Situation
Depuis Saint-Guilhem, suivre ensuite la D.4 sur 1600 m. en direction du Causse de la Selle jusqu'à la source du Cabrier, signalée en bordure de route.
Deux cent mètres après, une piste s'engage sur la gauche dans la combe de Malafosse, jusqu'à la rangée de cyprès marquant l'emplacement du stationnement.
Remonter la combe de gauche (Combe du Sergent), puis après 300m le sentier traverse le lit asséché du ruisseau, change de versant et grimpe à flanc de coteau pour rejoindre le ravin encombré de gros blocs conduisant à la grotte. L'entrée de la cavité se trouve en hauteur (porche bien visible) en tête du ravin.
Une nouvelle entrée a été ouverte par le S.C.A.L. en 1994, plus haut dans le ravin.
Historique
Des traces d'incursions remontent parfois fort loin dans le passé.
Le 5 juillet 1889, E.A.MARTEL explore et topographie 1100m de galeries, alliant à ses découvertes des interprétations hydrogéologiques relatives au fonctionnement de la cavité.
En 1942/50,le C.A.F. met à profit les grandes sécheresse estivales pour poursuivre les explorations.
Durant cette période, le développement est porté à 2700m, avec la découverte du réseau Nord et de la grande diaclase.
Une topographie complète est levée et publiée en 1949 (C.A.F.), et le siphon du grand lac Nord est franchi en plongée libre par Alex BOURNIER qui invente 400m supplémentaires au cours d'une pointe ultérieure.
De 1950 à 1965, des colorations définissent un bassin versant empruntant le réseau du sergent pour résurger dans les gorges de l'Hérault.
Les plongeurs du S.C.A.L. (A.BOURNIER et A.ROGER) explorent en 1962 le siphon de la galerie Ouest sur 35m., lequel sera revu en 1973 puis en 1978 par les plongeurs du S.C.M. et du S.C.A.L.
Depuis 1980, des travaux très localisés entrepris par des spéléologues régionaux ont permis la découverte de quelques prolongements portant le développement du réseau à 3356m.
Une plongée du G.S.F.R.M. en 1984 porte à 175m (-36) le siphon de la Grande diaclase.
D'importants travaux entrepris par le S.C.A.L. rendent abordable une plongée conséquente dans le siphon Nord. Les 16 et 17/04/1994 Michel ENJALBERT progresse jusqu'à 215m et sort dans une cloche borgne, puis Frank VASSEUR prolonge le siphon jusqu'à 500m, arrêt sur fissure impénétrable au sortir d'un lac.
Samedi 26/01/2008, à l'initiative du Spéléo-Club Alpin Languedocien (Montpellier - 34) le siphon nord est plongé. Une suite est trouvée, elle émerge à 570m du départ dans une fracture active qui demeur eà explorer (Samuel Azemar, Raymond Diet, Sarah Fièvre, Jean-Paul Houlez, Jean-Jacques Huselstein, Pierrot Jacquier, Thierry Martire, Laurent Villaret, Patrick et Samy Aurignac, Jean-Louis Galera, Jeannot Bancillon, Fabrice Gautier, Alexandre Greffier, Frank Vasseur).
Description
Par de vastes galeries on accède à l'intersection de la petite branche menant au réseau nord (280m).
En restant la grande branche (Ouest) on accède, après la salle du Grand pilier (391m) et une galerie déclive, à la "galerie du réservoir" qui se termine sur un siphon de sable à 575m de l'entrée pour -83m. Ce siphon très ensablé fut plongé à plusieurs reprises jusqu'à une étroiture dans le sable, derrière laquelle existe un élargissement.
Revenus à l'embranchement du réseau Nord, une galerie (2,5x2m) dont l'amorce est marquée par le "lac des paresseux" conduit, 60m. plus loin, au lac du bain qui peut siphonner en hautes eaux.
Il faut ensuite se maintenir dans la galerie la plus large pour, après avoir traversé le lac des draperies et franchi l'étroiture de la "boite aux lettres", rejoindre la salle où se connectent les deux itinéraires possibles pour accéder à la salle du lac. Un passage inférieur débouche dans une galerie chaotique, sombre et basse.
Un passage en hauteur entre les blocs permet d'atteindre, après une escalade (5m), la "grande diaclase".
Au moment où le bruit du ruisseau est audible, il faut remonter sensiblement pour, suite à un passage entre les blocs, rejoindre la faille qui débouche peu après sur la "salle du lac". Un passage supérieur rejoint le siphon Bournier (3m.;-1) suivi de 230m. de galeries accidentées jusqu'au siphon terminal (500m.; -36).
Celui-ci débute par une magnifique fracture qui plonge jusqu'au point bas (-36) à 100m du départ. On peut suivre la base de la galerie, vierge de tout dépôt, durant encore une quarantaine de mètres jusqu'à un resserrement impénétrable. Le cheminement le plus évident consiste à remonter immédiatement après le point bas en louvoyant dans la fracture.
On émerge rapidement dans une série de cloches sans continuation. Puis le siphon plonge à -15, où l'on retrouve d'important remplissages sableux, avant d'émerger, à 355m., dans une longue cloche ponctuée de voûtes mouillantes.
Un nouveau tronçon noyé (-5) conduit, après une nouvelle cloche, à une dernière émersion dans un volume terminé par une fracture étroite.
Un passage noyé en profondeur conduit, 70m plus loin à l'émersion dans une jolie salle.
La surface est agitée de vaguelettes, à 570m du début du siphon. Il s'agit d'un bel évasement de la fracture, haute ici de 7m. Un lac occupe toute la base, estimée à 5m. Vers l'aval, la fracture semble se dédoubler en exondé. Cela mériterait d'être revu en détail. En amont, la faille est prolongée sur 15m par une fracture étroite (50 à 60cm de large pour 5m de haut) déversant 80 l/s environ. Le conduit bifurque ensuite au nord-ouest et place hors de vue la cascade, donc la douce mélopée agrémente le tableau.
Karstologie
Située à 190m d'altitude 115m au dessus de la source du Cabrier, la grotte du Sergent constitue à la fois un regard sur l'aquifère profond présentant un régime d'écoulement phréatique (galerie du réservoir), et le point de rencontre d'un ruisseau (grande diaclase) au régime d'écoulement libre.
Sa mise en charge correspond à la fluctuation du niveau de l'aquifère profond, et s'effectue selon plusieurs stades successifs au niveau bien marqué.
C'est au Villafranchien, que s'effectue la première phase de karstification de la cavité: la mise en place de la grande branche, sur laquelle viendra plus tard se greffer le réseau Nord.
Au Wurm, la "grande diaclase" capture le réseau parallèle et met en place les sources du Cabrier et du Roulet. |
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Alex Bournier et Alain Roger 1962
Michel Enjalbert 1978
par JP. Liautaud
siphon bournier, cote amont par Christian Berger.
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