Historique
Plus de 50 siphons dans l'ensemble du réseau constituent la trame de l'historique de la cavité.
Un dépôt d'objets de l'âge du Bronze final a été découvert dans la galerie latérale de l'évent de Foussoubie.
Au XVIII° siècle, les Consuls de Vagnas s'aventurent dans la goule mais s'enfuient rapidement car leurs torches auraient enflammé les plafonds recouvert de salpêtre.
En 1892, Gabriel GAUPILLAT et Louis ARMAND, collaborateurs de MARTEL sont arrêtés par le gaz carbonique au sommet du P12 de la goule (75m) et par les voûtes basses du Lac des Plongeurs dans la galerie latérale de l'évent (278m).
En 1934, Robert DE JOLY atteint le 1° chenal de la goule (265m).
En 1949, le S.C.Montpellier franchit le Lac des Plongeurs et escaladent les parties supérieures de l'évent (745m).
En 1958, Louis SCHAFFRAN prolonge la galerie des Ratapanades dans la Goule (367m) et Marcel CORDIER découvre l'aven Cordier.
En 1959, Jacques NOEL franchit le siphon 0. Avec le Spéléo Club de l'Université Catholique de Louvain et le Spéléo Club de Lutèce, ils explorent jusqu'aux siphons 1, 2, 3 et 4 de la goule (6000m).
En 1960, ils fouillent méthodiquement les galeries annexes de la goule (8000m).
1961, découverte de la galerie des Pyjamas de la goule (11000m).
En 1962, Eric DE ROYER franchit le siphon 7 terminant alors la galerie des Pyjamas. Les plongeurs de la Société Spéléologique de Namur explorent le réseau inférieur SSN de la goule (13300m) et le Réseau des Plongeurs de l'évent (1000m). En fin de camp, Jacques NOEL chute près du Camp de Base et est remonté dans le coma.
En 1963, cinq spéléos du Groupe Vulcains sont pris par une crue violente au week-end de la Pentecôte. Deux d'entre eux sont emportés par les flots. Cet accident est l'objet d'un déploiement sans précédent de moyens de secours au moment même de la naissance officielle de la Fédération Française de Spéléologie.
Malgré les eaux encore hautes, Lucienne GOLENVAUX franchit de nouveaux siphons dans la galerie SSN de la goule (15000m).
En 1964, Lucienne GOLENVAUX et Bob DESTREILLE explorent la galerie des siphons B de l'évent (1100m).
En 1965, Bertrand LEGER plonge la galerie du siphon 14 alors que Alberto NADALINI et Alain FIGUIER prolongent encore la SSN Amont de la goule (16150m). Le centre de spéléologie des Gorges désobstrue dans l'évent supérieur (1500m).
En 1967, les plongeurs de la S.S .N. , Jean-Marie LEFEBVRE, Bob DESTREILLE et Lucienne GOLENVAUX, relient enfin goule et évent (17800m).
En 1972, le centre de spéléologie des Gorges raccorde l'aven Cordier (18000m).
En 1974, les cordelles en place attestent de découvertes dans la SSN Aval Ouest qui pourraient avoir été faites par des équipes italiennes dirigées par Blasco SCAMMACCA, mais aucune publication n'en fait état (18750m).
En 1975, Jean-Pierre COMBREDET et Alain SCHLEICH prolongent encore la suite de la galerie des Pyjamas (19100m).
En 1978, Lucienne GOLENVAUX, Jean-Marc MATTLET, Marius ZMUDA et Patrick LE ROUX effectuent la jonction des parties amont et aval de la galerie SSN Aval Ouest (20450m).
En 1979, Sylvain LEVRAY et Patrick LE ROUX poursuivent la suite des Pyjamas et explorent la galerie GASM, plus grosse section du réseau, et remontent aussi dans la SSN Amont (22100m).
En 1981, Marius ZMUDA, Sylvain LEVRAY et Patrick LE ROUX explorent les galeries annexes de la galerie GASM et la raccordent au Réseau des Plongeurs (23266m).
En 1992, le Spéléo-Club de Villeurbanne explore une nouvelle petite salle concrétionnée dans l'évent et remonte une cheminée au-dessus du puits de la Rocade.
La liaison avec la source de Vanmale reste encore mystérieuse, et un peu partout dans le réseau, il reste des bouts de galeries étroites à poursuivre, des cheminées à remonter et des désobstructions à poursuivre… Certes, à priori, pas de développements importants à espérer, mais quelques mètres de première et quelques jonctions sont encore à faire !
Description La goule de Foussoubie absorbe les eaux du poljé que constitue la dépression de Labastide-de-Virac et Vagnas. Entonnoir pouvant se mettre en charge violemment et soudainement, il justifie son appellation de « Fontaine subite ». Côté météo, la prudence est de rigueur !
Après un parcours souterrain, les eaux peuvent jaillir à l' évent de Foussoubie , 3400 mètres au N-N-E, 800 mètres en amont du Pont-d'Arc. Cette résurgence est située à 15m au-dessus du lit de l'Ardèche à son niveau d'étiage alors que la source quasi-pérenne sort entre les rochers environ 2m au-dessus de l'Ardèche.
Les colorants ont aussi été détectés à la source de Vanmale , en aval du Pont-d'Arc, mais aucune galerie n'a été découverte dans cette direction !
Goule de Foussoubie
Dès la zone d'entrée de la goule, le réseau s'enfonce rapidement d'environ 60 m par une succession de puits ou ressauts dont le plus important mesure 12,80 m . Au bas de ces ressauts, les premières explorations furent arrêtées par l'ex siphon 0 qui siphonne encore dès que le ruisseau grossit.
Le siphon 0 est situé au début du 1° chenal, profond par endroit de 5 m et long d'une centaine de mètres. Après l'affluent de la galerie des siphons 6, ou galerie du Dégonflé, bivouac des spéléologues lyonnais prisonniers d'une crue en juin 1963, le 2° chenal, peu profond et semblant se combler au fil des années, mène après environ 100 m aquatique au Dernier Lac, lieu plutôt glauque et point de départ d'une perte importante et rapidement impénétrable. En crue, cet endroit est le premier (et le dernier) à siphonner.
La suite du réseau, bien qu'entrecoupée de vasques, est plus sèche. C'est un vaste couloir tantôt en diaclase assez haute, tantôt en conduite forcée, au sol alternant cailloutis roulés et roche nue et corrodée. Le paysage change régulièrement d'aspect, mais la section moyenne des galeries reste vaste et assez régulière.
Au-dessous, inaccessible directement, se trouve l'extrême amont de la galerie SSN que l'on peut seulement remonter depuis presque le fond du réseau.
L'approche du Camp de Base, lieu assez confortable de bivouac situé une dizaine de mètres au-dessus du cours principal, la galerie semble se refermer sous un pont rocheux au-delà duquel le plafond s'élève énormément. L'accès au CB se fait en escaladant en rive droite, lorsque la galerie fait un brusque changement de direction sur la gauche. Par forte crue, le CB est parcouru par les eaux et ne constitue pas un refuge absolu !
Au niveau du CB, il y a plusieurs itinéraires : poursuivre la galerie principale mène au siphon 4 ; en passant par le CB, on peut aussi accéder à la superbe galerie des Pyjamas au fond de sable fin, qui elle-même peut conduire au puits de l'Hexagonaria et aux réseaux inférieurs SSN. Les galeries SSN, leurs liaisons plus en aval avec la galerie principale SCUCL et l'extrémité de la galerie des Pyjamas sont entrecoupées de nombreux siphons plutôt courts et peu profonds.
Deux jonctions avec l'évent de Foussoubie ont été réalisées en plongée.
La première en 1967 par les plongeurs de la Société Spéléologique de Namur entre le siphon 4 de la goule et le siphon A de l'évent, par un beau siphon de 320 m de long et 20 m de profondeur qui alterne 3 zones de galerie elliptique, entrecoupées de 2 zones en laminoir large mais haut de 1 m .
La deuxième, par plongées en aval dans le siphon C6 depuis l'évent en 1980, puis reconnaissance visuelle en amont dans le siphon 51 depuis la goule en 1981, dans un horrible siphon de boue liquide long de 140 m et profond de 12 m qui n'a donc pas été physiquement franchi, mais topographie et physionomie des galeries sont conformes.
Event de Foussoubie
L' évent de Foussoubie se développe verticalement dans la zone de décompression de la falaise du canyon de l'Ardèche.
L' évent supérieur est accessible par le sommet de la falaise en remontant partiellement le ruisseau affluent temporaire du Rieussec, puis en suivant un sentier en rive droite de celui-ci. Sa traversée jusqu'à l'évent, grande classique départementale, est à tort nommée « Traversée de Cordier », ce qui est une grossière erreur colportée hélas par tous les accompagnateurs de groupes spéléos.
L' aven Cordier démarre sur une petite vire située immédiatement au-dessus de l'évent proprement dit, accessible par un sentier remontant en pente raide à travers les chênes verts, environ 50 m avant l'évent.
Outre la source de Foussoubie , impénétrable entre les rochers et 2m au-dessus de l'Ardèche, la galerie annexe des siphons B est un court boyau qui communique avec la Vasque et le puits du siphon B1. Des sources au fond de l'Ardèche ont aussi été signalées…
Bibliographie essentielle
Plus de 1200 références connues en octobre 2008.
SOULAVIE (abbé) ou GIRAUD Jean-Louis ( 1780 ) Histoire naturelle de la France méridionale ou recherches sur la minéralogie du Vivarais. T.III, p.296, 311 ; cité p.315
MARTEL Edouard-Alfred ( 1894 ) Les abîmes. Editions Delagrave (Paris) : p.104, 108
BALAZUC Jean (Dr) ( 1956 ) Spéléologie du département de l'Ardèche. 2° édition (1986) ; Les éditions de la Bouquinerie ardéchoise (Grospierres) : p.77/78, cité p.13, 20, 30, 154 ; fig.16, 53/55
CALLOT Yann ( 1978 ) A propos des plateaux ardéchois : karst, rapport fond-surface et évolution des paysages calcaires ou en roche perméable cohérente ; essai… Thèse de doctorat université de Reins.
SLAMA Pierre, CHEDHOMME Jacques, CHEILLETZ Emile et LE ROUX Patrick ( 1981 ) Le point sur Foussoubie :, bilan des topographies ; géologie ; biologie ; hydrologie et danger. Dans Spelunca n°2 (5° série) ; Fédération Française de Spéléologie (Paris) : p.28/31
LE ROUX Patrick ( 1984 ) Système Goule / Event de Foussoubie, historique résumé de son exploration. Dans Bulletin SERAHV n°18 ; Société d'Etudes et de Recherches Archéologiques et Historiques de Vagnas : p.12/20 {historique, topographies}
BELLEVILLE Luc ( 1985 ) Hydrologie karstique, géométrie, fonctionnement et karstogenèse des systèmes karstiques des Gorges de l'Ardèche (Ardèche, Gard). Thèse de doctorat université scientifique et médicale de Grenoble {228p., 95 fig., 28 tableaux}
LE ROUX Patrick ( 1989 ) Système Goule / Event de Foussoubie. Dans Spéléo sportive en Ardèche de DROUIN Philippe et MARCHAND Thierry ; Editions EDISUD : p.49/58 {historique, topographies, descriptions itinéraires}
Et synthèse :
JAILLET Stéphane et all. ( 2001 ) Compte rendu du stage équipier scientifique 2000. Goule de Foussoubie. Ecole Française de Spéléologie (Lyon) {Contient 4 études scientifiques réalisées par les stagiaires, reproduction des articles LE ROUX Patrick (1984) et (1989), et Bibliographie de Foussoubie de LE ROUX Patrick et DROUIN Philippe contenant plus de 900 références}
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