Le miraculé des Fontanilles

 

 

par Marc Douchet


Patrick Mugnier, dans le hamac, entouré de M. Philips, M. Douchet, S. Ruffier et P. Bolagno

Publié dans la revue Subaqua n°178 de septembre - octobre 2001

Début juin, un plongeur souterrain disparaissait dans la grotte des Fontanilles. Une chance inouie lui a permis de se réfugier dans une cavité jusque-là non repérée et d'attendre pendant soixante-dix heures que les secours viennent à sa rencontre. Marc Douchet, qui a participé à l'opération de secours, raconte. En contrepoint, Franck Vasseur, responsable des sauveteurs et président de la Commission de plongée souterraine de la région LRMP, évoque l'exploration de la grotte par les équipes fédérales et la logistique nécessaire à ce genre d'opérations bien conduites.

Samedi 2 juin 2001, 21 heures,
entrée de la grotte des Fontanilles à Puechabon dans l'Hérault

Quatre plongeurs souterrains rentrent sous terre pour amener la logistique d'une plongée à -100 m dans le sixième siphon de la cavité. Sans autorisation officielle, ils choisissent délibérément d'oeuvrer dans la nuit. En plus de leur équipement personnel de plongée, indispensable pour franchir 570 m de conduit noyé (point bas -39 m), ils transportent solidairement près de 150 kg de matériel pour permettre à Patrick Mugnier de réaliser une plongée d'exploration au-delà du terminus connu (230 m -77 dans le dernier siphon). Dans la nuit de samedi à dimanche quelque part entre S.2 et S.4 (voir coupe page 23), un des trois plongeurs-porteurs de Patrick Mugnier, trop fatigué, émet le souhait de faire une pause de quelques heures. Un différend éclate et l'équipe se scinde, deux des plongeurs s'arrêtent devant le S4, tandis que les deux autres poursuivent vers le siphon 6.

Dimanche 3 juin, 10 heures,
Grotte de Paques à Collias dans l'Hérault

Une équipe de 4 spéléonautes provençaux part en explo. En collaboration avec la municipalité, ils espèrent continuer la levée de la topographie, faire un reportage photo et, bien sûr, dépasser leur terminus de l'an dernier dans le huitième siphon (190 m -30), ceci à environ 2 500 m de l'entrée dont 1700 m noyés. Derrière eux, toute une équipe, près de 15 personnes, une préparation de plusieurs semaines, un portage préalable devant le siphon 4 de 500 kg de matériel.

Dimanche 11 heures
Grotte de Fontanilles aux abords du S6

Après une longue nuit harassante, Patrick Mugnier et son porteur arrivent enfin devant le siphon 6, terme de cette séance de portage. Patrick s'immerge. Il est équipé d'un bi-bouteilles de 181 de mélange trimix et de deux bouteilles de décompression. Son mélange et ses tables lui permettraient de pousser éventuellement jusqu'à moins 140 mètres.

par R. Huttler

Entre 12 et 13 heures
grotte des Fontanilles dans le S6

Après sa plongée en pointe, (environ 300 mètres -95), lors de sa remontée, Patrick Mugnier vit des minutes d'angoisse suite à une accumulation d'incidents rupture du fil d'Ariane, détendeur qui fuse, perte de son touret de secours, détérioration de ses ciseaux, perte de ses tables, etc. Il réussit néanmoins à trouver une surface pour s'y réfugier, une simple cloche à pression atmosphérique de quelques mètres cubes. Il doit faire surface sans fil d'Ariane et en gérant probablement un accident de décompression. Il s'organise comme il peut, marque sa position en jetant à son aplomb tout ce qui est inutile : masque, bouteilles, détendeurs... Il se maintient le plus possible hors de l'eau pour lutter contre le froid (température eau et air proche de 14°). La longue attente des secours commence.

Dimanche vers 17 heures
grotte des Fontanilles, abords du S6

Devant la vasque immobile et silencieuse du sixième siphon, l'angoisse monte. Patrick devrait être sorti depuis un bon moment. Aucun signe de vie, pas la moindre bulle! Ayant opté pour une équipe légère, le plongeur d'assistance est seul et n'a pas les moyens matériels d'une plongée intervention. En désespoir de cause, il se résigne à abandonner le site pour aller déclencher l'alerte à l'extérieur.

Dimanche 18 heures
entrée de la grotte de Pâques

Les quatre plongeurs de pointe, heureux, rejoignent la surface, mission accomplie. Toute une equipe les attend et participe activement au plaisir d'une exploration réussie. Pour s'écocomiser, raccourcir le temps passé sous terre et réduire au mieux les risques d'accidents de décompression, ils ont abandonné une grosse partie de leur epupement devant le S.4.

Lundi 4 juin, 5 heures du matin
village de Puechabon


par R. Huttler
Fatigués, par deux nuits sans sommeil, et un portage exténuant, l'équipe de soutien de Patrick Mugnier arrive au village et lance l'alerte auprès du Spéléo-Secours Français, une Commission de la Fédération Française de Spéléologie. Cette lourde machine se met en branle et essaye de réunir ses troupes volontaires pour partir à la recherche d'un plongeur disparu. Gendarmes et pompiers organisent la logistique d'un secours qui s'annonce long et difficile.

Lundi 8 heures
grottes de Pâques

Sur demande du Codis, les plongeurs provençaux sont retrouvés par la gendarmerie dans un camping de Collias. Ces derniers les mettent au courant de I'accident de Patrick Mugnier. Le docteur Bernard Gauche, un médecin anesthésiste réanimateur, élément clé du secours spéléo en plongée, fait partie de l'équipe en sa qualitéd'excellent plongeur.Ils décident de récupérer leur matériel disséminé dans la grotte de Pâques avant de partir sur le site des Fontanilles. Expérience à l'appui, ils savent que, sans équipement, ils seraient d'aucune utilité.

Lundi 12 heures,
grotte des Fontanilles, une cloche quelque part dans le S6

Voilà près de 24 heures que Patrick Mugnier est seul, il n'a pas de couverture de survie, pas de vivres de course. Le volume de la cloche est tel que ses heures sont comptées. Petit à petit,il est en train de s'intoxiquer avec ses propres rejets de C02.

Lundi 15 heures,
PC de la Bergerie à mi-chemin entre le village de Puechabon et la grotte des Fontanilles

Débarquant tout droit de la grotte de Pâques de Collias, une équipe de six plongeurs confirmés dont Bernard Gauche arrive sur place prête à intervenir dans les 2 ou 3 heures. Le temps pour eux de terminer la préparation de leurs affaires, d'acheminer sur place leur compresseur personnel et de finir de gonfler leurs blocs.
Finalement, seuls trois d'entre eux seront missionnés pour une plongée d'intervention dans le sixième siphon dans la zone inférieure à -40.

Lundi 20 heures,
entrée de la grotte des Fontanilles

Les spéléos du SSF acheminent l'équipement des trois plongeurs au bord de la vasque du premier siphon. Le départ en plongée a été quelque peu retardé, le temps pour le SSF de dépêcher sur place un de leur atout majeur : un système de télécommunication sans fil qui fonctionne même au travers d'une couche importante de calcaire. En plus de leur mission de recherche, les spéléonautes de la première intervention devront installer le module aux abords du S.6.

Mardi 5 juin,0 heures,
vasque d'entrée du sixième siphon des Fontanilles

Le plongeur d'intervention part seul dans le siphon où Patrick Mugnier a disparu. Pendant ce temps, les deux autres plongeurs qui l'ont accompagné jusque-là déploient le système de télécommunication. Hélas celui-ci s'avère défaillant. A un peu plus de 100 mètres de l'entrée, vers -30, le fil d'Ariane est coupé, à sa base gît une bouteille relais, un peu plus bas, vers -35, il découvre un masque soigneusement noué avec un noeud de tisserand sur un bout de fil. Vers -40, il découvre un fil neuf bien posé (celui installé par Patrick Mugnier lors de sa plongée en pointe). En remontant vers -30, il est nez à nez avec un enchevêtrement de fils flottants. La visibilité est très mauvaise, environ 50 cm. Régulièrement il s'arrête, stoppe sa respiration et se met à l'écoute de ce milieu désespérément silencieux. Rien à voir, rien à attendre. Il sait qu'il est dans la zone du drame, mais son autonomie en gaz l'oblige à rebrousser chemin.

Grotte des Fontanilles,
uUne cloche quelque part dans le S6, même heure

Patrick Mugnier entend avec bonheur le bruit des bulles, Il perçoit les lueurs du plongeur parti à sa recherche. Il jette désespérément tout ce qui est en sa possession dans le but de manifester sa présence. Il martèle une bouteille contre la paroi. Il espère que son agonie va cesser dans les minutes à venir. Pendant près de 20 minutes, il va y croire ! Sauvé ! Il se croit sauvé. Mais rien ! Personne ! Le plongeur qui le cherche ne retrouve pas sa trace et retourne sur ses pas.

Mardi 5 juin,
PC de la mairie de Puechabon


par Eric Julien
Toute la journée, la direction du SSF et les représentants du cabinet du Préfet de l'Hérault discutent sur l'opportunité de poursuivre ou non les recherches. Tout le poids du SSF et le masque découvert par la première équipe vont faire pencher les autorités vers la continuation des opérations. Pendant ce temps une équipe de plongeurs installe une communication au niveau du S.2 et un bivouac au niveau du S.6. Une stratégie est décidée pour tenter de retrouver le disparu : une équipe va à nouveau explorer la zone de l'accident entre la surface et -30 dans le S.6. En cas d'insuccès une équipe explorera le dernier siphon jusqu'à -100. Toute la journée les plongeurs préparent les gaz adéquats pour leur incursion du lendemain.

Mardi 5 juin, toute la journée,
grotte des Fontanilles, une cloche quelque part dans le S6

Patrick Mugnier ne comprend pas, personne ne vient à son secours. Pour avoir participé luimême à plusieurs opérations de secours, il connaît les délais d'intervention, d'après ses calculs, il devait avoir de la visite au cours de la journée. Le temps passe, il n'a pas de montre. Il utilise son ordinateur de plongée pour garder la mesure du temps. Il s'imagine le pire : un sur-accident qui aurait stoppé toute recherche.

Mercredi 6 juin, 8 heures
entrée de la grotte des Fontanilles

A la tête des neufs sauveteurs, Franck Vasseur connaît parfaitement le réseau pour l'avoir étudié depuis plusieurs années. Ils doivent amener toute la logistique d'une plongée d'investigation dans le siphon où Patrick Mugnier s'est immergé voilà maintenant plus de 60 heures. Pour optimiser l'opération, seuls quatre spéléonautes iront jusqu'au S.6, les autres faisant le portage du matériel jusqu'au départ du S.4.

par Eric Julien

12 heures grotte des Fontanilles,
une cloche quelque part dans le S6


Patrick Mugnier est ici depuis un peu moins de 70 heures. La cloche dans laquelle il attend désespérément les secours est de plus en plus polluée par ses rejets de C02. Il ressent les premiers effets de son intoxication. Il perd espoir et sait que les heures, voire les minutes, lui sont comptées. La fin est proche.

13h30, grotte des Fontanilles
une cloche quelque part dans le S6

Fort des renseignements de la plongée des Provençaux, Franck, à la recherche du disparu, le localise rapidement dans une cloche à environ 125 mètres de l'entrée de la vasque. Quelques mots échangés sur le ton de la plaisanterie n'effacent pas la gravité de la situation. Patrick est au plus mal, l'atmosphère est maintenant irrespirable. Il faut faire vite, très vite. Dans l'urgence et seul, Franck doit prendre des décisions graves : Patrick est en train de mourir. Dans un premier temps il refranchit la zone siphonnante l'abandonnant quelques minutes pour aller lui chercher une bouteille d'oxygène et quelques vivres de courses. Ceci étant fait, et toujours dans l'urgence, il repart lui quérir un bi-9 litres. Il essaye de fermer en vain son vêtement étanche abîmé par la glaise et le sable. Le plongeur du SSF est seul devant sa décision : il ne peut laisser mourir la victime, mais a conscience du grave danger que constitue une plongée de 125 m dans de telles conditions pour un homme affaibli par le froid, la faim, la fatigue et le stress.

Cette traversée est celle de tous les dangers, Le vêtement de Patrick n'est plus étanche. Franck l'aide de toutes ses forces pour le décider à s'immerger, puis à se mouvoir dans le verrou liquide noir et glacial.

14 heures, grotte des Fontanilles,
abords du S. 6.

La palanquée improvisée crève la surface, Patrick Mugnier est sauvé. Mais tout reste à faire, la sortie est encore loin et l'équipe de secours dispose de peu de moyens. L'urgence est donc de faire parvenir l'information à la surface. Un secouriste part rapidement transmettre les nouvelles au PC via le téléphone situé près du S.2. Pendant ce temps, les trois plongeurs restés près de Patrick s'activent à l'installer le plus confortablement possible, à le faire boire, le restaurer et à faire un bilan de sa santé.

15 heures, PC de la mairie de Puechabon

Branle-bas de combat, la nouvelle fait l'effet d'une bombe ! Patrick Mugnier est un miraculé, il était mort dans la plupart des esprits des sauveteurs. Le SSF réunit ses troupes au plus vite pour porter assistance à la victime. En premier lieu il faut dépêcher un médecin spéléo et plongeur de surcroît. Ils ne sont pas légion. Un hélicoptère va chercher, à Libourne, Bernard Gauche reparti, entre temps, pour ses impératifs professionnels.

18 heures
entrée de la grotte des Fontanilles

Une première équipe de trois hommes dont le médecin s'enfonce sous terre munis d'un kit de médecine d'urgence et de vivres. Ils doivent relever l'équipe qui est restée avec Patrick.

21 heures, grotte des Fontanilles,
point chaud du S6

Les nouvelles du fond étaient quelque peu contradictoires et parfois inquiétantes. Aussi l'équipe médicale est partie le plus léger possible pour être le plus rapidement auprès de la victime. Quand ils arrivent sur place, ils relèvent les premiers secouristes qui sont restés près d'elle. Certes Patrick Mugnier est très faible et se trouve dans l'impossibilité physique de faire le cheminement du retour par ses propres moyens, mais, après un véritable examen médical, son état de santé est plutôt rassurant. Il a surtout besoin de se réhydrater, de s'alimenter, de se reposer et de se réchauffer. Pour se faire, il va être médicalisé dans un hôpital de fortune. Le point chaud un hamac dans une tente agencée avec des couvertures de survie chauffée et éclairée à la bougie.

23 heures
entrée de la grotte des Fontanilles


Une nouvelle équipe de cinq hommes est au départ : ils ont pour mission d'apporter de l'oxygène sur place pour traiter un éventuel accident de décompression, un duvet en fourrure polaire pour la victime, des vivres, du chauffage, des vêtements et un nouveau téléphone.

Jeudi 7 juin, 1 heure
grotte des Fontanilles,point chaud du S6

La relève arrive sur place, attendue comme le messie. C'est l'heure du festin : de la charcuterie, du fromage, des soupes, du café et même du Coca. Dans le même temps Patrick est momifié dans le duvet du SSE Mais s'il est choyé et privilégié, les accompagnateurs ne profitent pas du même luxe et leur campement est spartiate. Le nouveau téléphone fonctionne à merveille et facilite les contacts avec la direction des opérations basée à la mairie de Puechabon. Patrick Bolagno et Michel Guis se proposent pour assister Bernard Gauche le temps pour lui de requinquer la victime jusqu'à ce qu'elle soit déclarée apte à faire le chemin du retour. À ce moment, il y a neuf personnes dans la mini tente ; dans ces conditions le travail du doc
teur est inopérant. Patrick Mugnier, sans cesse sollicité, est particulièrement excité, et ne parvient pas à trouver le sommeil. Pour qu'il retrouve le calme dont il a besoin, les derniers arrivés, dès leurs missions accomplies, dégagent le camp, laissant là, pour quelques heures encore, quatre hommes dans ce milieu hostile, loin de la lumière du jour.

17 heures, sortie de la grotte des Fontanilles

Dans le début de l'après-midi, réchauffé, réhydraté, réalimenté et reposé, Patrick Mugnier entame le long chemin du retour encadré de près par les trois spéléonautes qui lui tiennent compagnie depuis la veille au soir. A sa sortie il est pris en charge par les pompiers qui l'emmène en hélicoptère vers le caisson hyperbare de Perpignan. Pendant ce temps et jusqu'au lendemain midi, des plongeurs vont se succéder pour sortir de la grotte toute la logistique du secours. Au total, près de 80 personnes, dont 40 plongeurs venant des 4 coins de la France, ont participé activement sous la houlette du SSF à cet acte de solidarité pour sortir de ce mauvais pas l'un des siens.


Exploration de la grotte des Fontanilles


La grotte résurgence des Fontanilles est une source de la vallée de l'Hérault qui cresente une succession de siphons (galeries noyées) et de galeries aériennes chaotiques.
Nous avions prolongé le sixième et dernier siphon jusqu'à -77, en 1997.
Notre objectif visait à poursuivre exploration jusqu'à la profondeur maximale de -100 m, dans le cadre d'une expédition nation-ale de la Commission nationale de plongée souterraine.

L'accès à la cavité dépend d'une série d'autorisations que nous avons obtenues auprès de la municipalité du Conseil général de l'Hérault (captage) et d'une association de protection des oiseaux (réserve d'aigles).

Du fait de ces servitudes, nous avions fait le choix d'étaler dans le temps (deux ans) le rééquipemcent, la sécurisation de la cavité, le reportage photographique et la pointe.

L'accès est interdit durant cinq mois de l'année (la période de chasse) et l'étiage d'été n'est pas favorable aux incursions répétées (turbidité).
De plus, la source étant captée pour alimenter la municipalité en eau potable, il n'est pas souha-table d'y multiplier les incursions turbidité, salubrité) et donc préférable de limiter le nombre de sorties au strict nécessaire.

Nous avons consacré l'année 2000 (7sorties et une quinzaine de plongeurs) à la sécurisation de la progression dans la cavité pour préparer une "pointe" dans le S.6 prévue en 2001:

- Nettoyage intégral et équipement en câble des siphons 1, 2, 4 et 5.
- Équipement en fixe (main-courantes, cordes à nceud, échelles rigides en acier) des ressauts et escalades entre S.2 et S.4 ainsi qu'entre S.5 et S.6.
- Installation d'un bivouac deux places entre S.2 et S.4.
- Photographie des S.1 et S.2 et des conduits exondés au-delà.

Techniques mises en oeuvre

Compte tenu du profil de la cavité et des efforts produits au cours de la progression accidentée post-siphon, nous plongions aux mélanges suroxygénés (35 % et 55 % - PP02 1,4 bar maximum).
L'équipe comprenait une vingtaine de plongeurs. Les portages et la pointe étaient répartis sur 5 week-ends.
Pour la plongée prévue à -100 dans le S.6, nous avions prévu un 2x20 I dorsal de Trimix (12/28/60) ainsi que 2x151 de trimix hyperoxique (40/40/20) pour la progression aller et la décompression, et 2x12 I d'02 en décompression à -6. Une bouteille supplémentaire d'air (gonflage du vêtement et rinçage durant les paliers 02) complétait l'équipement.
Le principe de redondance (doublage des éléments vitaux du système) était appliqué également aux gaz de décompression. Un plongeur d'assistance et des ardoises pour communiquer sous l'eau étaient prévus dans le S.6.
Lors du retour, le plongeur de pointe réalisait deux bivouacs, un de quelques heures à l'entrée du S.6, un autre entre S.4 et S.2,
de toute une nuit, afin de déssaturer complètement avant de franchir le premier siphon au retour (-36). Il était toujours assisté d'un autre plongeur et des repas chauds étaient aux menus

Nous avions prévu une expédition lourde, parce qu'il n'y a pas d'autre manière d'appréhender ce genre de plongée en sécurité. Mais, en optant pour une des portages sur plusieurs week-ends, nous réalisions uniquement des ! incursions légères de quelques heures, afin de ne pas cumuler la fatigue et prendre des risques.

Malheureusement, les conditions météorologiques des mois de janvier et de février (la cavité débitait 2 m,,/s.) nous avaient contraints à reporter cette plongée à l'année prochaine.

Frank Vasseur