Accidents et incidents de plongée souterraine en Espagne.

 

mise à jour août 2009

Par Frank Vasseur avec l’aide de Josep GUARRO, Francesc LLAURADO, Xesus MANTECA, Josi OLAVE et Fidel MOLINARO.

08/08/1965 - Fou de Bor (Bellver de Cerdanya, Lleida - Espagne) : Deux plongeurs s’engagent dans le siphon terminal de la galerie de Badalona en tirant avec eux une corde qui les relie à la surface. L’équipe de soutien, à l’entrée du siphon, perçoit trois coups sur la corde indiquant, selon le code établi, que les plongeurs ont émergé à l’air libre et que le siphon est franchi. Sans aucune autre nouvelle pendant plusieurs heures, leurs collègues déclenchent un secours. Après plusieurs tentatives infructueuses du fait de l’exiguité du conduit, un plongeur professionnel localise les deux plongeurs décédés par asphyxie dans le siphon, les bouteilles vides. Il se pourrait que les deux victimes soient tombés en panne d’air de retour de leur exploration post-siphon.

07/04/1972 - Cueva Vieja (Villanua, Huesca-Espagne) : Deux plongeurs français franchissent les siphons amont de la rivière « Aguas arriba » (aujourd’hui shuntés) : S.1 (5m) et S.2 (75m). Ils explorent une courte galerie butant sur une cascade et font demi-tour. En passant le S.2 avec une visibilité nulle, les plongeurs sont bloqués par le fil d’Ariane passé dans une section piège très étroite. Le premier plongeur panique et perd connaissance. Le second ramène son collègue à l’air libre et le ranime après avoir largué son scaphandre dans le siphon. Après une attente de 8 heures, sans voir les secours, le second plongeur replonge. Il emporte le scaphandre de son collègue pour le faire remplir. Il décède dans le siphon, à court d’air (les deux bouteilles vides), emmêlé dans le fil d’ariane.
Des équipes de secouristes françaises localisent rapidement le plongeur décédé et l’évacuent à grand peine du siphon. C’est une équipe de secouristes espagnols qui poursuit les recherches et découvre le premier plongeur derrière le S.2, choqué et épuisé, mais vivant 54 heures après l’alerte. Ils le raniment, et l’encadrent étroitement pour lui faire franchir les deux siphons.
Jusqu’à aujourd’hui, ce cas est le seul où un plongeur disparu a été retrouvé vivant en Espagne.

08/1976 - Cueva de la Vegalonga (Tameza, Asturias - Espagne) : Un plongeur souterrain anglais expérimenté disparaît lors d’une plongée d’exploration dans un siphon aval situé à -200m sous terre. C’est un siphon étroit qui se trouble très vite. Le plongeur s’engage en tirant une corde-guide attachée au coude. Au bout d’un moment, le fil ne se déroule plus et plusieurs coups secs sont perceptibles. L’équipe de surface récupère la corde-guide dont l’extrémité est sectionnée. Malgré plusieurs plongées, le corps ne sera jamais retrouvé.

09/1979 - Sima GESM (Malaga) : deux plongeurs français plongent un siphon en fond de gouffre (-1075m) très argileux et sans point d’amarrage. Lors d’un arrêt du premier pour équiper, le second bute dans ses palmes. De peur de se faire arracher son masque, il lache le fil et l’agrippe à deux mains. Il mettra plusieurs minutes pour retrouver le fil dans l’eau troublée, dans une section de 3 x 1m.

28/08/1980 - Manantial de Itaxo (Baríndano, Navarra- Espagne) : Deux plongeurs inexpérimentés en plongée souterraine s’engagent simultanément dans un siphon étroit, dans une eau très froide. L’un est équipé d’un bi-bouteille, l’autre d’un mono-bouteille, aucun des deux n’utilise de manomètre. Au bout d’un moment, le plongeur en mono-bouteille fait signe au premier qu’il fait demi-tour parce qu’il n’a plus beaucoup d’air. En fait le levier de sa réserve s’est abaissé et il ne lui reste presque plus d’air. Il sort de justesse. Le plongeur en bi-bouteilles décède à 100m de la sortie, les bouteilles vides.

18/10/1981 - Sumidero Poeteño (complejo Luis Avila (Zafarraya, Granada - Espagne) : Durant une séance de topographie, un spéléologue s’engage en apnée dans un siphon à 400m de l’entrée de la cavité. Il est vêtu d’une combinaison néoprène, équipé d’un masque et d’une lampe tenue à la main. Une corde est reliée à sa ceinture. Après avoir franchi quelques voutes mouillantes, il se coince dans une étroiture immergé et décède, à court d’air.
C’est le seul accident d’apnée en plongée souterraine en Espagne.

20/07/1982 - Cova Del Moraig (Benitatxell, Alicante- Espagne) : deux plongeurs non formés aux techinques de plongée souterraine s’engagent dans un siphon avec chacun un bi-biouteilles et un seul détendeur. Un seul des deux plongeurs est équipé d’un manomètre.
Ils progressent jusqu’à environ 500m de l’entrée puis font demi-tour. Celui qui n’a pas de manomètre se trouve à court d’air pratiquement immédiatement après avoir fait demi-tour. Son corps sera retrouvé à 370m de l’entrée (-22). Impressionné par le décès de son compagnon, l’autre plongeur rentre précipitamment vers la sortie. Il décède d’une syncope, à court d’air, à 110m de l’entrée après avoir essayé de respirer l’air de la bouteille de sa Fenzy. Il n’a pas d’eau dans les poumons.

07/08/1984 - Torca de los Caballos (Rasines Rasines, Cantabria - Karranza, Vizcaya - Espagne) : Après avoir franchi un étroit siphon (40m) en fond de gouffre (siphon de l’affluent des verts à 11 km de l’entrée), un plongeur souterrain français expérimenté émerge dans une cloche où l’air est vicié (infiltration de lisier d’une porcherie en surface). Son corps est retrouvé au fond de la vasque, le sécateur et le dévidoir pendant au poignet. Il n’avait pas eu le temps d’amarrer son fil d’ariane.

21/09/1985 - Cueva del Tio Manolo (Uña, Cuenca - Espagne) : deux plongeurs s’engagent dans le siphon terminal en mono-bouteille, une unique lampe tenue à la main, sans gilet stabilisateur et lestés chacun de 6 kg de plomb. Le premier tire une corde-guide, attachée à sa ceinture, qu’une équipe de surface laisse filer. A 30m de l’entrée, ils émergent dans une cloche d’air (diaclase) sous laquelle le siphon continue de plonger. Le second plongeur, essoufflé, reste accroché aux parois, tandis que le premier s’immerge avant de revenir vers son compagnon. Une dizaine de mètre de corde molle stagne au fond du siphon. Dans la cloche, le plongeur resté là essaye de se désemméler tandis que son collègue coule au fond (-4). Depuis la surface, il aperçoit son compagnon inanimé, posé sur le fond, détendeur laché et sort précipitamment.

05/11/1985 - Pozo del Infierno (Vegacervera, León- Espagne) : Deux plongeurs s’engagent dans ce siphon où la température de l’eau est très basse. Il semblerait qu’un des deux plongeurs ait eu un malaise (hydrocution?) avant de couler à -40. Son compagnon aurait paniqué en tentant de le sortir. Il sera retrouvé décédé, collé au plafond, son gilet stabilisateur gonflé à fond.
Il se pourrait qu’ils aient eu des problèmes avec les harnais de leurs bouteilles.

22/04/1987 - La Gandara (Santander-Espagne) : lors d’une chute post-siphon, un plongeur français se fracture l’astragale du pied droit. Il sort par ses propres moyens.

11/11/1989 - Manantial de la Fuentono (Muriel de la Fuente, Soria - Espagne) : durant une expédition visant à plonger le second siphon de la cavité, un binôme franchit le S.1 (205m;-54) et attend le second binome qui les suit. Dans le premier siphon, au point bas de -54, l’un des deux plongeurs de la seconde équipe éprouve des difficultés à progresser. Le premier plongeur , ne voyant pas son compagnon le suivre, fait demi-tour et le trouve agité de convulsions involontaires. Il fait fuser le détendeur de son collègue pour s’assurer qu’il a toujours de l’air et qu’il fonctionne convenablement. Le second plongeur devient inerte, à -45 dans la zone de remontée du siphon.
Le plongeur émerge pour alerter le premier binome. Ils replongent immédiatement et ressortent le coprs de leur collègue. Une autopsie conclura à un arrêt cardiaque dù à une artériosclérose non détectée lors d’examens médicaux antérieurs.

21/07/1990 - Cova del Francès (L’estartit-Catalogne -Espagne) : Un officier militaire français (non spéléo) s’égare dans une grotte sous-marine labyrinthique où l’eau se trouble rapidement et décante lentement. Il sera retrouvé les bouteilles vides à plus de 100m (-32) de l’entrée.

21/09/1992 - Cova del Moraig (Benitatxell, Alicante - Espagne) : Un plongeur allemand, très familier de la source pour y diriger une organisme d’étude et d’exploration, compte plus de 300 plongées dans cette cavité qu’il a explorée jusqu’à 1100m après un point bas à -62.
Il s’immerge pour une dernière plongée de la saison dans l’objectif de collecter de l’eau, du plancton, des sédiments et de la faune avec un collègue espagnol.
Les deux plongeurs se suivent jusqu’à 300m, où le premier fait demi-tour en effectuant ses relévés. L’allemand poursuit au propulseur. La confiance excessive qu’il a acquise en plongeant à maintes reprises dans cette source lui confère une confiance en lui exagérée qui le conduit à sortir chaque fois avec très peu d’air. Il ne gère pas son air et compte sur le fonctionnement du propulseur pour regagner chaque fois la sortie en extrême limite.
Le plongeur allemand décède lors du retour à 200m de l’entrée du siphon (-15) à court d’air, la main sur le fil-guide. Son propulseur sera retrouvé à 243m de l’entrée, l’hélice prise dans le fil.

29/03/1996 - Cueva del Agua (Mazarrón - Murcia - Espagne) : deux plongeurs professionnels d’un corps constitué effectuent des excercices pour un stage de formation dans une cavité thermale où l’eau se trouble instantannément jusqu’à devenir totalement opaque. Ils utilisent un matériel et des techniques inadaptées pour la plongée souterraine. Ils décèdent dans la cavité, sans que l’équipe de soutien n’ait pu les aider à temps à cause de la turbidité de l’eau.
Après 35 jours de recherches durant lesquelles une topographie complète sera levée, un premier corps sera retrouvé à 195m de l’entrée. Le second sera retrouvé le lendemain.
Deux autres plongeurs mer auraient également disparu dans ce siphon. Les restes n’ont été retrouvés que plusieurs mois après.

29/09/1996 - Pozo Azul (Covanera - Burgos - Espagne) : Lors d’une sortie d’initiation, un moniteur équipe le siphon sur 70m. Trois plongeurs font l’aller-retour en mono-bouteille, mais seuls deux d’entre eux ressortent. Le moniteur replonge aussitôt jusqu’au terminus du fil qu’il a installé, sans trouver le troisième.
Il semble que ce dernier ait fait l’aller-retour avec ses compagnons. Mais une fois revenu à l’entrée avec une confortable marge de sécurité, il soit retourné dans le siphon. Son corps sera retrouvé à 200m de l’entrée, la bouteille vide.

10/11/1997 - Las très covas (L’Estartit-Espagne) : trois plongeurs mer français non formés aux techniques de plongée souterraine (mono-bouteille, lampe à la main) s’engagent sans fil d’ariane dans une grotte sous-marine et s’égarent dans l’eau troublée par leur passage. Le corps du moniteur est retrouvé dans la zone d’entrée, ceux des autres plongeurs ne seront retrouvés que plus tard, dans une zone inconnue de cette cavité.

31/09/1998 - Cova del Francès (L’Estartit-Espagne) : deux plongeurs polonais, membres d’un groupe de pompiers polonais, équipés pour la plongée mer (un mono-15 litres chacun) et sans aucune formation sur la plongée souterraine s’engagent dans la cavité. Ils seront retrouvés décédés sur le chemin du retour, sur le fil d’ariane, à court d’air, respectivement à 75m et 90m de l’entrée.

29/01/2000 - Manantial de la Fuentona (Muriel de la Fuente, Soria - Espagne) : bien qu’il ait suivi un stage d’initiation avec la Fédération Espagnole de Spéléologie, un plongeur de 43 ans s’engage en solitaire dans le siphon en monobouteille. Il atteint ainsi la salle située au point bas du siphon à -52,7m et décède durant le retour.

10/08/2000 - Fuente Azul (Covanera-Burgos-Espagne) : un plongeur décède s’engage à l’anglaise (2 x 18l) dans ce siphon très vertical marqué par une zone étroite entre -70 et -80. Il n’emporte sur lui qu’une bouteilles de 18l de trimix en respirant dessus à partir de -12m, l’autre est un nitrox non respirable en-deça de -40, conservé pour la décompression. Il descend jusqu’à -93 en dépassant largement sa limite d’autonomie en gaz sur son unique bouteille respirable en profondeur. Son corps sera retrouvé à -73 où il a épuisé son trimix à cause d’un problème avec son fil d’Ariane. Il serait passe sur sa bouteille de nitrox, gaz fatal à cette profondeur.

09/09/2001 - Artiguo Bajo (Escuain-Espagne) : deux plongeurs s’engagent dans le S.2 pour une plongée de repérage. Trop légers en vêtement étanche, ils ont du mal à descendre le puits d’entrée du siphon. Le premier y parvient, fait une petite incursion et croise son collègue à -21, en bas du puits, qui a beaucoup peiné pour arriver à descendre. Le premier plongeur sort, le second sera retrouvé décédé, collé au plafond de la galerie, une bouteille vide, l’autre à 50b, après être descendu à -34. Une mauvaise disposition ne lui permettait pas d’accéder à son second détendeur, son vêtement étanche était complètement plaqué, et sa bouée wings légèrement gonflée. Un inflateur défectueux l’avait contraint à n’utiliser que la poche de secours de sa wings.
Or, cette poche est purgeable uniquement par l’inflateur (pas de purge basse), et elle n’aurait pas été vidée complètement au début de la plongée.

07/2002 - île de Majorque (Baléares-Espagne) : Un plongeur spéléo espagnol pourtant formé aux techniques de plongée souterraine se noie dans un siphon de l'île de majorque. Il s'était engagé en mono-bouteille dans un siphon étroit et trouble. Il a été retrouvé à 175m de l'entrée (-10).

17/09/2002 - Pozo Azul (Covanera, Burgos) : de retour d’une pointe dans le S.2 jusqu’à 1950m (-60), le propulseur aquazepp stoppe à 1800m de l’entrée. En se preparant à abandonner le propulseur pour rentrer à la palme, le plongeur heurte involontairement la poignée contre un rocher, ce qui rétablit le fonctionnement et lui permet de rentrer sur le scooter. Les aimants avait été décalés de l’interrupteur, et le choc avait rétabli la position.

2/10/2004 – Grotte sous-marine (Rivadera – Asturias) : une palanquée de cinq plongeurs s’engage dans un petit tunnel (40m ;-7) de vastes dimensions (4 x 4m), qui émerge dans une salle à l’air libre avec trois sorties sur la pleine mer.
La mer est forte, et une plongeuse, violemment projetée contre un rocher (choc à la tête) coupe le fil d’Ariane.
Deux plongeurs sortent directement par la mer, et trois autres, dont un plongeur souterrain très expérimenté d’une cinquantaine d’années, repassent le tunnel. Seul ce dernier ne sortira pas de la galerie où l’eau est très trouble. La mauvaise météo ne permettra pas aux plongeurs souterrains asturiens de retrouver le corps, à une dizaine de mètres de l’entrée là où la lumière du jour est visible, avant le vendredi suivant.
Le corps était posé sur un rocher, le corps en partie recouvert de sable. Il semble qu’on drossage contre la paroi ait assommé le plongeur, entraînant la noyade.

11/10/2004 – Cueva XXX : après 18 heures d’exploration post-siphon, un plongeur constate que la fermeture de son vêtement étanche ne fonctionne plus. Il repasse le siphon (300m ;-30) en étanchéifiant au maximum le volume, dans une eau à 9°C , et sort frigorifié, le vêtement rempli d’eau.

12/10/2004 – Cueva de la Catédral (Cala Agulla – Capedra/Mallorca) : un groupe de six plongeurs «mer» s’engage dans une grotte sous-marine, sans installer de fil d’Ariane. Très rapidement, l’eau se trouble. Les quatre derniers plongeurs s’en aperçoivent et sortent immédiatement. Les deux premiers sont piégés dans une eau opaque. L’un d’eux décède à court d’air après avoir vainement cherché la sortie. Son corps est retrouvé après trois heures de recherches. Le second trouve par hasard une cloche d’air où il attend les secours (les plongeurs de la Guardia Civil) durant 25 heures, avec des difficultés respiratoires dues à un début d’intoxication au CO2 (auto-intoxication). La direction du secours avait décidé une interruption des recherches durant la nuit, pensant que le plongeur, dont la capacité de la bouteille était dépassée, était décédé.

17/12/2005 – La Fuentona (Muriel de la Fuente, Soria - Espagne) : Un plongeur de 40 ans, débutant en plongée souterraine, se joint à une sortie préparatoire à une plongée d'exploration dans le second siphon de la source.Dans le S.1, à -48, au lieu-dit "le balcon" dans la galerie latérale, il a commencé à faire des choses étranges, à souffrir de convulsions ...etc.
Deux plongeurs qui le précédaient l'ont vu quitter le fil d'Ariane, adopter un comportement étrange, mais lorsqu'il l'ont rejoint, il n'avait déjà plus son détendeur en bouche et était très mal en point.
Les plongeurs l'ont remonté en surface, où il est décédé malgré les tentatives de réanimation.
Il semblerait que la victime ait cédé à la panique sous l'emprise d'une narcose et peut-être d'un essoufflement.

23/08/2006 – Cova del Francès (L'Estartit-Espagne) : un plongeurs belge équipé pour la plongée mer (mono bouteille, lampe à maon, sans fil d'Ariane) et sans aucune formation en plongée souterraine s'engage dans la cavité. Son corps sera retrouvé au bout de 15 jours de recherches par les plongeurs e la Guardia Civil, à 140m de l'entrée dans un diverticule étroit.

29/07/2007 – Cavité sous-marine (Iles Medes - Catalogne-Espagne) trois plongeurs «mer » approchent une petite cavité, réputée pour être particulièrement "touilleuse". Ils sont équipés en configuration classique (monobouteille, pas de fil d'Ariane...etc) il ne reste que 100 bars dans leurs bouteilles. L'un d'eux reste à l'entrée pendant que les deux autres s'engagent dans la caverne.
Rapidement, l'un des deux ressort, en proie à un accès de panique (transféré au caisson de recompression).
L'autre a été retrouvé deux jours plus tard au fond de la caverne, par -30m, dans une eau toujours trouble.

28/08/2008 – Surgencia del rio Genal (Igualeza – Espagne) : Trois plongeurs équipés de bi-7l à 300 bar (2 en latéral, 1 en dorsal) s'immergent pour reconnaître ce siphon, qui leur est inconnu. Le premier déroule un fil, le second lève un croquis et le troisième, avec le bi en dorsal, filme. Ils atteignent rapidement une trémie, franchie par les deux premiers via une étroiture. Le premier descend le puits suivant jusqu'à un colmatage. Du fait de la visibilité dégradée, le second l'attend devant la trémie et repère un fil ascendant qu'il pense émergeant dans une cloche. Ils ressortent du siphon, attendent 15 min que le siphon décante (la source est émissive), puis les deux premiers replongent, à quelques minutes d'écart, pour revoir le fil sensé émerger. Dès la mise à l'eau, le second ne trouve pas le fil dans l'eau opaque. Il sort, et repart en équipant son fil, mais ne retrouve ni la trémie, ni le passage, ni le fil en place, ni son collègue. De retour en surface, sans nouvelle du plongeur toujours sous l'eau, ils déclenchent un sauvetage. Le seuil est dynamité pour abaisser le niveau, un pompage est engagé pour essayer d'activer la circulation et la décantation du siphon. L'angoisse monte d'un cran lorsque les précédents explorateurs précisent que le fil ascendant entrevu n'émerge pas à l'air libre. Au cours de la seconde plongée, le premier a finalement trouvé la suite à –12, en suivant un vieux fil en place. La visibilité se dégrade et l'incite à faire demi-tour. A ce moment, le vieux fil se coupe et lui tombe dessus. Il cherche alors l'hypothétique surface dont il était question et en trouve une ! La galerie exondée lui permet de sortir à l'air libre et de s'organiser en attendant les secours (lampe allumée immergée, surveillance de l'évolution de la turbidité). Au bout de quelques heures, il lui semble que la visibilité continue de se dégrader au lieu de s'améliorer. Il lui semble entendre un bruit d'hélicoptère. Il remonte alors la galerie et entreprend une désobstruction dans les blocs et l'argile… qui s'avère fructueuse et lui permet de retrouver l'air libre sans plonger.

20/09/2008 – Piémont pyrénéen (Espagne) : Deux plongeurs s'engagent pour une exploration post-siphon (120m ;-20). Le siphon ne présente ni courant, ni étroitures. Il est austère (parois sombres), la température est de 11°C et présente la probabilité de galeries secondaires inconnues. Le second porte à la main un sac très lourd qui pénalise sa flottabilité. Au point, bas, il le passe au premier et se voit entraîné vers les voûtes en raclant contre une paroi oblique, après avoir perdu le fil. Dans l'eau troublée, il bataille et doit changer de détendeur car il avait mal ouvert le robinet d'une bouteille. Il finit par arriver à se stabiliser, purge sa bouée, redescend au sol de la galerie où le premier le retrouve pour rejoindre la sortie.

03/2009 – Cova del Agua (Mazarrón – Murcia) : Un plongeur en recycleur ressent les premiers symptômes d'un malaise, attribué à une surchauffe due à la température de l'eau, associée à l'usage d'une combinaison étanche et du recycleur.