Accidents et incidents de plongée souterraine en Pologne.

Avec l'aide de Piotr GAJEK

Il y a eu 3 principaux accidents en plongée souterraine en Pologne. Tous dans les Tatras (sud du pays). Ils ont généré un important déploiement de moyens de sauvetage et une couverture médiatique tapageuse.
Le premier accident eut une issue heureuse, les deux autres furent mortels.

02/01/1958 - Jaskinia Zimna (Zakopane-Krakaw) : deux plongeurs s'engagent dans un siphon vierge en fond de grotte. Ils progressent de 10m (-2) et stoppent dans un petit lac sans faire surface. Lors du retour, ils subissent les mêmes avaries matérielles. Le sanglage qui maintient les bouteilles entre elles se rompt après un choc conte la roche. Un plongeur sort in extremis.
Le second a perdu une palme. Déséquilibré, il heurte une paroi et découple son sanglage de bouteille. Ensuite, son unique lampe s'éteint. Il nage à l'aveuglette dans le noir et trouve, juste avant d'arriver à court d'air, une cloche d'air avec un replat rocheux sur lequel il s'asseoit et attend. L'eau est à 4°C et il est vêtu d'une combinaison en caoutchouc de 1mm d'épaisseur.
Il sera retrouvé deux jours plus tard.
L'organisation du sauvetage prit une ampleur particulière du fait qu'il n'existait pas, dans le pays, d'équipement de plongée. L'unique moyen de plonger à la recherche du disparu nécessitait la construction du matériel requis. Des ingénieurs, inventeurs, universitaires construisirent, avec des bouteilles récupérées dans les avions de la 2° guerre mondiale, montèrent des " unités ". Il s'agissait de 4 bouteilles reliées par un robinet, montées horizontalement et portées sur le dos. Le détendeur n'avait qu'un seul étage, basé sur le modèle Cousteau-Gagnan. Le corps avait été fabriqué dans une ancienne gamelle de cuisine en aluminium et les valves étaient fabriquées par la faculté de physique de Cracovie.
Jusqu'en 1961, des améliorations permirent de produire une trentaine d'unités de plongée similaires.

16/02/1987 - Jaskinia BYSTREJ (Zakopane - Pologne) : deux plongeurs, un polonais et un yougoslave, franchissent quatre
siphons successifs à 800m de l’entrée. Le yougoslave s’engage seul dans le S.5 et décède à une trentaine de mètres de l’entrée (-12), ligoté dans son fil d’ariane