Situation
En bordure d’une ancienne voie ferrée. Face au village de Cazals, de
l’autre côté de l’Aveyron, en aval d’une retenue trépanée en son milieu.
On se gare généralement au niveau du moulin dans lequel les canoës «
Aqua’causs »
Historique
Après plusieurs tentatives de pompage infructueuses (depuis 1954, parle
G.S.de Montauban), Félix Cobos et Jean-Claude Sabathié (Société Générale
de Travaux Maritimes et Fluviaux) franchissent le siphon le 20/10/1957.
Ils étaient équipés de tri-bouteilles Cousteau-Gagnan.
En 1961, le G.S.S.S.N. Tarn et Garonne organise un véritable chantier de
forage pour surcreuser la voûte du siphon et progresse en 1962 de 380m
dans une rivière souterraine. La coloration a mis en évidence une
relation avec les sources de la Pescadouyre et du Fountet.
En 1985, Philippe Lance, assisté de Bernard Gauche, explore le S.2
jusqu’à la cloche surmontant la trémie, à 810 mètres de l’entrée.
A partir de 2002, l’équipe de la commission souterraine du CoDep 81
(FFESSM) entame le reéquipement et la topographie de la cavité (Pierre
Barel, Thomas Baum, Jean-Marc Belin, Pascal Gardien, Dominique
Victorin). A partir de 2004, cette équipe met en œuvre des recycleurs
dans cette cavité.
En 2005, une expédition régionale du comité interrégional
Pyrénées-Méditerranée dirigée par Dominique Victorin poursuit cette
tâche. A cette occasion, la suite de la cavité est découverte et
l’exploration/topographie poussées au recycleur et à la palme jusqu’à
1350m dans le S.2 (Baum Thomas, Belin Jean-Marc, Dighouth Mehdi, Samuel
Fernandez, Lasson Nadir, Passevant Kino, Romane Claude , Tixier
Guillaume, Vasseur Frank, Victorin Dominique, Michel et Régis).
En 2006, une action commune du C.I.R. Pyrénées-Méditerranée (FFESSM) et
du C.D.S. 81 (FFS), coordonnée par l’équipe Plongéesout permet le
franchissement du S.2 et l’exploration de 250m de galeries au-delà. Des
prises de vues photographiques seront effectuées jusqu’à la sortie du
S.2, l’intégralité de la topographie est levée (Thomas Baum, Samuel
Fernandez, Claude Romane, Nadir Lasson, Cedrik Bancarel, Eric Julien,
Mehdi Dighouth, Frank Vasseur, Dominique Victorin, Jean-marc Belin,
Christian Moreau, André Gloor, Pedro Balordi, David Dohin, Lionel
Thierry, Benoit Mouysset, Joel Doat, Sylvain Boutonnet, Christian
Nespoulous, Maxime Mocinaro, Stephane Najac, Fabrice Rozier, Nathalie
Carivenc, Cassandre Lerevenu, Armand Beglomini, Bruno Bardes).
Description
La cavité débute par 30m de galerie artificielle (1 x 4m), bâtie sous la
route. Elle débouche dans une salle, sur laquelle l’entrée supérieure de
la grotte vient se raccorder. Très rapidement, il faut s’engager dans un
laminoir de 16m de long (hauteur = 1m) équipé d’un câble en plafond.
Une petite salle (deux mètres de diamètre) précède ensuite une remontée,
ponctuelle et étroite, dans une fracture inclinée.
Elle débouche en hauteur sur la rivière souterraine. Une progression sur
un dôme glissant était exposée, jusqu’à ce que le C.D.S. 81 (FFS) y équipe une via ferrata longue de 12m (prises de pieds, tyroliennes) en
juillet 2006.
Le bassin qui baigne cette partie atteint six mètres de profondeur.
Débute alors « l’enfer de Verdun » : 62m de rivière limoneuse, où la
progression est malaisée, du fait de l’onctuosité de l’argile.
On découvre alors le lac du S.1 (5 x 15m), bordé d’une plage d’argile en
rive droite, à 141m de l’entrée de la cavité.
En rive gauche, des galeries exondées rejoignent le S.1 en divers
points, en amont.
Le S.1 (179m ;-12) est toujours confortable. Plusieurs cheminées
émergent dans des galeries supérieures qui communiquent avec la première
partie de la caverne.
Il plonge rapidement à –6, remonte à –3 puis se stabilise aux alentours
de –11, avant d’émerger au terme d’une brutale remontée terminale.
Dans la première moitié, des traverses de chemin de fer, destinées à
stabiliser les pompes sur le sol limoneux, attestent de la progression
des pompages du siècle dernier.
Après quelques passages, la visibilité descend à un petit mètre.Le siphon émerge dans une jolie vasque (6 x 7m) surmontée d’une arrivée
de galerie (en hauteur en rive droite).
Le siphon suivant n’est qu’à 52m de là, mais il faudra consentir
quelques efforts pour y parvenir.
On prend immédiatement pied dans un conduit de 5 x 5m, long de 23m. A
l’étiage, on progresse à pieds secs. En temps humide, le sous-écoulement
(entre S.1 et S.2) se sature et le ruisseau emprunte la galerie. Dans
ces conditions, la progression génère des volutes d’argiles, qui,
emportées par le courant, vont augmenter la turbidité du premier siphon.
Ambiance « intime » garantie pour le retour.
Au terme de ce confortable tronçon, les parois s’éloignent à la faveur
d’une salle argileuse, dont le sol est partiellement incisé par le lit
du ruisseau.
Deux options se présentent alors :
- remonter en rive droite le cours accidenté, en prenant garde au
plafond surbaissé, jusqu’à contourner un chaos derrière lequel se
dissimule la vasque du S.2 ;
- traverser le volume pour aller grimper un redan sableux de 3m. Une
crête acérée et on amorce illico la descente sur un plan incliné
glissant, jusqu’à une modeste lac. En rive droite, une fracture «
ajustée », pouvant nécessiter une mini immersion, rejoint directement le
départ du S.2.
Le S.2 (1962m ;-31) est unique en bien des points de vues. On a du mal à
imaginer la variété des paysages, l’amplitude des conduits, la clarté
cristalline, la démesure de certains passages.
Une descente le long d’un talus de galets est dominée, dès le premier
décamètre, par une cloche. Un départ de boyau exondé n’incite guère à
l’approfondissement des connaissances dans cette voie-là.
Dans l’élément aqueux, la galerie est divisée dans le sens de la largeur
par de puissantes arches, avant de déboucher dans une imposante galerie,
aux dimensions exceptionnelles pour un siphon français (10 x 7m).
En divers endroits, des piliers fractionnent la galerie dans toute sa
hauteur.
Le sol est recouvert de sable, la profondeur avoisine les –8m après un
point bas ponctuel à –10. Ce puissant corridor est flanqué de deux
galeries latérales à 250 et 265m. Tous deux sont rapidement colmatés par
des alluvions volatiles.
D’après les habitants des environs, ces conduits seraient reliés à la «
Résurgence de la Gare » dont les eaux passeraient sous l’Aveyron.
A 300m, le conduit remonte sensiblement. Une longue cloche (80m)
surmonte le siphon. Au sol, le remplissage présente des stratifications
emprisonnant des débris végétaux.
Des feuilles d’arbre, des brindilles jonchent par endroits le sol
attestant d’arrivées latérales, voire de perte de l’Aveyron.
La morphologie évolue sensiblement. Le remplissage comble un peu plus la
galerie, et la partie pénétrable se réduit à 4 x 5m.
La cavité, jusqu’alors orientée au nord-est, bifurque radicalement à
l’ouest à 335m.
A 510m, des moules et d’autres coquillages d’eau douce parsèment le sol.
Le plafond s’abaisse progressivement, le profondimètre affiche un nombre à deux chiffres.
A 580m, le colmatage argileux se rapproche de la voûte. On progresse
dans un laminoir argileux, surcreusé, long de 46m (6,5 x 1,5m) pour
rejoindre une galerie déclive plus confortable (7 x 4m).
A 695m (-19), une modeste amorce de galerie, en rive gauche, serait à
explorer.
La descente, régulière, se prolonge jusqu’à un point bas (-24), jusqu’à
ce qu’un virage au sud vienne buter, à 750m (-23), sur une trémie.
En sinuant, à la verticale, entre les blocs d’ampleur pluri-métrique, on
surmonte l’effondrement pour déboucher, à –12, dans une puissante salle
noyée.
A la verticale, le siphon émerge dans une vaste salle exondée (20 x 5 x
15m) bordée de parois abruptes.
Côté sud, une pente argileuse évolue vers les hauteurs. C’est le
terminus atteint en 1985 par Philippe Lance, à 810m du début du S.2.
Jusqu’ici, la galerie semble assez ancienne, puisque partiellement
comblée par des sédiments, eux-mêmes en cours d’érosion
(surcreusements), qui aurait été recoupée et réutilisée par un
écoulement plus récent.
A partir de cette salle, les galeries explorées sont de moindre
envergure, plus abrasives et quasi vierges de sédimentation. Peut-être
plus récentes.La suite du siphon, le prolongement amont, se trouve à –11 vers le
nord-ouest, derrière un gros bloc.
Un porche de 4,5 x 3m (la porte de la « scooter dimension »), dominé par
une lame d’érosion massive délivre le « sésame ouvre-toi », à 812m de la
vasque.
La galerie du « Doux-Minou », au sol sableux affecté de ripple-marks,
plonge très sensiblement selon un pendage régulier. Elle débute vers
l’est, puis oblique radicalement plein nord.
A 1220m, une haute fracture s’élève à perte de vue. Elle détermine un
virage vers l’ouest via un passage chaotique, puis revient au nord.
A 1278 (-28), le puits des « pas si petits suisses » décline dans la
partie « profonde du siphon : la galerie des « vilinternationaux »,
entre 1280 et 1355m.
Ici, la section diminue encore sensiblement (5 x 3m). On évolue dans une
splendide conduite forcée, exempte de sédimentation.
A 1355m, un redan ascendant rejoint une galerie de section tubulaire (4
x 4m) à –28.
La galerie « si t’es fana : touille ! » s’oriente au nord-est. Elle
amorce une remontée assidue, certainement dictée par le pendage des
couches, dont elle ne se départira pas jusqu’à l’autre extrémité du siphon.
Les dimensions réduisent toujours au fur et à mesure de la progression,
les lames d’érosions sont plus nombreuses et plus acérées.
Ponctuellement, des élargissements interrompent cette conduite forcée.
La plus marquante « les dents de Fred », à 1480m, est encombrée de gros
blocs rocheux.
La remontée est uniquement interrompue à 1700m, par une cassure de –12 à
–9, qui rejoint la galerie « du vilipendage ». Le cylindre se restreint à 3 x 3m et se prolonge toujours au nord-est.
A 1920m (-2,5), il s’infléchit brusquement plein est.
A l’ouest, une galerie latérale est colmatée par l’argile au bout de 15m.
On découvre rapidement une surface, à partir de 1940m, pour émerger
enfin à 1962m du départ du S.2.
La galerie exondée (la galerie « dégazée ») qui suit, une conduite de
2,5 x 1,8m déchiquetée au point d’endommager les chaussons des
vêtements, remonte progressivement durant 203m, puis amorce une descente
jusqu’à un passage bas dans lequel il faudrait s’agenouiller.
La concentration de gaz carbonique, cumulée au déficit d’oxygène, rend
la progression particulièrement pénible.
Cette concentration est inféodée aux précipitations locales. En 2006, à
deux jours orageux d’intervalle, l’atmosphère était devenue
irrespirable, au point de faire avorter l’exploration planifiée de la
galerie exondée.
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par Philippe Lance - 1985
par Philippe Lance - 1985
300m bouteille sécu et surface legere par Frank Vasseur
stratification du remplissage et debris vegetaux 250m par Frank Vasseur
virage 640m retour leger par Frank Vasseur
1150m retour legere par Frank Vasseur
puits des pas si petits suisses vers -30, par Frank Vasseur
point bas -31 vers 1300 m, par Frank Vasseur
vilipendage, par Frank Vasseur
depart galerie laterale 1910m -2m, par Frank Vasseur
si t'es "fana touille", par Frank Vasseur
les dents de fred 1480 m leger par Frank Vasseur
lac de sortie amont s2, par Frank Vasseur galerie degazée post s2, par Frank Vasseur |