com/cdsinfo/archives/info_176.htm). Les Rhône-alpins Daniel Andres et Jean-Luc Thevenin, premiers instigateurs d’un projet de sac étanche monté sur une civière, avaient pris contact avec l’équipe des Plongeurs Spéléo de Paris. |
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Ce jeune groupe s’était illustré dans l’exploration des siphons dans la rivière des Robots (27) dont les résultats, peu communs pour l’époque, avaient étonné. Après une rencontre à Grenoble, les parisiens
avaient convaincu et ils furent intégrés à l’équipe
nationale.Non sans grincements de dents de la part d’ethno-centristes,
qui voyaient d’un mauvais oeil des métropolitains mener la danse.
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Cette équipe soudée de passionnés comptait trois plongeurs expérimentés (15 à 17 ans de pratique, dont un moniteur national), et ils enseignaient tous la plongée depuis une dizaine d’années. Ils disposaient d’une solide formation en mécanique et électro-mécanique (on retiendra la fabrication de side-cars, avec trois titres de champions de France) et étaient complémentaires des autres plongeurs, qui maîtrisaient la spéléologie. A la fin des années 70, ils se retrouvent en charge du développement d’un sac étanche monté sur une civière, pour répondre aux spécificités d’un éventuel sauvetage d’un accidenté post-siphon. |
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Les premières évolution du sac étanche consistèrent à coller sur la jupe du vêtement, puis à modifier l’embout buccal pour y adapter deux détendeurs (le sac était jusqu’alors équipé d’un détendeur Mistral), afin d’appliquer dans ce contexte les évolutions techniques de l’époque en matière de gestion du gaz (deux réserves séparées avec des détendeurs indépendants et calcul de l’autonomie). |
masque soudé à la jupe, deux détendeurs avec embout buccal souple en cas de décollement du masque archives joel enndewell.j |
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Le transport de la civière fut également revu. On avait constaté de gros problèmes avec les servants avants (les deux plongeurs qui dirigent le brancard sur l’avant), en combinaison humide et sans système d’équilibrage. L’équilibrage de l’attelage était assuré avec le sac étanche (dans lequel est placé le blessé), avec l’inconvénient de propulser le brancard au plafond dès lors qu’un plongeur lâchait la civière pour gérer son matériel ou sa plongée. |
trois plongeurs sont necessaires pour manipuler la civiere. grotte de la Balme (38) en 1978 archives joel enndewell. |
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L’esquif prenait alors du gîte du fait de la défection
d’un « servant » latéral, et il devenait très
difficile de restabiliser et reéquilibrer le tout.
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avec un tube à sustentation un seul plongeur suffirait. archives joel enndewell (ceci était un prototype) |
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Les essais s’étaient avérés prometteurs. Mais le départ de Daniel Andrès de la direction de la commission plongée et les luttes de pouvoir (visant à évincer les « parisiens ») pour sa succession éloignèrent définitivement l’équipe du P.S.P. de la politique fédérale, à laquelle ils préférèrent la fuite et le repos de l'esprit a plonger « entre potes » ... avec bonheur (Coume Ouarnède, grotte de la Sexagésime ...etc). Mais cela est une autre histoire. Avec le recul, ils regrettèrent de n’avoir pu finaliser leur travail,
dans la mesure où il s’agissait de secours et que la civière
étanche aurait pu être utile pour sauver un collègue. |
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