Situation
Depuis LODEVE, prendre la D.35 jusqu'à LUNAS. A l'entrée du village, tourner à droite direction Joncels et après 150m prendre à nouveau sur la droite une piste goudronnée, 50m avant la caserne des pompiers.
Après deux lacets entre des habitations, la piste remonte sur le versant de la vallée opposé à celui de la D.35. Deux Km plus loin, le chemin décrit un virage en épingle dans lequel il faut prendre, sur la droite, une piste remontant la vallée de Veyrières (un arbre marqué d'une croix orange signale l'embranchement).
900m plus loin, on rejoint le fond de la vallée, superbe prairie dans laquelle se trouve la bergerie de Lugagne .
Sur le flanc opposé, une petite reculée karstique dont le lit à été aménagé mène à l'entrée de la cavité obturée par un rabat métallique. Historique
En 1971, du 25 octobre au 11 novembre, le SCL tente de désamorcer par gravité le premier siphon, puis effectue une reconnaissance en apnée.
En 1974, les plongeurs de la Fédération Spéléologique de l'Hérault (Yves et Jean-Louis GILLES, Pascal PARROT) invités par les Lodévois, sortent
le premier siphon et découvrent 180m de galeries exondées. Ils butent sur le S.2 qu'ils franchissent en 1975, pour s'arrêter 110m après sur un nouveau passage noyé reconnu sur 150m.
Patrick PENEZ et Fred VERGIER, particulièrement actifs sur la région, franchissent, en mai 1979, le S.3 puis le S.4 derrière lequel la galerie se ramifie.
Le conduit principal est remonté en compagnie de Frédo POGGIA sur 1250m jusqu'à une cascade de 20m, alors qu'en sortie du S.4, un diverticule
actif remonte sur 290m jusqu'au S.5 plongé sur 300m (-27), arrêt à -12 sur manque de fil.
Depuis 1990, le GSFRM revoit en détail la galerie exondée post-S.4.
En février 1993, l'équipe de CELADON (Christian Bagarre, Bruno Naranjo, Frank Vasseur) prolonge le S.5 de 180m (-30) jusqu'à une étroiture qui
reste à tenter en décapelé.
04/02/1995: le GSFRM sort le S.5 (515m; -30) et découvre 183m de conduits exondés jusqu'au S.6.
En 2001, la commission Souterraine Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées de la FFESSM entame le nettoyage / reéquipement des premiers siphons en
fil d’Ariane (Mehdi Dighouth, Frank Vasseur et Damien Vignoles le 29/08/01, puis Mehdi Dighouth, Kino Passevant et Frank Vasseur le
14/11/01).
L’opiniâtreté nécessaire à l’aboutissement d’autres projets, cumulée à d’heureux évènements familiaux, nous éloignèrent un temps des Monts de
l’Escandorgue. Le 13/12/2003, Mehdi Dighouth, Kino Passevant et Frank Vasseur reprennent contact avec la source et vérifient le fil d’Ariane
jusqu’au premier point bas dans le S.4.
Le 10/01/2004, 700m sont topographiés (de l’entrée jusque dans le S.4) dans le cadre d’un stage de topographie organisé par la commission
Souterraine Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées de la FFESSM (Pierre Barrel, Jean-Marc Belin, Pascal Gardien, Kino Passevant, Claude Romane,
Marc Thène, Guillaume Tixier, Dominique Victorin encadrés par Mehdi Dighouth, Eric Julien, Nadir Lasson et Frank Vasseur) .
Le we des 24 et 25 janvier 2004, dans le cadre de l’expédition nationale FFESSM « Multi-siphons », le S.6 (15m ;-9) est exploré et 700m nouveaux
mètres de galeries (du S.5 au S.6 inclus) topographiés.
Dans la branche exondée post-S.4, une reconnaissance jusqu’au terminus (>2200m de l’entrée) a donné lieu au repérage de plusieurs galeries latérales, dont une a été explorée sur plus de 300m (Catherine et Jean-Pierre Baudu, Roland Odds, Guillaume Tixier, Stéphane Allègue, Mehdi Dighouth, Michel Martin, Mickaël Bappel, Romuald Barré, Marilyn Hanin, Damien Vignoles, Cyril Marchal, Kino Passevant, Frank Vasseur).
Description
Un porche surbaissé donne sur le plan d'eau (4x3m) à 8m de l'entrée. Le S.1 (90m;-3) de section quadrangulaire (2x3m) passe sous une cloche d'air puis émerge dans une salle suivie de 180m de galeries actives.
Le S.2 (25m;-5) se présente sous la forme d'un large conduit en forme de U, qui rejoint une jolie salle exondée livrant accès à 90m de conduit actif. Une cascade de 3m est à escalader pour atteindre le S.3 (210m;-8), agrémenté de plusieurs cloches d'air joliment concrétionnées.
Un lac effilé s'étire ensuite sur 40m à la faveur d'une belle fracture jusqu'au S.4 (240m;-26). Deux passages à -24 et -26 sont entrecoupés d'un point haut à -12, puis un vaste volume noyé débouche dans un grand lac aux berges escarpées. Deux options se présentent alors :
- le conduit actif se prolonge par ressauts ascendants sur 1250m (passage surbaissé à franchir sous trémie) jusqu'à une escalade, précédée d'une salle (10m de diamètre), évaluée à 20m. De nombreux départs de galeries restent à explorer.
- un affluent en rive droite remonte durant 240m, puis deux voûtes mouillantes précèdent le S.5 (515m;-30). Il débute par une succession de salles dunées argileuses ponctuées de passages bas, puis passé un point bas (-27) remonte graduellement à -12. Le conduit plus modeste plonge à -30 suite à une étroiture dans l'argile et vient buter, au terme d'un laminoir, sur une étroiture entre le plafond et des blocs au sol. Passé ce rétrécissement, on débouche alors dans un vaste volume noyé qui émerge dans une immense salle (12 x 20m). Une escalade de 2m rejoint un puissant chaos concrétionné sur lequel l’eau ruisselle de gour en gour.
cascade post S2,
par F. Vasseur |
On y remonte de 35m jusqu’au point haut, avant de redescendre sur la rivière. Rapidement, une cascade, dont le déversoir s’étale sur 3m, précède une voûte mouillante. Derrière, la galerie retrouve des dimensions plus humaines (3 x 6m) et se pare de concrétions. De nombreux affluents rejoignent l’écoulement principal. On évolue ensuite dans un méandre où il est nécessaire à deux reprises de s’élever en opposition au-dessus de la rivière pour trouver un passage humainement pénétrable.
Au terme de 183 m de progression, on atteint le S.6 (15m ;-9), situé à 1900m de l’entrée, après 1000m de siphons. Il s’agit d’un laminoir très argileux qui débouche dans un modeste élargissement, rapidement impénétrable en amont. Un talus de sable grossier vient jouxter la voûte. Une bonne partie du débit de la rivière qui parcourt cette branche de la cavité provient pourtant de là. En devant la vasque, en rive gauche, un laminoir très argileux se prolonge après un virage.
Karstologie
Cette exsurgence, la plus importante de par ses proportions, des Monts de l'Escandorgue est située sur le bassin hydrologique de l'ORB et se développe dans les calcaires Hettangiens.
A partir de la sortie du S.4, la cavité se ramifie en deux branches distinctes parcourues par deux ruisseaus souterrains.
L’une se dirige sous la rive droite du Ravin aérien de Veyrières, l’autre revient vers le sud, sous l’autre berge.
Recommandations
La cavité s'ouvre sur un terrain privé. Respectez les lieux et refermez les barrières, car il arrive que du bétail soit parqué. Veillez à bien rabattre la porte métallique qui ferme la cavité (système de contrepoids) dont l'eau est captée par le village de Lunas. Obtenir l'autorisation de la municipalité nécessaire pour toute incursion.
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jean-marc Belin et Marc Thène par Eric Julien
galerie est par richard huttler
cascades dans la galerie est par richard huttler
galerie est cascade par richard huttler
galerie est grande salle par richard huttler
vasque de sortie du s.4 - galerie nord a droite par richard huttler
cascade post S2,
par F. Vasseur
galerie post S1, par F. Vasseur
galerie concressionnée post S2, par F. Vasseur
virage post S1, par F. Vasseur
voûte mouillante post S1, par Frank Vasseur |